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Nicolas Anelka, ce que l’ancien Bleu révèle vraiment sur son rapport à la France

Publié par Killian Ravon le 25 Nov 2025 à 12:38

Figure aussi talentueuse que clivante du football français, Nicolas Anelka continue de susciter débats et interrogations. Plus de dix ans après la fin de sa carrière, l’ancien attaquant revient sans détour sur son lien intime avec la France et la manière dont il se sent – ou non – en phase avec son pays d’origine.

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Nicolas Anelka en maillot de Chelsea durant un match face à Bolton, observant l’action au milieu des joueurs adverses.
Nicolas Anelka sous les couleurs de Chelsea, concentré au cœur du jeu face à Bolton.

Un regard cash, loin des discours formatés, qui en dit long sur son parcours et sur l’image qu’il traîne depuis le Mondial 2010.

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Didier Drogba et Nicolas Anelka en maillot du Shanghai Shenhua, côte à côte sur la pelouse lors d’un match en Chine.
Drogba et Anelka réunis sous les couleurs du Shanghai Shenhua, un duo aussi inattendu que fascinant
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Nicolas Anelka, génie du foot et éternel incompris

Dès ses débuts, Nicolas Anelka a été catalogué comme un joueur à part, doté d’un talent hors norme mais difficile à canaliser. Dans l’imaginaire collectif, il reste cet attaquant silencieux, parfois fermé, rarement souriant devant les caméras. Une posture que beaucoup ont interprétée comme de l’arrogance ou du mépris, alors qu’elle relevait aussi d’un certain malaise face à la surexposition médiatique. Anelka, lui, n’a jamais vraiment cherché à corriger cette image pour plaire.

Au fil des années, l’ancien international a ainsi construit une réputation de joueur ingérable, loin des codes attendus pour une star de l’équipe de France. Là où d’autres soignaient leur communication, il assumait des prises de position parfois abruptes, des silences prolongés, et une distance évidente avec le jeu médiatique. Ce décalage a nourri les fantasmes comme les critiques, jusqu’à faire oublier, par moments, la qualité pure de son football.

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Une histoire mouvementé

Son histoire sportive est pourtant celle d’un attaquant capable de briller au plus haut niveau, aussi bien en club qu’en sélection. Mais au lieu d’être célébré comme un symbole apaisé du « génie à la française », Anelka est souvent resté dans la catégorie des joueurs compliqués, de ceux dont on parle autant pour les polémiques que pour les buts. Cette dualité, loin d’être anodine, est au cœur de son ressentiment vis-à-vis de la façon dont il a été perçu dans son pays.

Ce qui frappe, lorsqu’il évoque son passé, c’est à quel point il se sait clivant et combien cela ne semble plus le déranger. Il ne court plus après une réhabilitation générale, ni après la validation de l’opinion publique. Ce besoin assumé de rester fidèle à lui-même, quitte à décevoir, forge une partie de sa légende mais explique aussi pourquoi le dialogue avec la France est resté si compliqué.

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Nicolas Anelka et Stuart Holden en plein duel lors d’un match entre Chelsea et Bolton, au cœur de l’intensité de la Premier League.
Anelka face à Bolton, dans l’atmosphère électrique de la Premier League.

Un rapport compliqué aux Bleus et à l’opinion

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La relation entre Nicolas Anelka et l’équipe de France a toujours été teintée de malentendus. Dès qu’il revêtait le maillot bleu, la moindre attitude, le moindre regard un peu fermé devenait un sujet. Certains y voyaient un manque d’enthousiasme, d’autres un refus de se fondre dans la narration collective des Bleus, faite de ferveur populaire, de sourires obligés et de grandes déclarations patriotiques. Lui ne jouait pas ce jeu-là.

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Ce décalage s’est progressivement installé comme une évidence aux yeux du grand public : Anelka n’était pas ce héros consensuel que l’on aime montrer en exemple. À mesure que les critiques enflaient, sa figure est devenue celle d’un symbole presque commode d’une génération jugée trop individualiste, trop éloignée de la « passion romantique » que certains projettent sur le football français. La moindre tension en sélection semblait lui revenir dessus comme un boomerang.

Les médias, eux, ont souvent accentué cette image de joueur difficile, en insistant sur les épisodes conflictuels plutôt que sur la constance de son niveau ou sur son impact dans un vestiaire. Anelka, qui n’a jamais eu le réflexe de s’expliquer pour se faire pardonner, a laissé ce récit s’imposer. Avec le temps, il a fini par incarner, aux yeux de beaucoup, l’archétype du joueur ingérable incapable de s’adapter aux attentes nationales.

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Ce fossé entre ce que lui vivait et ce qui était raconté a nourri un sentiment durable d’incompréhension. Là où certains anciens internationaux se plaisent à revenir dans les médias pour soigner leur héritage, Anelka semble avoir accepté l’idée que son histoire avec les Bleus ne serait jamais totalement apaisée. C’est aussi ce qui donne aujourd’hui une tonalité particulière à ses confidences sur son rapport au pays qui l’a vu naître.

Yoann Gourcuff et Nicolas Anelka en tenue de l’équipe de France en 2010, marchant côte à côte durant une séance avec les Bleus.
Gourcuff et Anelka en 2010, une image forte d’une génération française sous haute tension.

Un parcours forgé loin de la France

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Face à cette pression permanente, Nicolas Anelka a très tôt pris le large. Une bonne partie de sa trajectoire sportive s’est écrite loin des pelouses françaises, dans des championnats étrangers où il a trouvé un environnement plus en accord avec sa personnalité. Il a évolué en Angleterre, en Espagne, en Chine, en Inde ou encore en Turquie, comme le rappelle son parcours. Autant de destinations qui témoignent d’une vraie envie d’explorer, mais aussi d’un désir d’échapper au climat souvent jugé pesant autour de lui en France.

