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Ces 10 requins rôdent près des côtes françaises, certains nagent à quelques mètres seulement des baigneurs

Publié par Killian Ravon le 19 Août 2025 à 12:33

La silhouette d’un requin déclenche souvent un réflexe de panique, nourri par des films et des légendes. Pourtant, ces prédateurs marins sont bien moins dangereux que leur réputation ne le laisse croire. Chaque année, les moustiques responsables de maladies touchent des centaines de milliers de personnes.

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Tandis que les interactions humaines avec les requins le long de nos plages restent extrêmement rares. Cette disproportion entre mythe et réalité mérite qu’on s’y attarde. Voici ce que nous savons.

Grand requin blanc glissant en eau libre au large de la Côte Bleue
La vidéo du jour à ne pas manquer

Loin des eaux lointaines de l’océan Pacifique, nos côtes françaises abritent pourtant un éventail surprenant d’espèces de squales. De la Méditerranée aux rivages atlantique, ces animaux évoluent parfois à quelques encablures des zones de baignade. Précieux indicateurs de la santé des milieux marins. Ils jouent un rôle écologique majeur qu’il convient de comprendre pour mieux cohabiter.

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Derrière l’image du prédateur insatiable se cache un chasseur sélectif, régulateur des populations de poissons et de crustacés. Plus que des créatures redoutées, les requins côtiers sont des alliés de la biodiversité. Et du bon fonctionnement des écosystèmes littoraux. Nous avons parcouru les études scientifiques et échangé avec des spécialistes pour vous faire découvrir ces voisins marins insoupçonnés.

Un habitat partagé entre Méditerranée et Atlantique

Les eaux chaudes de la Méditerranée et les courants plus frais de l’Atlantique offrent des conditions très différentes aux requins. Dans la mer intérieure, la température douce et le couvert végétal sous-marin favorisent certaines espèces qui apprécient les fonds rocheux et les herbiers de posidonies. Au large de la Côte d’Azur. On observe fréquemment des passages de petits requins qui migrent le long des côtes peu profondes.

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Sur la façade atlantique, c’est la dynamique des marées et la richesse des bancs de poissons qui attirent une faune variée. Les estuaires bretons et normands servent de zones d’alimentation pour des requins plus robustes capables de tolérer des températures plus basses. En Manche, les prospections ont mis en lumière la présence occasionnelle de squales évoluant entre 5 et 50 mètres de profondeur.

Les relevés de balises acoustiques et les campagnes de marquage montrent que certaines espèces traversent régulièrement le couloir méditerranéen-atlantique via le Golfe de Gascogne. Ces déplacements témoignent d’une dynamique complexe qu’il reste encore à élucider, tant la topographie sous-marine et le réchauffement influencent ces routes migratoires.

Requin gris de récif évoluant en milieu corallien.
Requin gris de récif nageant près d’un récif corallien. Crédit : jbooba / Pixabay
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Des masques sous-marins : la taille modeste des côtiers

Contrairement aux géants marins légendaires, la plupart des requins côtiers ne dépassent pas deux mètres. Cela inclut le requin bordé, souvent observé près des côtes, et le requin cuivre, dont la robe cuivrée se fond dans les fonds sablonneux. Cette taille “pratique” limite les risques de rencontres dangereuses avec le baigneur.

Avec une envergure généralement inférieure à celle d’un surfeur, ces espèces ne pèsent guère plus que quelques dizaines de kilos. Leur morphologie compacte leur permet de se faufiler entre les rochers et de chasser discrètement. Les rares grands spécimens, comme le requin-pèlerin, sont inoffensifs : ce filtreur paisible se nourrit uniquement de plancton.

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Malgré leur gabarit modeste, ces prédateurs peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour. Les études isotopiques confirment qu’ils oscillent entre zones côtières et eaux plus profondes, multipliant ainsi les occasions d’interaction avec l’homme et offrant un terrain d’observation idéal pour les plongeurs et les scientifiques.

Requin nageant en pleine mer vu de dessous.
Silhouette d’un requin évoluant en eau libre
Crédit : sampaio_rafael / Pixabay

Le rôle clé des requins côtiers

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En tant qu’apex-prédateurs, ces requins régulent les écosystèmes marins en contrôlant les populations de poissons, de mollusques et de crustacés. Leur présence limite le surpeuplement de certaines espèces, ce qui favorise la croissance des herbiers et la bonne santé des récifs rocheux.

