C’est officiel : une amende de 135 euros au 1er novembre si vous n’avez pas cet équipement est obligatoire sur votre véhicule
Les routes de montagne passent en mode hiver. À partir du 1ᵉʳ novembre 2025 et jusqu’au 31 mars 2026. Une partie de la France impose des équipements spécifiques pour circuler sans danger. Loi Montagne II, départements concernés, véhicules visés, types d’équipements acceptés, montant de l’amende de 135 € évoquée… On fait le point, simplement et clairement, pour éviter la mauvaise surprise au prochain virage.
Dès le 1ᵉʳ novembre, une obligation s’applique dans les massifs français : rouler avec des pneus hiver. Des chaînes à neige ou des chaussettes à neige selon votre configuration. Mesure récurrente de la loi Montagne II, elle concerne des communes précises de 34 départements et s’étend jusqu’au 31 mars. Quels véhicules sont touchés, quels marquages sont reconnus, quelles zones sont réellement visées et qu’en est-il des sanctions ? Voici l’essentiel, sans jargon.
Crédit : Marc Mongenet / CC BY-SA 4.0
Où et quand s’applique l’obligation hivernale
Chaque année, du 1ᵉʳ novembre au 31 mars, la loi Montagne II s’active dans les zones de montagne. L’objectif est simple. Sécuriser les axes quand neige et verglas s’invitent. Et éviter les blocages provoqués par des véhicules mal équipés. Le cadre ne s’étend pas à tout le pays. Il vise les massifs français : Alpes, Jura, Vosges, Pyrénées, Massif central et Corse. Ce périmètre ne bouleverse pas les habitudes de tous. Mais il change concrètement les règles pour ceux qui vivent, travaillent ou traversent ces territoires durant la période hivernale.
La particularité du dispositif tient à sa cartographie très précise. Même à l’intérieur d’un département « concerné ». Toutes les communes ne le sont pas. Ce sont les préfets qui tracent, par arrêtés, les tronçons et secteurs où l’équipement devient obligatoire. Résultat : un automobiliste peut passer, au cours d’un même trajet, d’une commune non soumise à une autre. Où les équipements s’imposent. C’est pourquoi les panneaux dédiés à l’entrée et à la sortie de zone valent repère. Ils signalent aux conducteurs qu’ils basculent dans un territoire soumis aux règles de la loi Montagne.
Crédit : Florian Pépellin / CC BY-SA 4.0
Les départements concernés… et la logique derrière
Concrètement, l’obligation court dans 34 départements. On y retrouve les territoires habitués aux épisodes neigeux et aux cols : Ain, Allier, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèche, Ariège, Aude, Aveyron, Cantal, Doubs, Drôme, Haute-Garonne, Isère, Jura, Loire, Haute-Loire, Lozère, Moselle, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Rhône, Haute-Saône, Savoie, Haute-Savoie, Tarn, Var, Vaucluse, Vosges et Territoire de Belfort. Mais l’important n’est pas de mémoriser la liste . Mieux vaut se souvenir que seules certaines communes de ces départements sont effectivement soumises à l’obligation. Et que ce maillage est fixé localement.
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Deux exemples illustrent ce découpage. Dans les Pyrénées-Atlantiques, 28 communes sont citées, parmi lesquelles Laruns, Larrau, Lescun, Arette, Borce, Béost, Uhart-Cize, Saint-Michel ou Osse-en-Aspe. Dans les Hautes-Pyrénées, la liste est plus fournie : 55 communes entièrement concernées (Barèges, Gavarnie-Gèdre, Cauterets, Luz-Saint-Sauveur, Saint-Lary-Soulan, Arreau, Campan, Bagnères-de-Bigorre…) et 20 autres partiellement, où seule une portion du territoire communal entre dans le périmètre. Ce pas-à-pas peut surprendre, mais il répond à une réalité : l’altitude, l’exposition et la fréquence des épisodes neigeux varient parfois d’une vallée à l’autre.
Crédit : Florian Pépellin / CC BY-SA 4.0
Quels véhicules doivent s’équiper et comment
La règle ne distingue pas entre usages privés ou professionnels : tous les véhicules à quatre roues ou plus sont concernés. Cela inclut les voitures particulières, les utilitaires, les bus et autocars, ainsi que les poids lourds. Pour ces derniers, un point mérite d’être souligné : lorsqu’un ensemble tracte une remorque, il doit obligatoirement disposer de chaînes pour au moins deux roues motrices, y compris si le camion est déjà équipé de pneus hiver. Une exigence pensée pour les situations où l’adhérence se dégrade brutalement, au démarrage en côte ou à l’approche d’un col.
