Cette étude montre que les bouteilles en verre contiennent plus de microplastiques que celles en plastique
L’étude de l’Anses sur la concentration de microplastiques dans les boissons commercialisées en France a livré un résultat surprenant.
Bouteilles en plastique, en verre ou canettes : selon vous, laquelle contient le plus de microplastiques ? La réponse est contre-intuitive.
Chaque jour, des milliers de Français se rendent dans les commerces pour acheter de l’eau, des sodas, des jus et d’autres boissons industrielles. Surtout en été, on cherche des options bien fraîches au supermarché pour se désaltérer.
Pourtant, on consomme plus que ce que les étiquettes laissent penser. L’étude de l’Anses révèle une concentration surprenante de microplastiques dans les boissons commercialisées en France, en particulier dans les bouteilles en verre.
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Une étude inédite sur les microplastiques
Dans une étude publiée ce vendredi par l’Anses, les chercheurs ont mesuré la concentration de microplastiques dans plusieurs boissons vendues en France. Le projet a été cofinancé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ainsi que par la région Hauts-de-France.
L’objectif de la publication était de « connaître le niveau de contamination de ces boissons par les microplastiques et l’impact de leur contenant sur ce niveau », mais le résultat n’était pas celui auquel les experts s’attendaient. Il s’agit d’une recherche inédite pour la santé publique.
Dans la majorité des cas, les contenants présentant les plus fortes concentrations de microplastiques étaient les bouteilles en verre. Elles affichaient en moyenne une centaine de particules de plastique par litre, soit une proportion 5 à 50 fois plus élevée que dans les bouteilles en plastique ou les canettes.
Un coupable inattendu
D’où viennent autant de microplastiques dans des liquides contenus dans du verre ? Cette découverte surprenante s’accompagne d’hypothèses solides. Dans l’étude, les chercheurs ont exploré les origines possibles de ces particules et ont identifié une piste prometteuse.
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En examinant ces bouteilles, les scientifiques ont observé des particules correspondant à la peinture des capsules métalliques qui les ferment. Par ailleurs, ces capsules présentaient souvent « des mini-éraflures, invisibles à l’œil nu, probablement dues aux frottements entre les capsules lorsqu’elles sont stockées avant leur utilisation ».
Un autre détail vient appuyer cette hypothèse : le niveau nettement plus bas de microplastiques dans un autre cas de figure. Les boissons conditionnées dans des bouteilles en verre, mais fermées avec des bouchons, comme le vin, présentaient une concentration bien moindre.
Ce que recommande l’Anses face aux microplastiques
Bien que l’Anses affirme qu’il n’est pas encore possible de dire si ces données représentent un risque pour la santé, elle estime qu’il est possible de réduire cette exposition « facilement ». Selon l’agence, son laboratoire a testé avec succès un nettoyage manuel permettant de diminuer les particules de 60%.
L’Anses ajoute que modifier les conditions de stockage des capsules avant leur utilisation, afin d’éviter les frottements, ou changer la composition de leurs peintures, pourrait également réduire la contamination des boissons.