À l’étranger, l’attaquant a pu bénéficier d’un regard différent. On l’y jugeait davantage sur ce qu’il faisait sur le terrain que sur son rapport supposé aux médias ou à l’image de la sélection. Selon lui, ces contextes offraient une atmosphère plus pragmatique, moins centrée sur le débat permanent et la critique à chaud. Cette carrière à l’étranger lui a donné une forme de respiration, voire de refuge, loin des dossiers qui le poursuivaient à chaque retour chez les Bleus.

La performance avant tout

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Il y a dans ce choix répété de l’exil professionnel quelque chose de très révélateur. Anelka n’a jamais semblé vouloir se battre pour reconquérir un espace bienveillant en France. Au contraire, il a préféré multiplier les expériences, parfois surprenantes, pour rester dans un cadre où seule la performance sportive comptait. C’est là, selon lui, qu’il a trouvé davantage de liberté d’expression, non pas dans les interviews, mais sur le terrain lui-même.

Mais saviez-vous que derrière cette succession de clubs et de pays se dessine aussi une véritable identité en marge du récit dominant du football français ? Plutôt que de chercher à se fondre dans un rôle de star nationale, il a consciemment adopté celui du joueur globe-trotter, peu soucieux de correspondre aux attentes d’un public qu’il sentait de toute façon peu enclin à l’embrasser totalement.

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Anelka dans l’action du but de Gallas face à l’Irlande, un moment clé de l’histoire récente des Bleus.
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L’ombre de 2010 et l’étiquette qui lui colle à la peau

Difficile d’évoquer Nicolas Anelka sans revenir à ce fameux Mondial 2010, en Afrique du Sud, resté comme l’un des épisodes les plus explosifs de l’histoire des Bleus. Au cœur de la tempête, son nom s’est retrouvé associé à un naufrage collectif dont il a souvent été présenté comme l’un des déclencheurs. L’affaire a dépassé le simple cadre sportif pour devenir un feuilleton national, largement commenté, disséqué, instrumentalisé.

Quinze ans plus tard, le mot Knysna continue de résonner comme un symbole de crise profonde au sein de l’équipe de France. Dans ce récit, Anelka apparaît fréquemment comme la figure centrale d’une génération qualifiée d’« ingérable ». Pourtant, le temps a montré que cet épisode dépassait largement sa seule personne, révélant des tensions structurelles, des fractures internes et un malaise plus global autour du fonctionnement des Bleus.

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Lui, en tout cas, ne cesse de rappeler qu’il n’a jamais cherché à travestir ce qu’il pensait. Sa franchise, parfois brutale, lui a coûté très cher, mais il ne semble pas la regretter. Aux yeux d’Anelka, il valait mieux assumer un caractère entier que se conformer à un récit officiel pour préserver son image. C’est justement cette façon de ne pas « jouer le jeu » qui continue de fasciner certains supporters et d’exaspérer une partie de l’opinion publique.

Au bout du compte, cette affaire a figé pour longtemps son personnage dans le paysage médiatique français. Peu importe les nuances, peu importe l’analyse fine des responsabilités, il restera pour beaucoup l’incarnation d’un malaise, d’une cassure entre les supporters et une partie des joueurs. Cette étiquette pèse encore lorsqu’il évoque aujourd’hui la France, ses valeurs et cette fameuse mentalité avec laquelle il dit avoir tant de mal à se sentir en phase.

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Un discours sans filtre sur la mentalité française

Lorsqu’il se confie, notamment dans un entretien accordé à un magazine spécialisé, Nicolas Anelka ne tourne pas autour du pot. Il rappelle d’abord un élément simple : il est né en France, possède un passeport français et ne remet pas en cause la richesse du pays. Pour lui, la France reste un pays « extraordinaire » à bien des égards. L’ancien attaquant ne renie ni ses origines, ni le cadre qui lui a permis de devenir footballeur professionnel au plus haut niveau.

Mais c’est précisément là que son discours devient plus tranchant. Installé depuis longtemps hors du territoire, après avoir passé plus de la moitié de sa vie à l’étranger, il explique qu’il ne revendique plus aucun traitement particulier de la part des Français. Il ne réclame pas de reconnaissance nationale, ni de gratitude éternelle pour son parcours. Au contraire, il insiste sur le fait qu’il ne « demande aucun respect » spécifique, comme pour couper court à toute idée de revanche à prendre sur l’opinion publique.

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Ce qui le dérange, explique-t-il, c’est ce décalage profond avec une certaine mentalité française, telle qu’il la perçoit. À ses yeux, le pays où il est né valorise souvent le jugement, la morale et les polémiques, quand lui préfère une approche plus directe, plus tournée vers le jeu et le concret. Ce déphasage, déjà visible lorsqu’il portait le maillot des Bleus, s’est accentué au fil des années passées à l’étranger, dans des environnements qu’il estime plus pragmatiques.

Nicolas Anelka posant avec ses coéquipiers du PSG en 2001 avant un match face au Milan AC, aligné au centre du groupe.
Anelka dans le onze du PSG face au Milan, au cœur d’une époque marquante du club parisien.

Une position forte

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Dans le fond, sa position tient en une idée forte : oui, Nicolas Anelka se considère pleinement comme Français par l’état civil et par son histoire personnelle, mais il ne se reconnaît plus dans la façon dont le pays pense, parle de ses joueurs et gère les polémiques.

Il admet que la France demeure un « pays extraordinaire », tout en affirmant que lui et elle ne se retrouvent pas vraiment « sur la mentalité ». C’est cette phrase, à la fois lucide et implacable, qui résume le mieux la relation complexe qu’il entretient aujourd’hui avec son propre pays.

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