Pour les autres véhicules, il existe deux façons d’être en règle. La première consiste à rouler en permanence avec des pneus 4 saisons ou pneus hiver homologués. La seconde repose sur la présence à bord de dispositifs amovibles – chaînes à neige ou chaussettes à neige – prêts à être montés sur au moins deux roues motrices en cas de besoin. Dans les faits, beaucoup optent pour la solution mixte : des pneus adaptés pour l’essentiel de la saison et, en complément, un jeu de chaînes pour les épisodes plus marqués. Mais saviez-vous que les véhicules déjà équipés de pneus à clous ne sont pas soumis à cette obligation ? Un détail que peu de gens connaissent, et qui s’explique par la vocation très ciblée de ces gommes sur routes fortement enneigées ou verglacées.
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Les marquages qui comptent : ce qui est accepté (et ce qui ne l’est plus)
Depuis le 1ᵉʳ novembre 2024, la conformité se lit en un coup d’œil : le pneu doit porter le marquage 3PMSF (Three Peak Mountain Snow Flake), reconnaissable au logo « montagne à trois pics + flocon ». C’est le seul marquage officiellement admis pour attester du niveau de performance hivernale exigé. À l’inverse, le simple marquage M+S (Mud & Snow), longtemps toléré, ne suffit plus. Cette évolution, progressive au départ, clarifie désormais la règle : pour être considéré comme pneu hiver (ou 4 saisons) au sens de la loi Montagne, le 3PMSF est la référence.
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Ce changement n’est pas un détail de catalogue : il distingue des pneus testés selon un protocole précis, notamment sur neige tassée et à basse température. Là encore, la logique est pragmatique : s’assurer que le véhicule conserve motricité et direction quand le thermomètre plonge. Ce marquage concerne autant les pneus 4 saisons que les pneus hiver, ce qui laisse aux conducteurs la liberté d’adapter leur équipement à leur usage réel. Ce détail que peu de gens connaissent : deux pneus « 3PMSF » à l’avant ne suffisent pas ; l’homologation attendue s’entend sur quatre roues quand on choisit l’option pneus plutôt que chaînes ou chaussettes.
Crédit : Marc Mongenet / CC BY-SA 4.0
Signalisation, contrôles et réalité du terrain
Sur la route, l’entrée en « zone équipements obligatoires » est signalée par les panneaux dédiés. Les automobilistes croisent parfois, à proximité, des espaces aménagés où stationner pour monter les chaînes en toute sécurité. Le panneau indiquant la zone sert de repère pratique : dès qu’il apparaît, les règles basculent et l’on doit soit rouler déjà équipé, soit pouvoir équiper rapidement le véhicule. Dans les secteurs de cols et de stations, l’enchaînement des virages ombragés, les plaques de givre et la variété des revêtements au fil de la journée justifient cette progressivité.
Les forces de l’ordre, pour leur part, adaptent leurs opérations à la météo. En début de saison, la pédagogie et la prévention priment : on rappelle les règles, on vérifie les équipements, on explique les marquages. L’objectif, là encore, n’est pas de piéger l’automobiliste, mais d’assurer que chacun circule avec ce qu’il faut quand la neige s’invite. Dans les portions de département où l’obligation ne s’applique pas, rien ne change ; dans les communes listées par arrêtés, la règle reprend ses droits, avec des contrôles plus visibles lors des épisodes annoncés.
Sanctions : que risque-t-on vraiment cet hiver ?
Sur le papier, la loi évoque une amende de 135 € assortie de la possibilité d’immobiliser le véhicule en cas de non-respect. C’est la ligne théorique, telle qu’annoncée depuis l’origine du dispositif. Mais voici le point crucial à garder à l’esprit cette saison : le décret d’application précisant les sanctions n’a pas encore été publié.
En clair, à ce stade, les forces de l’ordre continuent de privilégier la pédagogie et la prévention plutôt que la verbalisation, même si l’obligation d’équipement demeure dans les communes concernées. Autrement dit, la règle s’applique bien du 1ᵉʳ novembre au 31 mars, mais l’arsenal de sanction annoncé n’est pas déployé à ce jour : c’est la révélation principale de ce dossier.