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Australie : un grand requin blanc retrouvé sans mâchoire

Publié par Killian Ravon le 14 Août 2025 à 17:23

Au petit matin, la plage semblait presque déserte. Le vent poussait une houle courte, le sable gardait la trace de la marée de la nuit. C’est là, à Louth Bay, près de Port Lincoln, qu’un promeneur a remarqué la silhouette massive d’un grand requin blanc.

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Aube sur la plage de Louth Bay près de Port Lincoln : le corps d’un grand requin blanc échoué, des agents du PIRSA s’approchent au loin.

Sur place, les autorités ont vite compris que cette découverte n’aurait rien d’un simple échouage naturel. L’affaire, qualifiée de « bizarre et inquiétante » par un expert, a de quoi secouer la région.

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Une découverte qui glace le sang sur la péninsule d’Eyre

Le signalement remonte à la fin de semaine. Les équipes du Department of Primary Industries and Regions South Australia (PIRSA) ont été alertées d’un requin blanc d’environ cinq mètres repéré sur une plage de Louth Bay.

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Sur les lieux, les agents notent d’emblée des indices troublants. À proximité, un thon rouge et une otarie à fourrure. Ce détail interpelle, car ces appâts sont typiquement utilisés par des pêcheurs pour attirer de grands prédateurs. Les enquêteurs privilégient donc la piste d’une capture illégale menée discrètement au large avant que la mer ne rejette la carcasse sur le rivage.

Grand requin blanc nageant en eau libre.
Grand requin blanc photographié à Isla Guadalupe (Mexique). © Terry Goss — CC BY-SA 3.0
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Une espèce protégée, au cœur d’un trafic très lucratif

Le grand requin blanc n’est pas un poisson comme les autres. Classé « vulnérable » sur la **Liste rouge de l’UICN, il bénéficie de protections strictes, en Australie comme ailleurs. Les autorités locales rappellent également l’encadrement serré de la vente, de l’achat ou même de la possession de parties de requin blanc, pratiques illégales qui exposent à de lourdes sanctions.

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La rareté de l’espèce, sa fascination dans l’imaginaire collectif et la taille impressionnante de certains spécimens créent un marché parallèle où la mâchoire d’un grand individu peut valoir une petite fortune. Ces éléments expliquent l’intérêt des trafiquants, malgré les risques encourus.

Plage de Port Lincoln, Australie-Méridionale.
Plage de Port Lincoln (Eyre Peninsula), un littoral fréquenté par les grands prédateurs marins. — CC0

Le récit des témoins et les premières constatations

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Sur place, une scientifique marine locale, habituée du secteur, a détaillé à la presse l’état du rivage. Elle a évoqué une traînée de viscères qui pourrait être liée au contenu stomacal du requin et la présence d’animaux marins morts à proximité. Les images et témoignages collectés confirment que l’animal n’est pas arrivé intact à la côte, ce qui renforce la thèse d’une prise ciblée en mer.

Le PIRSA a récupéré des échantillons et des éléments de la carcasse afin d’établir une chronologie précise, identifier d’éventuels outils ou embarcations impliqués et reconstituer l’itinéraire de l’animal avant son échouage.

« Bizarre et inquiétant » : la parole des experts

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Pour Adrian Linacre, spécialiste du commerce illégal d’espèces sauvages et professeur à la Flinders University, cette affaire sort de l’ordinaire. Les requins ne représentent pas la cible la plus fréquente du marché noir, à l’exception des ailerons et de quelques trophées vendus sous le manteau.

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Ici, les éléments laissent penser à une opération précipitée ou perturbée, qui n’aurait pas permis aux auteurs d’emporter l’intégralité de l’animal comme cela se pratique parfois pour effacer les traces. Ce caractère anormal, conjugué à la valeur potentielle des mâchoires, explique le ton alarmé des autorités et des experts.

Otarie à fourrure australienne reposant sur le sable.
Otarie australienne (Neophoca cinerea) sur la plage de Seal Bay, Kangaroo Island. © Peterdownunder — CC BY-SA 3.0
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Pêche illégale : quelles peines encourues en Australie-Méridionale

Dans l’État d’Australie-Méridionale, les textes sont clairs. Prendre, blesser ou harceler un requin blanc constitue une infraction grave. Les amendes peuvent monter jusqu’à 20 000 dollars australiens pour un premier délit, et grimper jusqu’à 100 000 dollars avec, dans certains cas, deux ans de prison.

Les autorités insistent : ce n’est pas seulement une question de protection animale, c’est aussi une lutte contre un trafic international dont une partie des pièces finit à l’étranger, là où la demande et les prix sont les plus élevés. Toute information peut donc faire la différence pour remonter la filière.

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Une enquête à plusieurs niveaux

L’affaire mobilise plusieurs compétences. D’un côté, les services de police de la pêche et de l’aquaculture du PIRSA. De l’autre, des biologistes marins chargés d’examiner la carcasse, de dater les blessures et d’identifier d’éventuelles marques d’outils ou de cordages. L’objectif est de préciser le lieu probable de la capture, la méthode employée, ainsi que le moment où l’animal aurait été manipulé.

Des parties de la carcasse ont déjà été prélevées et transportées à Adélaïde pour alimenter les analyses. Les enquêteurs espèrent aussi récupérer des indices environnementaux sur le site d’échouage, comme des résidus qui pourraient orienter vers un navire spécifique.

