Un professeur de mathématiques démontre le temps réellement gagné en roulant à 160 km/h au lieu de 130 km/h
Combien de temps gagne-t-on vraiment en appuyant sur l’accélérateur ? La réponse risque de vous surprendre : il ne s’agit souvent que de quelques minutes. De quoi s’interroger sur la valeur réelle de ce « gain », face aux risques et au stress qu’il implique.
Une démonstration mathématique qui fait réfléchir
Nous avons tous déjà croisé, sur l’autoroute, des conducteurs filant à toute allure pour, soi-disant, « gagner du temps ». Mais cette idée est en réalité très relative. C’est ce qu’a montré récemment le professeur de mathématiques Stanislav Štefan lors d’une conférence. À l’aide de simples calculs, il a démontré combien l’augmentation de la vitesse entraîne un bénéfice minime en termes de durée de trajet.
Pour illustrer son propos, il a pris un exemple concret : un trajet de 100 kilomètres parcouru à différentes vitesses. Les résultats sont clairs : passer de 100 à 110 km/h permet de gagner environ 6 minutes. Mais si l’on compare 130 km/h à 140 km/h, le gain n’est déjà plus que de 3 minutes.
À lire aussi
Et à 160 km/h, vous n’arriverez que deux minutes et demie plus tôt qu’à 150 km/h. Autrement dit, plus la vitesse augmente, plus le temps gagné diminue. Ce débat fait d’ailleurs écho aux discussions sur la vitesse maximale sur autoroute bientôt relevée à 150 km/h, une mesure qui divise fortement les automobilistes et les experts.
Les conséquences insoupçonnées sur les conducteurs
Ces quelques minutes valent-elles vraiment la peine ? Outre la consommation de carburant qui grimpe en flèche, la conduite rapide engendre surtout fatigue et stress. Des études menées par des organismes comme le BESIP ou le Centre de recherche sur la sécurité au travail rappellent qu’à grande vitesse, le conducteur doit traiter davantage d’informations, rester en alerte constante et réagir plus vite. Comme l’explique le psychologue Jeroným Klimeš, « rouler longtemps à vive allure accroît considérablement la fatigue mentale du conducteur ».
Cette surcharge se traduit par un manque de concentration, une hausse des erreurs possibles et un besoin de repos une fois arrivé à destination. En pratique, les minutes « gagnées » sur la route se perdent souvent en pauses nécessaires pour récupérer. Et ce n’est pas un hasard si certains pays expérimentent des systèmes de surveillance renforcée, comme les radars anti-freinage installés en Espagne, pour sanctionner les excès de vitesse et limiter les comportements dangereux.
Des risques disproportionnés pour un faible gain
Au-delà de la fatigue, la vitesse excessive augmente de façon dramatique le risque d’accident grave. Le ministère des Transports rappelle d’ailleurs que la vitesse inadaptée est l’une des principales causes de mortalité sur autoroute. Faut-il vraiment risquer sa vie, ou celle des autres, pour trois minutes de trajet en moins ?
La conclusion du professeur Štefan est sans appel : vouloir aller toujours plus vite n’a que peu d’intérêt. Si l’on souhaite réellement gagner du temps, il existe bien d’autres manières d’organiser ses trajets. Et mieux vaut miser sur des véhicules fiables et adaptés à ses besoins, comme l’ont montré les récentes analyses des voitures compactes les plus fiables du marché. En revanche, choisir de rouler plus calmement permet de réduire son stress, de préserver sa sécurité et d’arriver à bon port l’esprit tranquille.