Un influenceur de 25 ans tué en direct sur TikTok
Assassinat en direct : un influenceur abattu pendant un live TikTok. Il accusait des policiers et des criminels liés à un gang local.

Les internautes vénézuéliens ont été sous le choc ce dimanche après le meurtre brutal de Gabriel Jesús Sarmiento Rodríguez, 25 ans, abattu en direct lors d’un live TikTok. L’influenceur dénonçait depuis plusieurs mois des policiers corrompus et des membres de groupes criminels locaux.
Un live TikTok devenu scène de crime
Dans une vidéo diffusée en direct, Sarmiento supplie les agents du renseignement (Sebin) de venir à son secours. Il mentionne à plusieurs reprises son adresse, à El Piñonal (État d’Aragua), avant que des hommes armés n’envahissent sa maison.
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À ce moment-là, une rafale de tirs éclate. Il est touché par deux balles, sous les yeux de spectateurs impuissants, et la diffusion est brutalement interrompue. Peu après, la vidéo circule massivement sur les réseaux sociaux, provoquant l’indignation du public et la stupeur des autorités.
« Ils m’ont tiré dessus ! », a exclamé l’influenceur avant que la diffusion ne s’interrompe.
Hélas, cette issue n’était pas totalement imprévisible. Sur son compte TikTok, suivi par plus de 76 000 abonnés, Sarmiento avait publié plusieurs vidéos dans lesquelles il accusait des policiers et des figures gouvernementales de corruption et d’extorsion.
Il évoquait aussi les nombreuses menaces qu’il disait avoir reçues. Malgré les risques, il persistait, citant des noms tels que Diosdado Cabello, ministre de l’Intérieur, ou Johana Sánchez, gouverneure d’Aragua, dans l’espoir que ses alertes soient entendues.
Une affaire explosive au cœur d’un scandale politique
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L’un des éléments les plus explosifs de l’affaire : Sarmiento avait désigné Niño Guerrero, chef du groupe criminel Tren de Aragua, comme responsable direct des menaces à son encontre. Ce chef criminel, en fuite depuis 2023, était censé avoir été neutralisé après une opération militaire à Tocorón.
Le gouvernement vénézuélien, accusé de minimiser l’influence de cette organisation, avait qualifié le Tren de Aragua de « légende urbaine ». Pourtant, le meurtre de Sarmiento semble contredire cette version.
Le procureur général Tarek William Saab a ouvert une enquête, confiée au parquet national n°69. Selon ses proches, Sarmiento aurait été atteint par au moins neuf balles, et sa mère blessée à l’abdomen.