Un nourrisson de quelques jours retrouvé mort dans une machine à laver
Début juillet, un fait divers d’une violence inouïe a bouleversé la commune de Valenton, dans le Val-de-Marne. Un nourrisson âgé de quelques jours a été retrouvé mort dans le tambour d’une machine à laver, au domicile de sa mère.
Deux semaines plus tard, cette dernière, une femme de 39 ans, a été mise en examen pour homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans et placée en détention provisoire. Un choc immense pour le voisinage… et pour les enquêteurs, pourtant habitués à l’horreur.
Une découverte insoutenable
Tout commence dans la nuit du 6 au 7 juillet. La femme, de nationalité moldave, se rend aux urgences gynécologiques de l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges. Elle se plaint de saignements vaginaux importants. Aux médecins, elle affirme ne pas avoir accouché. Mais les analyses révèlent tout autre chose : des traces de cordon ombilical et des restes de placenta sont détectés. Très vite, les soignants comprennent qu’elle n’a pas dit la vérité. Ils préviennent la police.
Les forces de l’ordre se rendent à son domicile, rue Sacco-et-Vanzetti à Valenton. Sur place, rien ne laisse penser qu’un accouchement a eu lieu. Aucune trace de sang. Aucune trace de bébé. Interrogée, la femme finit par reconnaître qu’elle a accouché, mais elle ne donne aucun détail. Ni où. Ni quand. Ni ce qu’il est advenu du nourrisson.
C’est lors d’une deuxième fouille, plus minutieuse, que l’un des policiers pense à inspecter la machine à laver. Il regarde par le hublot, ouvre la porte… et découvre le corps sans vie d’un bébé à l’intérieur du tambour. Une scène d’une brutalité rare. « Les policiers ont tous été choqués, pourtant ils sont habitués », confie une source proche de l’enquête.
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Personne n’imaginait un tel drame
La nouvelle se répand rapidement dans le voisinage. La femme vivait dans ce pavillon depuis environ deux mois. Rien, dans son comportement, n’avait alerté les habitants. Une mère de famille qui logeait dans le même immeuble témoigne : « À aucun moment je n’ai pensé qu’elle était enceinte. »
Elle se souvient simplement que, fin juin, sa voisine lui avait parlé de « soucis de santé » et d’un rendez-vous médical à venir. Mais aucun ventre arrondi. Aucun signe visible. Pour beaucoup, l’hypothèse d’un déni de grossesse devient une explication plausible, même si elle reste à confirmer.
Dans le jardin du pavillon, les enquêteurs ont remarqué des objets d’enfants : une balançoire, un vélo, un petit trampoline. Ils appartiendraient à deux autres enfants de la suspecte, restés en Moldavie selon les témoignages de voisins. Cette femme, décrite comme discrète, semble porter un passé familial déjà complexe. Son isolement apparent et l’absence de suivi médical posent de nombreuses questions.
L’ouverture d’une information judiciaire
Le parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire pour homicide volontaire sur un mineur de moins de 15 ans. La qualification est lourde. La peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité. Dans un premier temps, la mère avait été jugée médicalement inapte à être placée en garde à vue. Elle a donc été hospitalisée d’office. Depuis, elle a été incarcérée, et l’enquête se poursuit.
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L’autopsie n’a pas encore permis de déterminer les causes exactes du décès du nourrisson. Des analyses complémentaires ont été ordonnées. Les enquêteurs attendent les résultats d’expertises anatomopathologiques et toxicologiques pour comprendre si l’enfant était né vivant et si un acte volontaire a été commis après sa naissance.
L’enquête, confiée à la sûreté territoriale du Val-de-Marne, continue sous l’autorité d’un juge d’instruction. La suspecte devrait prochainement être entendue
La question du déni de grossesse
Depuis la découverte du drame, une hypothèse semble privilégiée : celle du déni de grossesse. Ce phénomène, rare mais bien réel, correspond à une situation où une femme ne se rend pas compte qu’elle est enceinte. Dans les cas les plus extrêmes, cette absence de conscience peut durer jusqu’au moment de l’accouchement.
Le corps ne montre pas forcément de signes visibles, ou bien ces signes sont interprétés autrement : douleurs abdominales confondues avec des troubles digestifs, absence de règles mise sur le compte d’un dérèglement hormonal… Ce déni, lorsqu’il est total, peut conduire à un accouchement brutal, sans aucune préparation physique ni mentale, avec des conséquences dramatiques.
Dans le cas de Valenton, tout semble correspondre : aucun suivi médical connu, aucun témoin n’ayant remarqué une grossesse, et une femme qui semble elle-même déconnectée de son état. Ce sont précisément ces situations extrêmes qui passent sous les radars du système de santé. Et ce sont elles qui, parfois, mènent à l’irréparable.
Même si cette tragédie a profondément bouleversé ceux qui en ont eu connaissance, ce sont surtout beaucoup de questions qui restent en suspens. L’autopsie n’a pas encore permis de dire si le bébé est mort naturellement ou si un geste a été commis après la naissance. Les analyses en cours, notamment toxicologiques et anatomopathologiques, devront apporter des réponses.
On ne sait toujours pas si la mère a réagi dans un moment de panique, ou si elle était consciente de sa grossesse avant d’accoucher. Son état psychologique devra être évalué de manière précise au fil de l’instruction. L’absence de suivi médical interroge aussi : y a-t-il eu des signes qui sont passés inaperçus ? Des alertes qui auraient pu être lancées ? Ce sont ces éléments, bien concrets, que les enquêteurs devront désormais éclaircir.