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Pourquoi ce cas choque autant

Le grand requin blanc occupe une place à part. C’est un prédateur clé qui participe à l’équilibre des chaînes alimentaires. Sa longévité, sa maturité tardive et son faible taux de reproduction rendent chaque perte significative pour la population. Lorsque l’on parle d’un individu de cinq mètres, on évoque un spécimen en âge de se reproduire, probablement dominant sur une zone.

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Son retrait brutal n’est pas seulement symbolique. Il peut modifier les comportements d’autres espèces, déplacer des proies, perturber des trajectoires migratoires et même influencer des habitudes locales de chasse chez d’autres prédateurs marins.

Grand requin blanc en pleine eau.
Grand requin blanc en chasse au large.

Marché noir : le rôle des mâchoires dans l’économie du trophée

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Dans l’économie souterraine des trophées animaliers, certaines pièces tiennent le haut du pavé. Les mâchoires de grand requin blanc en font partie. La fascination est double : d’abord l’aura du prédateur, ensuite la dimension interdite liée à sa protection légale. Un spécimen plus grand est plus rentable, car l’arcade dentaire, massive, se négocie davantage.

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Cette logique explique le modus operandi souvent observé : attirer le requin avec des appâts à forte odeur, le capturer, puis obtenir rapidement la pièce la plus précieuse. La suite est connue, avec des circuits de revente clandestins difficiles à pister, parfois alimentés par des commandes venues de l’étranger.

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L’appel à témoins et la bataille de l’information

Face à la pêche illégale, les autorités ont besoin de signalements. La ligne FishWatch fonctionne 24 heures sur 24 pour recueillir des renseignements, même anonymes. Le public peut transmettre des observations inhabituelles sur l’eau, des comportements suspects près des ports, des allers-retours nocturnes ou des équipements visibles sur les remorques.

Dans ce type de dossier, les chances d’identifier les auteurs augmentent avec la rapidité des remontées d’informations et la précision des descriptions. L’enjeu n’est pas seulement de sanctionner. Il s’agit aussi de dissuader, en montrant que la valeur d’un trophée ne compensera jamais le risque pris.

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Une affaire symptomatique d’un problème plus large

Ce dossier survient alors que l’Australie-Méridionale gère d’autres sujets sensibles, comme les fleurs d’eau d’algues toxiques qui ont causé des échouages d’animaux dans la région d’Adélaïde ces dernières semaines. Les scientifiques locaux insistent cependant sur la différence de nature entre ces épisodes et l’affaire de Louth Bay.

Ici, tout converge vers une intervention humaine volontaire, avec une méthode et un objectif précis. La coïncidence des phénomènes ne doit pas faire perdre de vue l’essentiel : un acte illégal porteur d’un préjudice écologique réel et d’un signal inquiétant envoyé aux trafiquants.

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Ciel orageux au-dessus d’une plage en Australie.
Paysage côtier d’Australie au crépuscule.

Ce que l’on sait, ce que l’on ignore encore

À ce stade, plusieurs faits établis se dessinent. L’animal mesurait environ cinq mètres. Il a été retrouvé sur une plage de Louth Bay, près de Port Lincoln. Des restes d’appâts probables ont été découverts dans le même secteur, dont une otarie et un thon rouge. Les autorités ont prélevé des éléments de la carcasse et poursuivent l’enquête à Adélaïde.

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Ce que l’on ignore encore, c’est l’identité des personnes impliquées, le navire utilisé, le point précis de capture et le circuit prévu pour l’écoulement des pièces. Les investigations se poursuivent, avec l’aide du public et des réseaux professionnels de la mer.

Le rappel essentiel sur la protection du grand requin blanc

La protection du grand requin blanc n’est pas un gadget réglementaire. Elle découle d’une évaluation internationale fondée sur des données de déclin et de vulnérabilité. Les scientifiques et ONG rappellent depuis des années que limiter la mortalité évitable de ces grands prédateurs est indispensable pour maintenir des écosystèmes marins plus résilients.

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À l’heure où la pression sur les ressources s’accroît, où les trafics s’adaptent et se structurent, chaque saisie compte. Chaque condamnation aussi, quand elle survient, envoie un signal de fermeté.

Ce que l’enquête a révélé en dernier

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Après plusieurs heures d’examen et de recoupements, les autorités ont confirmé l’élément qui donne à cette histoire sa dimension la plus troublante. Le corps du requin a été retrouvé mutilé, et surtout, avec une partie précise prélevée. La mâchoire du grand requin blanc avait été entièrement retirée, et l’estomac ouvert, vraisemblablement pour faire couler l’animal après sa capture.

Ce détail, au cœur des hypothèses des enquêteurs dès le départ, est précisément ce qui nourrit la piste du marché noir. Bizarre et inquiétant, oui, et malheureusement, hautement lucratif pour ceux qui osent braver la loi.

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2 commentaires

  • N
    Nadge
    15/08/2025 à 11:52
    Pour un trophé sait honteux !!! Laissez les vivres dans leurs milieux naturels. Combiens d années pour une bête de 5 mètres !???
  • c
    charles
    15/08/2025 à 11:32
    L'homme est de plus en plus pourri ,il ne pense qu'à faire le mal partout ou il passe et il en a rien à foutre de la nature en général et ils ne sont pas assez puni .

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