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Froid glacial : les températures de cet hiver s’annoncent elles plus basses que prévu ?

Publié par Killian Ravon le 03 Déc 2025 à 14:11

Le froid s’est installé d’un coup sur la France en cette fin novembre 2025, avec de la neige jusqu’en plaine et des thermomètres largement en dessous des normales. De quoi se demander si l’on ne s’oriente pas vers un hiver plus rude que prévu, à rebours de ce que laissaient entendre les premières tendances.

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Montage de quatre grandes villes françaises dont Paris, Lyon et Strasbourg recouvertes de neige avec fleuve, ponts et monuments emblématiques
De Paris à Strasbourg, les français se réveillent dans le froid.

Entre cartes météo, modèles climatiques et souvenirs de coups de froid récents, que peut-on réellement attendre des prochains mois ?

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Allée de parc complètement recouverte de neige, bancs alignés sous des arbres givrés et silhouette d’un promeneur au loin.
« Un parc déjà en mode hiver alors que la saison froide ne fait que commencer. »
Crédit : Pixabay / Nissor
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Un début d’hiver brutal qui interroge

Depuis quelques jours, la France vit au rythme des sols verglacés, des flocons précoces et des températures négatives au petit matin. Ce refroidissement très net tranche avec la tendance météo à long terme qui, il y a encore quelques semaines, laissait envisager un mois de novembre plus doux que la normale. Pour beaucoup, ce basculement soudain donne l’impression que l’hiver 2025-2026 pourrait prendre une tournure plus rigoureuse que prévu.

Ce contraste alimente forcément les doutes. Comment faire confiance à des cartes établies plusieurs mois à l’avance quand, à trois semaines de l’échéance, la situation s’inverse complètement ? C’est pourtant tout l’enjeu des prévisions saisonnières, qui ne cherchent pas à dire quel temps il fera tel jour, mais à dégager une ambiance globale sur plusieurs mois. D’où ce décalage parfois déroutant entre le ressenti immédiat et la tendance annoncée à grande échelle.

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Dans ce contexte, l’épisode actuel, avec de la neige en plaine et des valeurs nettement inférieures aux normes, ressemble à un avant-goût d’hiver « à l’ancienne ». Mais sa seule existence ne suffit pas à conclure que toute la saison sera glaciale. Pour le savoir, il faut se pencher sur ce que modélisent les grands centres de calcul, aussi bien côté américain qu’européen.

Promeneurs jouant dans la neige au Champ-de-Mars à Paris, sous un ciel gris, avec la silhouette de la tour Eiffel dans le brouillard.
« Quand la neige transforme le Champ-de-Mars en immense cour de récréation hivernale. »
Crédit : Pixabay / BARBAUD

Ce que disent les grands modèles saisonniers

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Les spécialistes s’appuient notamment sur le modèle américain CFS, qui simule l’évolution du temps sur plusieurs mois à l’échelle du globe. Pour la France, ses dernières sorties indiquent, sur la période décembre-janvier-février, une anomalie de températures comprise entre +0,7 et +0,9 °C. Autrement dit, des valeurs en moyenne un peu supérieures aux normales. On parlerait donc d’un hiver plutôt doux, sans atteindre toutefois les excès de certains hivers très marqués par la douceur, où l’écart avait dépassé les +2 °C.

Dans le détail, ce scénario place l’hiver à venir légèrement au-dessus de celui de 2024-2025, qui s’était déjà conclu avec une anomalie d’environ +0,6 °C sur la France. Il s’agirait d’un hiver plus clément que la normale, mais sans battre les records récents. Un contexte qui n’exclut pas des séquences froides, mais qui suggère que, pris dans son ensemble, l’hiver ne devrait pas entrer dans la catégorie des saisons particulièrement rigoureuses.

Le modèle européen ECMWF va dans le même sens. Ses projections pour l’hexagone affichent des anomalies comprises globalement entre +0,5 et +1 °C pour le trimestre hivernal. Là encore, le message est celui d’un excédent de douceur à l’échelle de la saison. Ce consensus entre les principaux modèles renforce l’idée que, malgré le coup de froid actuel, l’hiver 2025-2026 serait davantage dominé par des périodes relativement clémentes que par des vagues de gel persistantes.

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Douceur moyenne ne veut pas dire absence de froid

Pour les amateurs de neige et de gel, cette perspective peut sembler frustrante. Mais il faut rappeler qu’une anomalie calculée sur trois mois n’efface pas les contrastes au jour le jour. Une saison qualifiée de « douce » peut très bien comporter plusieurs épisodes neigeux marquants, à condition qu’ils soient compensés par de longues périodes plus tempérées. C’est toute la différence entre le ressenti ponctuel et la moyenne lissée sur une durée aussi longue.

