Iran : une jeune femme, mariée de force à 12 ans va être exécutée pour avoir tué son mari violent
Le sort de Goli Kouhkan, Iranienne de 25 ans mariée de force à 12 ans et condamnée à mort, a secoué la communauté internationale. Le 4 décembre 2025, plusieurs médias ont relayé l’appel urgent de huit experts de l’ONU demandant à Téhéran d’annuler son exécution prévue en décembre.
Accusée d’avoir tué son mari violent en 2018, elle symboliserait, selon eux, les graves injustices subies par les femmes dans le système pénal iranien.
Une jeune femme mariée de force condamnée à mort
Dans leur communiqué publié mardi et cité le 4 décembre 2025, ces experts de l’ONU décrivent le cas de Goli Kouhkan comme un exemple frappant du « biais généralisé lié au genre auquel sont confrontées […] les femmes qui ont été victimes de mariages pendant leur enfance et de violences domestiques ».
Sans papiers et issue de la minorité baloutche, Goli Kouhkan a été mariée à son cousin à 12 ans et est devenue mère à 13 ans, « à domicile et sans assistance médicale ».
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Selon les mêmes sources, elle a enduré durant des années des violences « physiques et psychologiques ». Le drame survient en mai 2018 : « son mari l’a battue, ainsi que son fils de cinq ans. Après avoir appelé un proche à l’aide, une altercation a éclaté, qui a entraîné la mort de son mari ».
Les experts rappellent que sa condamnation intervient alors qu’elle était analphabète, sans avocat, et qu’elle aurait été poussée à prendre seule toute la responsabilité des faits.
Pour eux, son exécution « constituerait une grave violation du droit international relatif aux droits humains ».
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Une exécution dénoncée comme injuste
Décrite comme « une survivante de la violence domestique et une victime du système judiciaire », Goli Kouhkan risque pourtant la peine capitale faute de pouvoir payer les 90 000 dollars exigés par la famille du mari au titre du prix du sang.
Les experts s’alarment : elle pourrait être exécutée parce qu’elle n’a pas les moyens de payer pour sa vie. Ils rappellent aussi un chiffre glaçant : près de la moitié des 241 femmes exécutées en Iran entre 2010 et 2024 l’auraient été pour homicide, souvent celui d’un mari violent.
« Beaucoup de ces femmes étaient victimes de violence domestique ou de mariage pendant leur enfance, ou avaient agi en légitime défense », insistent-ils.
L’Iran reste, selon Amnesty International, le deuxième pays au monde pour le nombre d’exécutions. L’affaire Goli Kouhkan, mise en lumière dans la presse internationale le 4 décembre 2025, apparaît ainsi comme l’emblème tragique d’un système où les femmes paient souvent le prix ultime des violences qu’elles ont subies.