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Leur action indirecte soutient la productivité des pêcheries locales : un milieu équilibré produit davantage de poissons, bénéfiques pour la pêche artisanale. Les études montrent que, là où les populations de requins sont préservées, les réserves marines enregistrent une abondance plus forte d’espèces commerciales.

En régulant le comportement des proies, les requins contribuent aussi à un phénomène appelé “cascade trophique”. En limitant les zones de pâturage des herbivores, ils permettent aux herbiers de se reconstituer, ce qui capte le carbone et lutte contre l’acidification des océans. Ils sont donc des acteurs méconnus de la lutte contre le changement climatique.

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Grand requin blanc nageant sous la surface de l’eau.
Grand requin blanc près de la surface au large d’Isla Guadalupe
Crédit : Terry Goss / CC BY-SA 2.5

Une connaissance encore fragmentaire

Malgré leur importance, nos estimations des effectifs restent très imprécises. Les relevés acoustiques et visuels portent principalement sur les zones protégées, laissant de vastes secteurs inexplorés. Les scientifiques appellent à multiplier les campagnes de piégeage photographique et de marquage GPS pour affiner ces chiffres.

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Les signalements de plongeurs passionnés et de plaisanciers sont précieux pour compléter les données. Des applis de science participative permettent désormais à chacun d’identifier et de localiser les requins lors de leurs sorties en mer. Ces initiatives citoyennes participent à une meilleure compréhension de la répartition de chaque espèce.

Pour certaines populations très localisées, comme le grand requin blanc, la France reste un territoire d’étude crucial. Des suivis réguliers sont menés au large de l’île d’Yeu et de la pointe de la Croisette, où l’on aurait détecté quelques individus adultes. Mais la prudence est de mise avant de conclure à une population viable.

a close up of a surfboard with a shark's teeth painted on it
Un gros plan d’une planche de surf avec des dents de requin peintes dessus. Photo by Jametlene Reskp
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Les mythes face aux observations réelles

Longtemps, les attaques de requins ont nourri des récits dramatiques qui occultent la réalité. En Méditerranée, seule une poignée d’incidents a été officiellement enregistrée depuis plus d’un siècle, et la majorité concernait des baigneurs imprudents sur des rochers glissants.

La méconnaissance de l’animal alimente encore certaines peurs irrationnelles. Beaucoup ignorent que le requin-marteau, souvent représenté comme féroce, se tient généralement à plusieurs centaines de mètres des côtes, préférant les eaux profondes où prolifèrent ses proies favorites, les céphalopodes.

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Les plongeurs qui croisent ces squales témoignent d’un comportement curieux mais non agressif. Les requins côtiers évitent le contact avec l’homme et fuient au moindre signe de mouvement brusque. Les témoins décrivent un ballet silencieux et gracieux, bien loin des scénarios hollywoodiens.

@franceinfo

🦈 Dans une vidéo à peine croyable en Méditerranée, un pêcheur a filmé un grand requin blanc au large du Var. Un fait rarissime car l’espèce a presque disparu dans cette zone depuis bien longtemps. #sinformersurtiktok #sea #requin

♬ son original – Franceinfo – Franceinfo

Les enjeux de la protection des requins

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La pêche accidentelle constitue la principale menace pour ces espèces. Les chaluts et filets dérivants capturent parfois des requins auxquels ils ne sont pas destinés, affaiblissant les populations locales. Les quotas de pêche et les zones de non-prélèvement sont autant de leviers pour atténuer cet impact.

Plusieurs réserves marines françaises ont instauré des sanctuaires où toute activité de pêche est interdite. Ces zones protégées servent de refuges naturels, permettant aux requins de se reproduire et de retrouver des effectifs robustes. Les résultats sont encourageants : certaines réserves affichent une hausse de 30 % de la biomasse après cinq ans de protection.

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La sensibilisation du grand public passe aussi par l’éducation. Des programmes dans les écoles marines et les clubs de plongée expliquent le rôle vital des requins, déconstruisent les idées reçues et encouragent la vigilance responsable. Comprendre, c’est déjà protéger.

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Grande roussette immobile sur le sable.
Grande roussette reposant sur un fond rocheux.
Crédit : davehb / CC BY-SA 4.0

Vers une cohabitation apaisée

Le développement du tourisme bleu amène de plus en plus de Français à rencontrer ces voisins sous-marins. Les opérateurs de plongée proposent désormais des excursions d’observation respectueuse, encadrées par des guides certifiés. Les règles de sécurité imposent une distance minimale et une absence de nourrissage.

