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Un homme disparu depuis des années retrouvé dans un parc national en Bulgarie

Publié par Killian Ravon le 28 Nov 2025 à 22:16

Il y a dix-sept ans, un homme s’est évaporé sans laisser de trace. Les recherches, lancées en 2008, n’avaient rien donné et l’affaire avait fini par être classée. Début novembre 2025, un simple contrôle de tente dans un parc naturel, en Bulgarie, a relancé ce dossier oublié.

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Deux gardes bulgares font face à un homme barbu vivant en ermite près de sa tente dans les montagnes de Pirin.
Dans le parc national de Pirin, des gardes découvrent l’ermite que l’on croyait mort depuis des années.

Depuis, les autorités tentent de comprendre comment ce mystérieux campeur a pu vivre si longtemps loin des regards, au cœur des montagnes. Sans aucun document sur lui.

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Vallée verdoyante du parc national de Pirin avec forêts de pins, falaises abruptes et crêtes rocheuses sous un ciel partiellement nuageux en été
« Le parc national de Pirin, un refuge de verdure et de roches où l’homme s’était retranché. »
Crédit : Mianikolov / Wikimedia Commons – CC0.
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Une rencontre tendue en plein cœur du parc de Pirin

La scène se déroule dans le parc national de Pirin, dans le sud-ouest du pays. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983. Et couvrant environ 40 000 hectares de reliefs escarpés. Le site attire chaque année des milliers de randonneurs. Début novembre, des gardes du parc remarquent une tente installée en dehors des zones autorisées, dans un secteur difficile d’accès.

En s’approchant, ils tombent sur un homme au comportement visiblement méfiant, voire agressif. Les agents lui demandent des explications sur sa présence dans cette zone protégée. Et cherchent à vérifier s’il dispose des autorisations nécessaires. L’échange se tend rapidement. Au point que les gardes décident de ne pas insister et de faire appel aux forces de l’ordre. Pour éviter tout débordement.

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Lorsque la police arrive sur place, l’homme est toujours là, retranché près de sa tente. Les autorités constatent très vite qu’il ne possède ni passeport, ni carte d’identité, ni aucun document administratif. Dans un pays où l’on doit pouvoir justifier de son identité, ce détail intrigue immédiatement les enquêteurs.

Sommet minéral du massif de Pirin baigné de lumière, dominant un tapis de végétation rase sous un ciel bleu au cœur des montagnes bulgares
« Les reliefs abrupts de Pirin, décor discret d’une cavale de dix-sept ans. »
Crédit : Спасимир / Wikimedia Commons – CC BY-SA 4.0.

Un homme sans papiers qui interroge les autorités bulgares

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Les policiers décident alors d’emmener l’homme pour un contrôle plus approfondi. À ce stade, son parcours reste flou : il donne peu d’éléments sur son passé. Ne fournit aucune preuve de son identité et semble refuser tout contact avec l’extérieur. Son installation au milieu des montagnes bulgares, loin des sentiers classiques, laisse penser qu’il vit dans une forme de retrait assumé.

Mais dans un parc national aussi surveillé que Pirin, le camping sauvage n’est pas un simple détail. Les gardes et les policiers doivent consigner chaque incident, ne serait-ce que pour des questions de sécurité et de protection de l’environnement. L’affaire prend donc rapidement une dimension plus large qu’un simple rappel au règlement.

Les autorités vérifient d’abord s’il pourrait s’agir d’un touriste perdu ou d’un randonneur étranger qui aurait choisi de s’installer hors des zones dédiées. Sauf qu’aucune déclaration de perte de papiers ne correspond à son profil supposé. Peu à peu, les enquêteurs élargissent donc leurs recherches aux bases de données nationales et internationales, à la recherche d’un homme correspondant à cette silhouette solitaire.

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Une ancienne disparition ressort des archives

En croisant les premiers éléments, un dossier refait surface. En 2008, un homme avait été signalé disparu dans la région. De vastes recherches avaient alors été engagées, sans succès. À l’époque, aucun corps n’avait été retrouvé, aucune trace sérieuse n’avait permis de comprendre ce qui lui était arrivé. L’affaire avait fini par se noyer dans la masse des disparitions non élucidées.

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Cinq ans plus tard, faute d’indices, la justice avait tranché. L’homme avait été officiellement déclaré mort et un certificat de décès avait été établi en 2013. Cette décision, en général, n’est prise qu’après un certain délai sans nouvelle et après vérification auprès des proches et des autorités locales. Elle permet de clore administrativement un dossier, de régler les questions d’héritage ou d’état civil, même lorsque le corps n’a jamais été retrouvé.

Mais saviez-vous qu’en cas de réapparition, la situation peut devenir extrêmement complexe ? Lorsqu’une personne déclarée décédée refait surface, il faut non seulement modifier l’état civil, mais aussi examiner toutes les conséquences juridiques de ce retour inattendu.

