Suic*de d’Evaëlle : « Des erreurs, on en fait tous », son enseignante jugée pour harcèlement sort du silence
Tandis que les parents d’Evaëlle tentent de surmonter sa perte, son ancienne enseignante comparaît devant le tribunal de Pontoise.

Humiliations et brimades régulières
Elle nie toute responsabilité dans le geste de la fillette. Pour rappel, Evaëlle, 11 ans, s’est donnée la mort par pendaison le 21 juin 2019. Un geste désespéré que ses parents attribuent au harcèlement qu’elle aurait subi de la part de certains camarades, mais également d’une enseignante. Une professeure de français qui aurait, selon leurs dires, régulièrement humilié leur fille à l’occasion d’heures de vie de classe consacrées au harcèlement scolaire.

Selon les témoignages, celle-ci aurait demandé à plusieurs élèves de communiquer à Evaëlle leurs reproches afin que la fillette s’explique. Et ce, de manière répétée. Des sessions d’humiliation à l’issue desquelles la collégienne aurait terminé en larmes.
Non contente de la soumettre à ce douloureux exercice, la professeure l’aurait par ailleurs « isolée au fond » de la classe. Un ensemble d’événements qui ont eu pour conséquence « une dégradation très importante des conditions de vie de la jeune fille qui s’isolait de plus en plus », a indiqué la juge.

« Un témoignage n’est pas forcément vrai »
Malgré un changement d’établissement scolaire en début d’année, la santé mentale d’Evaëlle s’est nettement dégradée. Isolée pendant de nombreuses années, la fillette s’est peu à peu renfermée, allant jusqu’à passer à l’acte. Un geste de désespoir qui marque encore ses parents qui luttent désormais avec acharnement contre le harcèlement scolaire.
L’enseignante, elle, continue de nier les faits. Pour rappel, cette dernière fait face à la justice pour « harcèlement sur mineur ». De fait, elle est interdite d’exercer auprès des personnes mineures. Une décision avec laquelle elle est parfaitement en accord, comme elle l’a signifié dans les colonnes du Parisien. « Quand une telle chose vous tombe dessus, vous croyez vraiment que vous êtes mentalement en capacité de continuer à enseigner ? », a-t-elle lâché.
« J’ai quand même plus de 33 ans d’expérience. Des erreurs, on en fait tous, mais spécifiquement là, je ne pense pas en avoir commises. Un témoignage n’est pas forcément vrai […] Je réserve mes réponses au tribunal », souligne-t-elle.