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Retraite : avez-vous réclamé vos droits ?

Publié par Killian Ravon le 13 Juil 2025 à 6:23

Naviguer dans le paysage des retraites peut vite sembler complexe, surtout lorsqu’il s’agit de droits additionnels rarement évoqués. Nombre de Français ignorent l’existence même de certains régimes, laissant parfois passer des sommes non négligeables.

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llustration d’un retraité consultant ses documents de pension complémentaire

Cet article détaille le régime de la pension complémentaire Ircantec, ses mécanismes, les freins au versement et les récentes avancées pour simplifier les démarches. Restez jusqu’à la fin pour découvrir une donnée qui illustre l’ampleur du non-recours.

Qu’est-ce que la pension complémentaire Ircantec ?

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La pension complémentaire Ircantec est un dispositif mis en place pour les agents contractuels de la fonction publique et les salariés assimilés. Gérée par la Caisse des dépôts, elle fonctionne selon un système de points accumulés au fil des années de cotisation. Chaque point acquiert une valeur qui détermine le montant annuel versé à la retraite.

Contrairement au régime de base des fonctionnaires titulaires, Ircantec est ouvert à un ensemble plus large de profils : assistants de service social, vacataires, contractuels et bien d’autres. Chaque année travaillée permet de gagner des points, en fonction du salaire soumis à cotisation. À la fin de la carrière, la somme des points est multipliée par la valeur du point en vigueur.

La valorisation du point est fixée annuellement, ce qui peut faire varier le montant des versements d’une année sur l’autre. En 2025, la valeur du point est de 0,6 € brut. Ainsi, un retraité disposant de 1 350 points perçoit une pension complémentaire brute de 810 € par an.

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Même si ces montants semblent modestes comparés au régime de base, ils peuvent représenter plusieurs centaines d’euros chaque année. À titre d’exemple, un cotisant ayant cumulé 1 200 points recevra 720 € bruts annuels, un complément loin d’être négligeable pour maintenir son niveau de vie.

Qui peut bénéficier de la pension complémentaire Ircantec et comment l’obtenir ?

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Pour ouvrir droit à cette pension complémentaire, il faut avoir cessé toute activité cotisée et atteint l’âge légal de départ ou validation des trimestres suffisants pour une retraite à taux plein. La demande s’effectue auprès de l’Ircantec, distincte de celle de la retraite de base.

De par son fonctionnement par points, la pension complémentaire Ircantec permet de valoriser même de courtes périodes de cotisation, par exemple lors d’emplois temporaires ou d’intermissions entre contrats. Chaque mission compte et il suffit d’un point pour ouvrir un droit minimal.

Enfin, l’Ircantec constitue une part essentielle de la retraite pour les agents non titulaires : même si la carrière est morcelée, chaque tranche de salaire cotisé est convertie en points, garantissant une rémunération post-activité proportionnelle.

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Couple senior en promenade.
Couple de retraités marchant main dans la main en ville, symbolisant une vie active après la carrière.

Pourquoi tant de retraités négligent leurs droits ?

La complexité administrative est souvent pointée du doigt. Entre les démarches à effectuer, les formulaires et les délais, beaucoup abandonnent avant même d’entamer la procédure. Le sentiment qu’il s’agit d’une tâche chronophage décourage nombre d’anciens salariés.

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L’ignorance demeure un frein majeur : tout retraité ne connaît pas obligatoirement l’existence de la pension complémentaire Ircantec. Ce régime n’est pas automatiquement évoqué lors de la cessation d’activité, contrairement à la retraite de base.

La fragmentation des carrières, fréquente chez les contractuels, favorise l’oubli. Lorsque le parcours professionnel comporte de nombreuses périodes courtes, il est difficile de savoir quels droits ont été acquis et auprès de quel organisme.

Le montant perçu est souvent jugé trop faible pour justifier une démarche : la moyenne annuelle de paiement s’élève à 230 € brut pour les générations les plus anciennes. Cette somme peut sembler dérisoire face aux formalités à accomplir.

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Face à une telle perspective, certains retraités estiment donc que la bataille administrative n’en vaut pas la peine. Le gain financier n’étant pas toujours significatif à leurs yeux, ils choisissent de ne pas réclamer ce supplément.

L’absence de centralisation des informations accentue le non-recours. Les organismes de retraite de base n’envoient pas systématiquement de rappel concernant l’Ircantec, laissant chaque affilié rechercher lui-même son interlocuteur.

Sans relances régulières et sans mise en avant de ce complément, le non-recours reste élevé. Les départs à la retraite offerts peu de visibilité sur la démarche, car les services dédiés ne sont pas intégrés dans les procédures automatiques.

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Les générations plus anciennes, moins à l’aise avec les outils digitaux, ont en outre une plus faible propension à entreprendre des démarches en ligne, ce qui renforce encore les obstacles pour obtenir cette pension complémentaire.

Bocal de pièces étiqueté pension.
Bocal transparent rempli de pièces avec étiquette pension, posé sur un bureau.

La simplification des démarches depuis 2019

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Depuis 2019, un portail unique permet d’effectuer simultanément la demande de retraite de base et de pension complémentaire pour tous les régimes, y compris l’Ircantec. Ce guichet en ligne vise à réduire les étapes et à sécuriser l’envoi des dossiers.

Ce dispositif unifié offre une interface claire : après identification, l’utilisateur complète un seul formulaire. Le système transmet ensuite la demande à chaque régime concerné, limitant ainsi les risques d’oubli ou d’erreur d’adresse.

L’outil en ligne a permis de réduire notablement la barrière technologique : plus besoin de jongler entre plusieurs sites et documents papier. La simplicité gagne du terrain, surtout pour les générations les plus récentes.

