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Et si ChatGPT vous faisait perdre des neurones ? Le MIT tire la sonnette d’alarme

Publié par Livia Sindeaux le 23 Juin 2025 à 9:25

L’usage des IA comme ChatGPT aurait des effets cognitifs profonds, et potentiellement nocifs pour le cerveau.

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Cerveau IA

Dès la sortie des grands modèles de langage tels que ChatGPT d’OpenAI fin 2022, ces outils d’intelligence artificielle se sont rapidement popularisés. Selon une étude de l’agence Heaven, 93% des personnes âgées de 15 à 24 ans déclarent en avoir déjà utilisé au moins un, et 42% d’entre eux en font un usage quotidien.

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Ainsi, l’effet de ces grands modèles de langage a suscité la curiosité, mais aussi l’inquiétude d’un groupe de neuroscientifiques du MIT (Massachusetts Institute of Technology), aux États-Unis. Ils y ont notamment découvert des effets profondément néfastes sur le développement de compétences cognitives fondamentales.

« Votre cerveau sous ChatGPT »

Pour comprendre l’impact de l’IA sur les processus cognitifs liés à la création de texte et à l’apprentissage, les chercheurs du MIT Media Lab ont mené une étude en trois phases. À l’aide d’électroencéphalogrammes, ils ont observé l’activité cérébrale de trois groupes de participants à chaque étape de la recherche.

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MIT

Les groupes étaient répartis comme suit : le groupe LLM, le groupe Moteur de recherche et le groupe Cerveau-seul. Ces catégories désignaient respectivement ceux qui utilisaient l’IA dans les exercices proposés, ceux qui utilisaient uniquement des moteurs de recherche comme Google, et ceux qui ne disposaient d’aucun outil externe.

Les trois groupes devaient passer les mêmes tests : rédiger des essais sur des sujets communs à tous les participants. Pendant quatre mois, 54 jeunes ont suivi cette expérience, tandis que leur activité cérébrale était enregistrée. Ces données, ainsi que les résultats des essais, ont été évalués à la fois par des enseignants humains et par une IA.

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Une première remarque

Cela n’est peut-être pas surprenant, mais les résultats montrent que le groupe sans aide numérique présentait la connectivité cérébrale la plus élevée, signe d’un engagement cognitif intense. Ceux utilisant un moteur de recherche affichaient une connectivité intermédiaire, mobilisant surtout les zones liées au traitement visuel.

Personne écrit sur papier
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En revanche, les utilisateurs de modèles de langage affichaient la connectivité la plus faible, suggérant un transfert partiel de la charge cognitive vers l’IA — un phénomène qualifié de « délestage cognitif » par les chercheurs. Mais cette observation ne suffit pas sans prendre en compte les résultats des essais rédigés par chaque groupe.

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Malgré une charge mentale allégée, le groupe LLM n’a pas réussi à compenser par la qualité. Les participants ont rencontré des difficultés à expliquer leur propre texte et, pour certains, ils ne se sentaient pas pleinement auteurs de leur travail. Cela traduit une absence d’assimilation des connaissances, entraînant une perte intellectuelle importante.

Des effets à moyen terme encore plus inquiétants

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Dans l’étude, les chercheurs ont exprimé leurs inquiétudes quant aux effets d’un usage prolongé de ces modèles. Lors d’une troisième session de rédaction, le groupe LLM — habitué à l’assistance de l’IA lors des précédentes — devait changer de conditions.

Ils devaient cette fois rédiger un essai sans aucune aide d’intelligence artificielle. Pourtant, leur activité cérébrale n’a pas retrouvé le niveau observé chez le groupe Cerveau seul. Après deux rédactions assistées, leur difficulté à s’adapter à une nouvelle dynamique suggère un frein de l’activité neuronale dû à l’usage antérieur de l’IA.

Autrement dit, le recours à l’IA pourrait amoindrir nos capacités lorsque nous devons réfléchir sans assistance, en créant une forme de « dette cognitive » qui complique le raisonnement autonome et la génération d’idées. Un constat inquiétant pour une jeunesse qui a déjà intégré ces outils dans son quotidien.

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