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Bixente Lizarazu, 55 ans : la terrible maladie est confirmée pour l’ex-champion du monde

Publié par Killian Ravon

À 55 ans, Bixente Lizarazu continue d’afficher une énergie qui peut presque donner le tournis. L’ancien arrière gauche des Bleus multiplie les projets, entre plateaux télé, sessions de surf et arts martiaux.

Bixente Lizarazu en combinaison de surf noire tient une planche orange, le regard concentré, devant une foule floue.
Ancien champion du monde, Bixente Lizarazu s’offre une nouvelle vie tournée vers le surf et l’océan.

Mais derrière cette hyperactivité assumée, l’ex-champion du monde a reconnu vivre avec une « maladie » bien particulière, intimement liée à sa façon de pratiquer le sport, dont il a reparlé en novembre 2025.

Surfeur lancé dans une immense vague bleue, sous le regard d’autres surfers dans l’eau, symbolisant une pratique intensive et engagée du sport aquatique.
Le surf, l’une des passions que Lizarazu pousse très loin, bien au-delà du simple loisir.
Crédit : Pixabay / Kanenori

Un champion du monde toujours dans les mémoires

La suite après cette vidéo

Vingt-sept ans après, le sacre de la champion du monde 1998 reste gravé dans la mémoire collective. Et au cœur de cette épopée, le visage de Bixente Lizarazu revient naturellement. Arrière gauche infatigable, il a fait partie de ces cadres discrets mais essentiels, à l’ombre des stars comme Zinédine Zidane, qui ont fait basculer l’histoire du football français.

Ce succès planétaire a propulsé l’équipe de France dans une autre dimension. En un été, les Bleus sont passés du statut de bons outsiders à celui de légende nationale, admirée bien au-delà des frontières de l’Hexagone. Pour Lizarazu comme pour ses coéquipiers, cette victoire a tout changé : leur carrière, leur image, mais aussi le regard que les Français portaient sur le football.

Pour l’ancien défenseur, cette Coupe du monde reste un socle. Elle lui a offert une crédibilité éternelle auprès du grand public, mais aussi une exigence permanente : celle d’être à la hauteur de ce statut de champion, sur le terrain comme en dehors. Un poids que certains supportent mieux que d’autres, surtout lorsque le besoin de performance ne disparaît jamais vraiment.

Jambes d’un coureur vu de dos sur une longue route droite au lever du jour, illustrant l’effort solitaire et la répétition des entraînements.
Quand la course devient un repère quotidien plus qu’un simple moment de détente.
Crédit : Pixabay / Composita

De la Coupe du monde aux tribunes allemandes

Porté par ce sacre, Lizarazu a rapidement pris la direction de l’étranger. Courtisé, il rejoint le Bayern Munich, l’un des plus grands clubs européens. Là-bas, il découvre un autre rapport au football, presque une autre culture du sport. Il raconte souvent à quel point les stades allemands l’ont marqué : une ferveur immense, mais canalisée, familiale, presque pédagogique dans la manière de vivre un match.

Contrairement à certaines ambiances plus tendues que l’on peut parfois voir ailleurs, il décrit des tribunes où l’on vient avant tout pour partager un moment, encourager son équipe et célébrer la victoire. L’Allemagne, explique-t-il, a selon lui la culture du sport, mais aussi celle du résultat, avec cette idée qu’un athlète victorieux « entre dans l’histoire ». Et ce phénomène ne se limite pas au football : même un champion dans une discipline très confidentielle peut y être regardé comme un héros.

Ce décalage entre les deux pays l’a profondément marqué. En découvrant ce modèle, Lizarazu prend conscience que le sport peut être à la fois un spectacle populaire, une école de vie et un puissant vecteur de reconnaissance sociale. Une vision qui, plus tard, influencera aussi son propre rapport à l’effort, à la compétition… et à l’excès.

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Un retraité plus actif que jamais

Une fois ses crampons rangés, l’ancien défenseur ne s’est jamais vraiment éloigné des terrains. Il est rapidement devenu consultant foot à la télévision, intervenant très régulièrement pour commenter les matchs, analyser les performances et décrypter les choix des entraîneurs. Impossible de regarder une grande affiche sans croiser son regard ou entendre ses analyses, souvent tranchées mais posées.

Dans le même temps, il a renoué avec une autre passion : l’océan. Loin des pelouses impeccables des stades, Lizarazu s’est imposé dans le surf, au point d’être sacré champion d’Europe chez les vétérans. Un titre qui en dit long sur son investissement, sa rigueur et son incapacité à se contenter d’un simple loisir. Là encore, il s’agit moins de « profiter » du sport que de le pousser très loin, presque comme s’il s’agissait d’une nouvelle carrière.

Mais ce n’est pas tout. L’ancien arrière gauche s’est aussi plongé dans le jiu-jitsu brésilien, jusqu’à décrocher une ceinture noire troisième degré. Très peu d’anciens footballeurs se lancent avec autant de sérieux dans un art martial exigeant, technique et chronophage. Chez lui, tout semble suivre la même logique : pratiquer à fond, se fixer des objectifs, repousser les limites. Ce sport à haute dose intrigue autant qu’il force le respect.

Pour certains, ce mode de vie ultra-actif ressemble à un rêve. Pour d’autres, il pose question : comment trouver du temps pour tout, et surtout, est-ce vraiment soutenable sur la durée ? C’est justement là que se cache le cœur du problème que Lizarazu a fini par nommer lui-même.