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Selon la Caisse des dépôts, le taux de non-recours des affiliés nés en 1954 est passé à 26,1 %, contre 46,8 % pour ceux nés en 1940. Cette amélioration de 20 points démontre l’impact direct de la dématérialisation des procédures.

Pour les retraités de 2023, la durée moyenne de cotisation atteint 40 ans, ce qui se traduit par un montant brut moyen de 810 € par an. La facilité d’accès explique en partie la hausse des demandes auprès de l’Ircantec pour cette génération.

Les outils digitaux continuent d’évoluer : une application mobile dédiée à la retraite rassemble désormais toutes les informations utiles, de la consultation des points acquis jusqu’au suivi de l’avancement des dossiers.

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Des tutoriels vidéo et des guides interactifs ont été intégrés au portail pour accompagner les utilisateurs pas à pas. Ceux qui se sentaient perdus avec la paperasse trouvent désormais une aide visuelle pour remplir correctement leur dossier.

Malgré ces progrès, les organismes peuvent encore améliorer certains points, notamment en mettant à jour automatiquement les relevés de carrière et en synchronisant les données avec les autres bases sociales pour limiter les justificatifs à fournir.

Maison de retraite chilienne
Façade d’un hogar de ancianos (maison de retraite) au Chili, rappelant la vie en établissement spécialisé. Sadasweb, CC BY-SA 4.0
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Les initiatives pour informer et relancer les affiliés

Afin de sensibiliser les affiliés, l’Ircantec et l’Union Retraite se sont mobilisés pour mener des opérations de relance ciblées. Plusieurs campagnes postales ont été organisées ces dernières années.

Entre 2022 et 2024, près de 70 000 lettres ont été adressées aux personnes nées entre 1945 et 1948. Cette action avait pour objectif de rappeler l’existence de la pension complémentaire et d’inciter à la démarche en ligne ou par courrier.

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Le taux de retour a atteint 25,7 %, soit plus d’une personne sur quatre contactées. Cette réactivité a permis de récupérer une part significative de droits qui dormaient jusque-là.

Selon l’étude partagée par Ouest-France, ces courriers ont réduit le non-recours de 2 à 5 points chez les générations concernées. La sensibilisation ciblée a démontré son efficacité, ce qui souligne l’importance de mener une communication proactive.

Au-delà du courrier, l’Ircantec et ses partenaires ont noué des accords avec des associations de retraités et des mairies pour organiser des séances d’information locales. Des stands dédiés expliquent les étapes et fournissent un accompagnement personnalisé.

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Des webinaires interactifs, animés par des conseillers retraite, ont complété ces actions. Ils offrent un espace de questions-réponses en temps réel, particulièrement apprécié des affiliés géographiquement éloignés.

La communication s’est également étendue aux réseaux sociaux, avec des campagnes numériques incitant à la vérification des droits. Des témoignages de retraités ayant obtenu des sommes importantes ont été mis en avant pour encourager d’autres affiliés.

L’Union Retraite prévoit d’élargir chaque année cette démarche à trois nouvelles générations, afin de toucher progressivement tous les affiliés n’ayant pas encore sollicité leur pension complémentaire.

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Personne agée regardant la caméra. Photo by geralt

Comment vérifier votre éligibilité et faire votre demande

Pour commencer, connectez-vous sur le portail www.retraite.fr ou via l’application mobile dédiée. Identifiez-vous avec votre numéro de sécurité sociale et un mot de passe personnel.

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Une fois loggé, accédez à votre relevé de carrière. Vous y trouverez le détail des points acquis auprès de l’Ircantec, ainsi que la valeur actualisée de chacun. Prenez le temps d’examiner chaque ligne pour détecter d’éventuelles anomalies.

Si vous constatez des périodes manquantes, préparez les justificatifs correspondants : bulletins de salaire, contrats de travail ou attestations d’employeur. Ces pièces garantissent la prise en compte de chaque période cotisée.

En cas de parcours fragmenté, il peut être utile de réaliser une simulation en ligne pour estimer le montant de votre pension complémentaire. Cet outil vous indique également si vous avez droit à un versement minimal.

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Si vous rencontrez des difficultés, le service client Ircantec est disponible par téléphone. Un conseiller peut vous guider dans la procédure, vérifier votre dossier et vous informer des pièces à fournir.

Vous pouvez également solliciter un rendez-vous physique dans un guichet retraite ou auprès d’une maison de service public. Un agent vous accompagnera pour constituer et transmettre votre demande.

Après dépôt de la demande, un accusé de réception vous est envoyé par courriel ou courrier postal. Les délais de traitement varient, comptez en général trois à six mois avant le premier versement.

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Pour suivre l’avancée de votre dossier, consultez régulièrement votre espace personnel. Vous y verrez la mention « en cours de traitement » puis « dossier validé », avant de recevoir vos paiements.

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Sénior jouant de la guitare dans un paysage idyllique. Photo by AlisaDyson

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Le chiffre surprenant

La Caisse des dépôts révèle que quelque 437 000 affiliés n’ont toujours pas réclamé leur pension complémentaire Ircantec. Ce chiffre, longtemps ignoré, illustre l’ampleur du non-recours au niveau national.

À l’échelle de la France, ces droits non réclamés représentent plusieurs dizaines de millions d’euros potentiellement disponibles pour des milliers de retraités. L’urgence est grande d’agir pour récupérer ces sommes.

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Si vous avez contribué à l’Ircantec au cours de votre carrière, prenez quelques minutes pour vérifier votre dossier et effectuer votre demande. Une démarche simple peut rapporter plusieurs centaines d’euros par an.

Ne laissez pas vos droits dormir dans les caisses : assurez-vous dès aujourd’hui de percevoir l’intégralité de votre pension complémentaire et optimisez votre retraite.

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