Décathlon mêlé au travail forcé des Ouïghours ? Cash Investigation s’attaque à l’enseigne
Interrogée par l’AFP, Decathlon s’est défendue d’avoir sciemment fait appel à des entreprises liées au travail forcé en Chine.
Décathlon dans le viseur d’Elise Lucet
Cash Investigation a encore frappé ! Cette fois, c’est la famille Mulliez et son enseigne Décathlon qui sont dans le viseur d’Elise Lucet. Comme à son habitude, la journaliste d’investigation et ses équipes ont consciencieusement enquêté sur leur cible : l’entreprise Décathlon. Résultat, le N.1 français des articles de sports a révélé de nombreuses zones d’ombres.
Il ressort notamment qu’il a fait appel à une entreprise sous-traitante liée au travail forcé d’Ouïghours en Chine. Une révélation au retentissement sans précédent qui a évidemment provoqué de vives réactions dans la presse et sur les réseaux sociaux. Decathlon n’a d’ailleurs pas tardé à s’exprimer, condamnant « avec fermeté toute forme de travail forcé ».
Dans l’enquête, visionnée en avant-première par l’AFP, on apprend qu’une cadre locale a indiqué que du coton entreposé dans une entreprise produisant pour les Mulliez pourrait provenir du Xinjiang. Il s’agit d’une région dans laquelle dont le principal groupe ethnique sont les Ouïghours musulmans, souvent victimes d’oppression et de travail forcé. L’information n’a toutefois pas pu être vérifiée par l’AFP.
Les employés mis en garde
Face au scandale médiatique, Decathlon s’est empressé de réagir. Ainsi, l’équipe de communication a assuré que l’entreprise était « engagé(e) au quotidien pour garantir l’intégrité et le respect des droits fondamentaux au sein de nos activités et de notre chaîne de valeur ». « Nous n’hésiterons pas à réagir et à prendre toutes les mesures nécessaires si les faits étaient avérés », ajoute-t-elle.
Un mail interne aurait par ailleurs été adressé aux employés. Il comporte la mention « usage interne uniquement. Ne pas diffuser, ni transmettre ».
« Nous comprenons que vous puissiez avoir quelques questions », concède la direction tout en enjoignant ses employés à refuser tout contact avec les journalistes. Ils sont également incités à être vigilants sur les « commentaires, messages privés, identifications » partagés sur les réseaux sociaux personnels.