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Les météorologues insistent aussi sur le rôle d’un vortex polaire instable dans les prochains mois. Si ce gigantesque tourbillon d’air froid, qui sévit habituellement au-dessus des régions arctiques, se fragilise, il peut laisser s’échapper des bouffées d’air glacial vers les moyennes latitudes. Concrètement, cela se traduit par une alternance de séquences très douces et de vraies descentes d’air froid, ce que la France commence déjà à vivre en cette fin d’automne.

Dans un contexte de réchauffement climatique, les cartes saisonnières mettent presque systématiquement en avant des teintes plus chaudes que la normale, surtout en hiver. Les scénarios d’ensemble envisagent rarement un trimestre franchement froid plusieurs mois à l’avance.

Les anomalies négatives existent encore, mais elles deviennent plus rares à l’échelle mensuelle, ce qui rend d’autant plus spectaculaire chaque vague de froid ou coulée froide qui survient. Cela ne signifie pas qu’elles ont disparu, seulement qu’elles se détachent davantage sur un fond globalement plus doux.

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Balcon parisien rempli de neige fraîche avec vue sur les toits et cheminées d’un immeuble haussmannien après un épisode neigeux.
« Au réveil, certains Franciliens ont découvert leur balcon transformé en véritable congère. »
Crédit : Pixabay / Nissor

Quand les prévisions se trompent : l’exemple de novembre

Un détail que peu de gens connaissent, c’est que le mois de novembre lui-même était annoncé plus doux que la normale à l’échelle de la France par les modèles à long terme, il y a encore trois semaines. Les cartes montraient alors des couleurs indiquant un léger excédent de température, dans la continuité d’un début d’automne plutôt clément. Difficile d’imaginer, à ce moment-là, les paysages enneigés que l’on observe actuellement.

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Pourtant, une configuration atmosphérique différente s’est mise en place. Une descente d’air plus froid que prévu a fini par glisser sur la France, entraînant un net refroidissement et le retour de la neige jusqu’en plaine.

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Les anomalies de températures se sont retrouvées largement en dessous des normales sur certains jours, à l’opposé du scénario envisagé à la fin octobre. La preuve qu’une prévision saisonnière ne peut pas capter précisément chaque basculement brutal, surtout à l’échelle hebdomadaire.

Ce n’est pas la première fois que la météo joue ce genre de tour. Le 21 novembre 2024, un épisode de froid et de neige avait déjà concerné une grande partie de la moitié nord du pays. Beaucoup y avaient vu le début d’un hiver très rigoureux.

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Au final, la saison 2024-2025 s’était conclue comme un hiver doux, confirmant que quelques journées glaciales ne suffisent pas à définir la tonalité d’un trimestre entier. Un rappel utile au moment d’interpréter le coup de froid actuel.

Chemin enneigé le long de la Seine sur l’Île aux Cygnes à Paris, arbres dénudés et tour Eiffel qui se détache dans la brume hivernale.
« La neige souligne les contours de la capitale et rappelle que l’hiver peut encore surprendre Paris. »
Crédit : Wikimedia Commons / Celette – CC BY-SA 4.0

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Alors, hiver glacial ou simplement contrasté ?

À ce stade, les signaux dominants restent clairs : les grands modèles convergent vers un scénario où la France et une large partie de l’Europe connaissent un trimestre hivernal légèrement excédentaire en température.

Autrement dit, l’hiver plus doux que la normale reste le scénario le plus probable, même si les cartes sont régulièrement réactualisées et que certaines incertitudes demeurent, notamment en fin de saison.

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Cela ne veut absolument pas dire qu’il faut « enterrer » le froid ou la neige. Des périodes franchement hivernales restent tout à fait possibles, voire probables, surtout si le vortex polaire instable continue de se déformer.

Des retours de neige en plaine, des gelées marquées ou un épisode de froid plus durable peuvent encore se produire entre décembre et février. Mais ils s’inscriraient dans un contexte général qui, une fois les trois mois passés à la loupe, pencherait davantage vers la douceur que vers un hiver interminable.

Pont de Bir-Hakeim à Paris recouvert d’une fine couche de neige, chaussée glissante et immeubles haussmanniens sous un ciel uniformément gris.
« Sous la neige, Bir-Hakeim offre un décor presque désert, loin de l’agitation habituelle. »
Crédit : Wikimedia Commons / Celette – CC BY-SA 4.0
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Que retenir ?

En résumé, le froid spectaculaire de cette fin novembre ressemble davantage à un coup d’éclat précoce qu’à la promesse d’un hiver intégralement glacial. Si l’on en croit les prévisions saisonnières américaines et européennes, la France se dirige plutôt vers une saison contrastée, faite d’allers-retours entre périodes plus calmes et séquences parfois très hivernales.

La réponse à la question de départ semble donc se préciser : sauf retournement majeur des modèles, nous n’allons pas vers un hiver plus froid que prévu, mais vers un hiver globalement doux… avec quelques surprises glacées en embuscade.

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