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En surface, des balises acoustiques préviennent les baigneurs de la présence de requins dans certaines zones. Ces systèmes, déjà testés sur la côte vendéenne et vers Nice, affichent en temps réel les relevés pour limiter les risques sans interdire l’accès à la mer.

Les applications mobiles dédiées au suivi des populations sous-marines permettent de visualiser en direct les passages de squales. Elles favorisent un tourisme informé et responsabilisent chacun face à la préservation du milieu marin.

L’impact du changement climatique

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La montée des températures de l’eau modifie les aires de répartition des espèces, attirant parfois des requins plus méridionaux vers nos rivages. Les observations de requins bouledogues et de mako augmentent sporadiquement en été, lorsque la Méditerranée atteint des pointes thermiques.

Le réchauffement booste la productivité du plancton, ce qui peut bénéficier au requin-pèlerin, mais perturbe en parallèle les cycles migratoires de plusieurs espèces côtières. Les chercheurs redoutent un déséquilibre accru, avec la disparition possible de certains squales endémiques.

Il est crucial d’intégrer ces données climatiques dans les plans de gestion et de protection. Les simulations prévoient des déplacements massifs vers le nord d’ici trente ans, ce qui pourrait modifier profondément la faune marine de la Manche et de la mer du Nord.

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Les politiques maritimes européennes commencent à prendre acte de ces changements. Des programmes transfrontaliers ont été lancés pour harmoniser la surveillance, la recherche et la conservation des requins à l’échelle de l’Atlantique nord-est.

@demotivateur_fr

Un grand requin blanc a été aperçu en Méditerranée ! #sharks #requin #mediterranean

♬ son original – Demotivateur – Demotivateur

La surprise des plongeurs et scientifiques

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Chaque plongée réserve son lot de découvertes, entre bancs de juvéniles curieux et silhouettes furtives émergeant des zones d’ombre. Les photographes sous-marins contribuent à identifier de nouveaux individus grâce au “photomarqueur”, un procédé d’analyse des motifs de peau uniques.

L’association “Squale Côte d’Azur” organise des missions annuelles de comptage, mobilisant surfaceurs et plongeurs scientifiques. Les relevés de 2024 indiquent une présence accrue de requin-renard à proximité des îles du Frioul, phénomène jusqu’ici rarissime.

Les équipes de l’Ifremer collaborent avec des instituts espagnols pour étudier le corridor de migration entre Narbonne et le golfe de Gascogne. Ces études interdisciplinaires mettent en lumière des routes de déplacement dont on ignorait l’existence il y a seulement dix ans.

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Pour l’instant, ces découvertes restent ponctuelles. Mais elles prouvent que nos côtes françaises abritent une vie marine bien plus riche qu’on ne l’imaginait, et que chaque plongée ou relevé scientifique peut déjouer nos certitudes.

Enfin, les dix requins à découvrir

Il existe sur nos littoraux dix espèces de requins côtiers que l’on peut potentiellement croiser : le requin bordé et le requin cuivre, la petite roussette souvent cachée sous les rochers et la grande roussette plus commune en Atlantique, les émissoles émergeant parfois au crépuscule, le majestueux requin-pèlerin filtrant le plancton, le longiforme requin-renard glissant dans les bancs de poissons, le robuste requin gris évoluant en bancs, le discret requin-tau roux qui fréquente les eaux saumâtres, le rapide requin mako, et enfin ce géant mythique, le grand requin blanc, aperçus en nombre limité.

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Ces dix espèces façonnent la vie sous-marine et rappellent que la biodiversité marine de la France ne se limite pas aux posidonies et aux dauphins. Observer ces silhouettes élégantes, c’est prendre conscience de l’équilibre fragile que nous partageons avec ces prédateurs millénaires.

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4 commentaires

  • y
    yAN USh 666
    10/08/2025 à 00:47
    Bonjour. Sans vouloir être pédant j'ai bien l'impression qu'il s'agit d'un requin mako et non d'un grand blanc sur la quatrième photo. Hormis ceci l'article est intéressant et met bien en lumière l'effet bénéfique à l'écosystème complet de ces magnifiques créatures utiles à toutes les autres et ce jusqu'au plus égoïste de ses habitants.
  • M
    Magnum
    08/08/2025 à 18:46
    Comment peut on écrire un article sur les requin en montrant une photo de Mako et dire que c’est un grand blanc?
  • a
    anti-plop
    07/08/2025 à 16:48
    Vous mettez la photo d'un requin bleu et l'illustration parle d'un requin blanc.Vu la différence entre les 2 espèces, une erreur pareille, c'est regrettable....

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