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Tempête Emilia : après l’Espagne, la France va basculer dans une semaine très instable

Publié par Killian Ravon le 15 Déc 2025 à 12:52

En ce mois de décembre 2025, une nouvelle dégradation météo se rapproche, après avoir déjà secoué l’Espagne.

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Côte corse sous la tempête, palmiers pliés par le vent, pluie battante et vagues sur les rochers
En Méditerranée, la mer se lève vite quand une dépression apporte vent et pluies soutenues.

Le week-end reste calme, mais le début de semaine pourrait réserver une surprise nettement moins confortable. Sur le pourtour méditerranéen.

La vidéo du jour à ne pas manquer
Vague brisant sur la plage du Havre, écume au premier plan, deux voiliers au loin et mer agitée
Quand la mer se creuse, ce sont les premières vagues qui donnent le ton avant la dégradation.
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Une tempête baptisée en Espagne qui change déjà la donne

Tout commence au large, dans une période où les coups de vent s’enchaînent sur l’Europe. Après Davide et Bram, une nouvelle dépression s’est imposée dans le paysage : tempête Emilia, un système baptisé par le service météorologique espagnol, l’Aemet, le vendredi 12 décembre 2025 au soir.

Son premier terrain de jeu a été l’Atlantique et le sud-ouest de l’Europe, avec une trajectoire qui, progressivement, s’oriente vers le bassin méditerranéen. Et c’est précisément ce virage qui attire désormais l’attention, parce qu’il peut transformer un simple épisode agité en séquence beaucoup plus humide, donc plus à risque.

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En Espagne, cette situation a déjà pris un nom local : borrasca Emilia. Et là-bas, elle n’a pas fait dans la demi-mesure, entre mer forte, rafales et fortes précipitations. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que le scénario le plus problématique n’est pas forcément celui des vents, mais celui où l’humidité se recharge au-dessus d’une mer encore douce, avant de remonter vers les terres.

Rue Métropole à Chambéry sous la pluie, pavés luisants et passants au parapluie entre les façades
Les averses soutenues se voient aussi dans les détails du quotidien : sols glissants, circulation ralentie.

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Des Canaries à l’Andalousie, des signaux très concrets

Les premiers effets marqués se sont produits aux îles Canaries et dans le sud de l’Espagne. Les vents ont approché les 90 km/h, les vagues ont atteint 5 à 6 m sur certaines côtes atlantiques, et les cumuls de pluie ont dépassé 100 l/m² en quelques heures sur des zones comme Cadix ou Ceuta, selon l’Aemet.

Par endroits, le tableau s’est compliqué avec de la neige en altitude, des orages et des rafales parfois violentes. Résultat : une série de mises en alerte successives, touchant une quinzaine de provinces espagnoles. On comprend alors pourquoi la suite de la trajectoire est surveillée de près : le système ne se contente pas de “passer”, il s’organise et réactive des zones instables au fil des heures.

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Au fil du week-end, Emilia glisse vers le golfe de Cadix, puis vers la Méditerranée occidentale. Sur les littoraux de Valence, Murcie ou Almería, les services météo espagnols s’attendent à une réactivation orageuse, alimentée par une Méditerranée encore douce. Et c’est justement cette mécanique qui peut ensuite concerner la France.

Vague frappant la digue à Veulettes-sur-Mer, embruns visibles et mer agitée sous un ciel gris
Sur les digues, la houle se voit (et s’entend) bien avant que la pluie ne s’installe durablement.

En France, le calme du week-end pourrait être trompeur

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Côté français, le week-end reste globalement sous influence d’anticyclone, avec une impression de stabilité. Mais la situation n’est pas figée, et c’est là que l’histoire devient intéressante : le changement attendu en altitude peut suffire à faire basculer la météo en quelques dizaines d’heures.

Selon le météorologue Yann Amice, le décor se modifie à partir de lundi avec une dynamique d’altitude plus marquée. En clair, la dorsale anticyclonique qui se trouvait sur l’Europe centrale glisse vers l’est, pendant qu’un thalweg atlantique s’enfonce par l’ouest de la France.

