Interdiction du voile et du jeûne pour les moins de 16 ans… Que contient le rapport de la droite sénatoriale pour lutter contre l’islamisme ?
Un rapport explosif de la droite sénatoriale remet sur la table plusieurs mesures ultra-sensibles autour de l’islam et de la laïcité.
Les élus LR y pointent ce qu’ils appellent « l’entrisme islamiste » et proposent un serrage de vis sur divers terrains, des mineurs au sport, en passant par les élus locaux. Parmi ces préconisations, deux idées font déjà polémique : interdire le voile et le jeûne du ramadan avant 16 ans.
Un rapport polémique
Révélé par Le Figaro, le rapport piloté par la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio rassemble près d’une centaine de pages et dix-sept mesures destinées à, selon les auteurs, « converger vers la nécessité d’un réarmement républicain global face à l’offensive islamiste ».
Sur le terrain des mineurs, les propositions sont particulièrement marquantes : interdiction du voile dans l’espace public pour les moins de 16 ans, mais aussi pour les accompagnatrices de sorties scolaires.
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L’élue LR justifie la démarche en estimant que « c’est quelque chose qui est une réalité, des petites filles qui sont voilées« au point de dénoncer une sexualisation précoce.
Le jeûne du ramadan est également visé, l’élue parlant d’une mesure relevant de « la protection de l’enfance » : pour elle, « un enfant de 11 ans, on ne lui impose pas le jeûne ».
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Dans l’école, les sénateurs réclament une neutralité stricte : pas de signes religieux ostentatoires, y compris lors des sorties, car « les sorties scolaires, c’est du temps scolaire ».
Des règles imposées à tous
Les préconisations ne s’arrêtent pas aux mineurs. Les sénateurs veulent aussi imposer la neutralité religieuse aux élus dans l’exercice de leur mandat, interdire tout signe ostentatoire dans les compétitions sportives et renforcer la lutte contre les mariages forcés, notamment en rendant obligatoire « la procédure d’audition des époux » avant la transcription consulaire.
Ils proposent en parallèle un contrôle accru des financements religieux, le rattachement des visas au ministère de l’Intérieur et la conditionnalité de l’aide au développement pour les pays jugés complaisants envers l’islamisme.
Une ligne dure qui ne séduit pas tout le monde : certains responsables religieux, comme Tareq Oubrou, estiment que ces mesures passent à côté du problème, arguant qu’« il faut faire preuve de pédagogie » plutôt que d’empiler des interdictions. Reste que ce rapport relance un débat inflammable, loin d’être clos.