C’est précisément le casse-tête qui se profile aujourd’hui pour les autorités bulgares. D’après le directeur du parc, interrogé à la télévision bulgare BNT, les vérifications ont révélé que l’homme contrôlé dans la montagne correspondait à une personne portée disparue depuis 2008 et officiellement considérée comme morte depuis plus de dix ans.

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Troupeau de vaches broutant dans une prairie brumeuse du parc de Pirin, au milieu des rochers et d’une végétation humide de montagne
« Dans les pâturages embrumés de Pirin, la vie suit son cours loin du tumulte des villes. »
Crédit : Sbanov / Wikimedia Commons – CC BY-SA 4.0.

Vivre coupé du monde dans un parc national

Ce qui intrigue particulièrement les enquêteurs, c’est la capacité de cet homme à rester introuvable pendant dix-sept ans dans une zone pourtant fréquentée et surveillée. Les informations relayées par le quotidien turc « Turkiye Today », cité par « Le Parisien », laissent entendre qu’il aurait choisi de vivre en ermite dans les hauteurs de Pirin, loin des villes et des réseaux classiques.

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Le relief du parc, fait de crêtes, de lacs glaciaires et de forêts denses, offre de nombreuses zones reculées où il est possible de se cacher longtemps, surtout si l’on accepte un mode de vie très rudimentaire. Entre les cabanes abandonnées, les vallons isolés et les sentiers peu empruntés, certains secteurs ne voient presque jamais passer de touristes. Dans un tel décor, un homme déterminé à se faire oublier peut aisément se fondre dans le paysage.

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Ce choix radical pose cependant de nombreuses questions. Est-ce une fuite volontaire, une rupture avec la société, ou la conséquence d’un événement plus ancien ?

Les autorités ne se prononcent pas pour l’instant, mais l’idée qu’un individu puisse survivre des années dans un parc naturel sans attir­er l’attention nourrit toutes les interrogations. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que même dans un site classé à l’UNESCO, la surveillance reste concentrée sur certaines zones, laissant d’immenses espaces quasi déserts.

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Trois chamois bruns se déplacent sur un éboulis rocheux escarpé au pied du pic Vihren dans le massif de Pirin en Bulgarie
« Faune sauvage et pentes rocailleuses, un environnement idéal pour rester invisible des années durant. »
Crédit : Nelenkov / Wikimedia Commons – CC BY-SA 4.0.

Une enquête ouverte et des questions en cascade

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Face à ce cas hors norme, une enquête ouverte a été annoncée. Elle doit déterminer comment cet homme a pu passer sous les radars aussi longtemps, alors même qu’il faisait l’objet d’une disparition signalée auprès des autorités depuis 2008. Les enquêteurs devront reconstituer ses déplacements, comprendre à partir de quand il s’est isolé dans la montagne et vérifier s’il a reçu une aide extérieure.

Sur le plan administratif, la situation est tout aussi délicate. L’homme ne possédant aucun document, son identité officielle doit encore être formellement confirmée, malgré les premières correspondances relevées dans les fichiers. En attendant, il reste théoriquement la personne qu’il prétend être, tout en étant, sur le papier, décédé depuis 2013. Les autorités devront donc démêler ce paradoxe juridique avant d’envisager la moindre régularisation.

Il risque par ailleurs une amende pour camping sauvage dans une zone protégée. Mais ce volet répressif reste, pour l’instant, très secondaire par rapport à la dimension humaine et judiciaire du dossier. Car si la concordance se confirme, il faudra comprendre pourquoi cet homme n’a jamais cherché à se manifester, ni à faire annuler la déclaration de décès qui le concerne.

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Gros plan sur une plante de montagne aux petites feuilles vert clair dans le parc national de Pirin, illustrant la flore typique de cette zone protégée
« Une flore alpine préservée, témoin silencieux du passage discret de l’ermite. »
Crédit : Esther Westerveld / Wikimedia Commons – CC BY 2.0.

Que retenir ?

Au-delà des aspects purement techniques, cette affaire relance le débat sur les disparitions dites « inquiétantes » et sur les limites des recherches. Comment être sûr qu’un disparu est réellement mort ? Jusqu’où faut-il poursuivre les investigations ? Dans ce dossier, la nature immense du parc national de Pirin a, semble-t-il, offert un refuge idéal à quelqu’un qui voulait s’effacer du monde.

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En ce mois de novembre 2025, un dernier élément vient clore ce chapitre longtemps considéré comme terminé. Selon le directeur du parc, les vérifications menées auprès des services d’état civil ont permis de l’établir clairement.

L’homme interpellé dans la montagne est bien celui qui avait été porté disparu en 2008 et officiellement déclaré mort cinq ans plus tard. Depuis dix-sept ans, celui que tout le monde croyait disparu vivait en réalité retranché dans les montagnes bulgares, au cœur de Pirin.

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