Ce type de configuration a un effet très concret : d’abord, une perturbation arrive par l’Atlantique, avec des pluies plutôt faibles en cumuls sur l’ouest. Puis, à mesure que la structure d’altitude se met en place, le système “aspire” davantage d’humidité vers le sud et la Méditerranée.

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Mais saviez-vous que la clé, dans ce genre de scénario, se joue souvent en surface ? Quand l’anticyclone s’affaisse et se décale, il laisse le champ libre à une circulation dépressionnaire relative sur la Méditerranée occidentale. Et c’est précisément ce qui peut enclencher un épisode de pluies beaucoup plus efficaces sur les zones exposées.

Crêtes blanches sur l’Adriatique, eau sombre striée d’écume et vague courte poussée par le vent
Ce type de mer hachée illustre bien ce que peut produire un vent soutenu sur un bassin fermé.

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Un début de semaine sous surveillance, entre mer agitée et pluies plus efficaces

À partir de lundi, la France pourrait entrer dans une phase plus instable, notamment près de la Méditerranée. L’idée n’est pas d’annoncer une tempête “comme sur l’Atlantique”, mais plutôt une configuration propice à un épisode méditerranéen, avec des précipitations pouvant devenir soutenues.

Le point central, toujours selon Yann Amice, c’est la mise en place d’un flux de sud-est durable. Ce flux humide, renforcé par le positionnement du thalweg à l’ouest, favorise une convergence de l’air et un soulèvement sur le Sud-Est. Dit autrement : l’air chargé d’humidité est poussé vers les reliefs et les zones littorales, où il se condense et produit des pluies plus continues.

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Dans ces conditions, la mer agitée n’est pas qu’un décor impressionnant. Elle signale aussi l’énergie disponible et la persistance du vent en mer, ce qui peut accompagner des averses soutenues, parfois orageuses, surtout près des côtes. Les orages restent possibles près de la mer et sur l’île la plus exposée, avec un risque de ruissellements rapides et de crues sur de petits cours d’eau.

Autre détail qui change tout : même si le minimum dépressionnaire de surface tend à glisser vers l’Algérie mardi, certaines zones françaises peuvent rester durablement dans l’alimentation humide. Et quand cette alimentation se maintient, ce ne sont plus seulement des averses éparses : ce sont des pluies qui s’additionnent.

Grosse vague éclatant sur les rochers à Conchiglio en Haute-Corse, écume projetée et houle forte
En Corse, l’exposition au flux humide peut vite transformer la mer en véritable casse-tête sur le littoral.
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Une accalmie… puis une possible répétition du scénario

À partir de la nuit de mardi à mercredi, l’alimentation humide devrait progressivement se désorganiser, à mesure que le thalweg se décale. Cela pourrait entraîner une atténuation des précipitations, ouvrant une phase plus “transitoire” jusqu’au jeudi 18 décembre.

Mais la séquence ne s’arrêterait pas forcément là. Yann Amice évoque ensuite la possibilité qu’un nouveau thalweg se prépositionne à nouveau sur l’ouest atlantique. Et si cela se confirme, on pourrait repartir sur une mécanique ressemblante, avec une nouvelle dégradation orientée vers le Sud-Est.

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Dans ce contexte, l’enjeu n’est pas de guetter une vague de froid immédiate. D’après les indications évoquées, Météo-France n’anticipe pas de vague de froid d’ici la fin de l’année, seulement une légère baisse des températures entre le 22 et le 28 décembre. Le sujet prioritaire reste donc l’eau : combien, où, et sur quelle durée.

C’est aussi pour cela que les bulletins officiels comptent plus que jamais. Quand un épisode méditerranéen se met en place, tout se joue parfois à “quelques dizaines de kilomètres” dans la localisation des plus forts cumuls. Et c’est précisément ce qui rend la surveillance indispensable via la vigilance Météo-France et l’évolution des cours d’eau.

Et maintenant, le point que tout le monde attend, celui qu’on surveille vraiment pour savoir qui sera le plus exposé : d’ici mercredi 17 décembre, les cumuls pourraient dépasser 110 à 120 mm sur les Cévennes, tandis que les projections évoquent 100 à 140 mm possibles sur la plaine orientale de Corse, avec un risque plus marqué encore sur l’est de l’île, plus longtemps exposé à l’alimentation humide liée à Emilia.

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