Procès de Cédric Jubillar : le mari de Delphine bientôt innocenté ?
Cédric Jubillar est entendu par le tribunal du Tarn depuis le 22 septembre 2025. L’homme est accusé du meurtre de Delphine Jubillar, sa femme, qui a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2021.
Le verdict de ce procès si médiatisé doit être rendu ce vendredi 17 octobre 2025. Mais le père de famille peut-il être innocenté ?
Le procès de Cédric Jubillar touche à sa fin
Le 15 octobre 2025, la cour d’assises du Tarn a vécu une journée cruciale dans le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine, disparue à Cagnac-les-Mines dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
Devant les jurés, les avocats généraux ont demandé trente ans de réclusion criminelle, sans aller jusqu’à la perpétuité.
Selon eux, cette peine « doit être réservée aux récidivistes ou aux crimes sériels accompagnés d’actes de torture et de barbarie ».
« C’est ça la réalité. Oui, c’est lui qui a tué Delphine Aussaguel », a lancé l’avocat général Nicolas Ruff, convaincu de la culpabilité de l’accusé.
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De son côté, son collègue Pierre Aurignac a choisi une approche plus paradoxale : partir de l’hypothèse de l’innocence pour démontrer son incohérence.
« Pour défendre cette idée, il faut écarter quatre experts, faire taire dix-neuf témoins et tuer le chien pisteur », a-t-il ironisé, cité par Le Monde.
Le ministère public a aussi demandé dix ans d’inéligibilité, une interdiction de port d’armes et le retrait de l’autorité parentale sur les deux enfants du couple.
Cédric Jubillar innocenté ?
Après plus de trois semaines d’audience, le portrait dressé de Cédric Jubillar par les témoins et les magistrats oscille entre arrogance, violence et déni.
« Il est coupable », a martelé Nicolas Ruff, tout en rappelant que l’absence du corps de Delphine « rend le travail judiciaire plus compliqué, mais n’empêche pas la justice de travailler ».
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Pour l’accusation, tout converge vers un « moment de bascule » survenu le soir du 15 décembre, lorsque Delphine aurait confirmé son projet de séparation et son désir de refaire sa vie avec un autre homme.
Lunettes brisées, cris des voisines, téléphone éteint : autant d’éléments présentés comme un faisceau d’indices suffisant pour condamner Cédric Jubillar. « Il ne rendra jamais le corps de Delphine, elle est à lui pour l’éternité », a résumé Pierre Aurignac, ému.
Mais tout n’est pas joué. Ce vendredi 17 octobre, les neuf membres de la cour, six jurés, la présidente et ses deux assesseurs, devront trancher.
Pour être déclaré coupable, il faudra que sept voix sur neuf s’accordent. Trois votes négatifs suffiront, en revanche, à prononcer l’acquittement.
Et si la culpabilité est retenue, le second vote déterminera la durée exacte de la peine : trente ans ? vingt-neuf ? vingt-huit ? tant qu’une majorité ne sera pas atteinte, la cour délibérera.
L’attente est donc à son comble à Albi, où le verdict, attendu ce 17 octobre 2025, ou au plus tard le 18 si la nuit se prolonge, marquera peut-être la fin d’une affaire qui hante la France depuis bientôt cinq ans.