Homme courant au bord d’un canal au petit matin, dans un décor urbain calme, donnant une impression de rituel sportif immuable.
Organiser toute sa journée autour d’une séance de sport, un réflexe courant chez les bigorexiques.
Crédit : Pixabay / wal_172619

Quand la passion du sport flirte avec la dépendance

Ceux qui le côtoient le savent : l’ancien champion a besoin de bouger, toujours. Vélo, surf, combat, course, salle… Chez lui, le sport à haute dose n’est pas un simple hobby, mais une façon de structurer ses journées. Il dit souvent que le sport a été sa boussole toute sa vie, comme si chaque séance lui permettait de remettre les aiguilles au bon endroit.

Mais à force de multiplier les entraînements, une question finit par s’imposer : où se situe la frontière entre la passion et l’addiction au sport ? Lizarazu lui-même a admis que son rapport à l’effort était parfois « excessif ». Derrière la satisfaction d’un corps en mouvement se cache une nécessité presque irrépressible de continuer, coûte que coûte, comme si l’arrêt était plus difficile à supporter que la fatigue.

Ce trouble n’a pourtant rien d’anecdotique. Selon des spécialistes, il concernerait environ 15 % des pratiquants réguliers de sport, du simple amateur aux athlètes de haut niveau. Mais saviez-vous que cette pathologie est officiellement considérée comme une maladie reconnue par l’OMS ? C’est là que la situation se complique : ce qui, de l’extérieur, ressemble à une hygiène de vie exemplaire peut, en réalité, devenir une vraie dépendance sportive.

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Les personnes concernées développent une obsession pour leur physique, leur poids, leurs performances. Le sport n’est plus un moyen, mais une fin absolue, qui passe avant le reste : vie sociale, repos, parfois même santé. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que cette forme d’addiction au sport peut être aussi envahissante et destructrice que d’autres dépendances plus connues.

Illustration d’un judoka en kimono sur un tatami, en pleine attitude de combat, évoquant la pratique intense d’un art martial exigeant.
Comme le jiu-jitsu brésilien, les arts martiaux demandent rigueur, répétition et engagement total.
Crédit : Pixabay / Roses_Street

Une maladie qui bouscule l’équilibre de vie

Dans ce genre de trouble, tout se joue sur l’équilibre de vie. À première vue, multiplier les séances peut sembler positif, surtout dans une société qui valorise la performance, l’entretien du corps et la productivité. Mais lorsque le besoin de s’entraîner devient plus fort que tout, que l’on culpabilise au moindre jour de repos, le basculement n’est jamais très loin.

Les proches se retrouvent parfois spectateurs d’un rythme qu’ils ne comprennent pas toujours. Pour la personne concernée, le sport devient la priorité absolue. On organise ses journées, ses vacances, parfois même son travail autour des entraînements. Chaque saut de séance peut générer une frustration intense, voire un malaise profond. Là encore, ce n’est pas une histoire de simple motivation, mais bien d’impossibilité à lever le pied.

Chez les anciens sportifs professionnels, cette situation peut être encore plus complexe. Ils ont connu l’adrénaline des grands matchs, la rigueur des préparations, l’euphorie de la victoire. Une fois la carrière terminée, continuer à pratiquer à outrance peut devenir une manière de prolonger les sensations, comme si le corps refusait de passer définitivement en mode « retraite ».

C’est précisément ce que raconte l’ancien arrière gauche : malgré les années qui passent, il ressent toujours ce besoin viscéral d’effort, comme si sa vie entière devait rester calée sur le tempo d’un entraînement de haut niveau. Jusqu’au jour où il a fallu mettre un mot sur cette réalité.

Microphone seul sur scène avec un fond flou, prêt pour une prise de parole ou un débrief sportif devant le public et les caméras.
Derrière le micro, l’ancien défenseur est devenu une référence des plateaux télé foot.
Crédit : Pixabay / freestocks-photos

Cette « maladie » que Bixente Lizarazu assume au grand jour

Invité de Marc-Olivier Fogiel sur RTL, Lizarazu a accepté de parler de ce trouble sans détour. Il explique que le sport lui a permis de tenir le cap toute sa vie, de trouver une structure, un rythme, un sens. Il reconnaît aussi qu’il peut être « un peu excessif », mais précise qu’il a trouvé son fonctionnement comme ça, et qu’il s’y sent bien.

Face au journaliste, il ne cherche pas à minimiser ce qui lui arrive. Il sait que ce qu’il vit correspond à une forme de dépendance sportive, et il en parle avec une certaine lucidité. Selon lui, ce besoin d’activité permanente fait partie de son identité. Il ajoute toutefois que cela demande une vigilance constante, justement pour éviter que cette passion ne prenne toute la place.

Lizarazu confie d’ailleurs préférer cette « maladie » à d’autres addictions comme l’alcool ou la drogue. Autrement dit, s’il doit vivre avec une forme de dépendance, il préfère qu’elle soit liée au sport plutôt qu’à une substance destructrice. Mais il insiste sur un point : ce n’est pas pour autant anodin, et il doit apprendre à la gérer pour préserver sa santé et son entourage.

Ce trouble porte un nom : la bigorexie. Cette pathologie, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, désigne une addiction compulsive à la pratique excessive du sport, où l’obsession du corps, du poids et des performances prend le dessus sur le reste. Et c’est bien de cela que souffre aujourd’hui l’ex-champion du monde, qui a choisi de ne plus le cacher et d’en parler ouvertement pour mieux la maîtriser au quotidien.

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