« Ces gens-là n’ont rien à faire là » : Deux ans après le meurtre de Lola, sa mère prend la parole
Deux ans après le meurtre de Lola, sa mère, Delphine Daviet-Ropital, a pris la parole pour la première fois à l’occasion d’un entretien accordé au Figaro.
Une reconstruction impossible après le meurtre de Lola
Discrète depuis le début de l’affaire, la mère de Lola tente de se reconstruire. Une entreprise compliquée, d’autant qu’à la perte de sa fille est venue s’ajouter celle de son mari en début d’année 2024. Des deuils consécutifs qui l’ont laissé vidée, en proie au désespoir. Il faut dire que rien ne la préparait à un tel drame.
Son calvaire débute le 14 octobre 2022, quand sa petite Lola ne rentre pas à la maison. Quelques heures plus tard, le corps de la fillette est retrouvé dans une malle en plastique, disposée dans les parties communes de son immeuble du 19ᵉ arrondissement. Au cours de l’enquête, les agents de police visionnent les enregistrements des caméras de vidéosurveillance et identifient Dahbia Benkired.
Celle-ci a été filmée aux côtés de Lola dans un immeuble de 119 rue Manin, où elle résidait. Le mobile du meurtre reste jusqu’ici difficile à établir, Dahbia B. souffrant de troubles psychiatriques. Arrêtée et placée en détention, la jeune femme fera l’objet d’un renvoi devant la cour d’assises. Son procès devrait se tenir en 2025.
« Ces gens-là n’ont rien à faire là »
« Les attentes, c’est que ‘l’autre’ paie », lâche Delphine Daviet-Ropital aux journalistes du Figaro. Sa prise de parole est l’occasion pour elle de souligner la colère qu’elle éprouve « envers cette personne ». Dahbia B., qui a récemment fait l’objet d’une d’une mise en accusation du ministère public pour « viol sur mineur avec torture ou acte de barbarie et meurtre d’un mineur de 15 ans accompagné d’un viol ».
« Tout a volé en éclats. J’aurais toujours cette cicatrice », affirme encore la mère de famille. Une cicatrice encore vive deux ans après le drame. D’ailleurs, les conséquences sur sa vie sont manifestes. En arrêt maladie depuis octobre 2022, elle indique avoir « du mal à être dans la réalité ».
Une impression qui s’est accentuée après le décès de son mari en février 2024. « Il ne mangeait plus, ne dormait plus » et « avait perdu je ne sais combien de kilos », rapporte encore Delphine Daviet-Ropital.
À l’époque, le meurtre de Lola a été l’occasion pour la droite et l’extrême droite de lancer le débat houleux sur l’OQTF. Un débat qui, aujourd’hui encore, divise la classe politique. En effet, Dahbia B. avait été placée sous cette mention six ans après être arrivée en France, titre de séjour d’étudiant en poche.
Interrogé au sujet de la mort de Philippine, tuée par un homme visé par une OQTF, la mère de famille ne cache pas son désarroi. « Ces gens-là n’ont rien à faire là », estime-t-elle. À l’avenir, elle espère d’ailleurs que « tout sera fait pour lutter contre toute la violence et l’insécurité ».