Libéré après l’annulation de son OQTF, cet influenceur algérien va recevoir 1200 € de l’État
Placé en centre de rétention administrative, l’influenceur algérien Doualemn a été libéré après annulation de son OQTF par le tribunal de Melun.

Une décision de justice provisoire
L’affaire avait suscité de vives réactions au moment de sa médiatisation. Expulsé vers l’Algérie le 9 janvier dernier, l’influenceur Doualemn, Boualem Naman de son vrai nom, avait été renvoyé en France le soir-même. Un retour inattendu qui a entraîné la suspension de son expulsion et son placement au centre de rétention administratif du Mesnil Amelot.
Ce jeudi, le tribunal de Melun a annulé son OQTF, en prenant en compte son statut d’homme marié et de père de deux enfants résidant en France. Autant d’éléments qui, selon les magistrats, venaient court-circuiter une expulsion en urgence.

Dès sa sortie du centre de rétention, Boualem Naman bénéficiera donc d’une autorisation provisoire de séjour, mais ce n’est pas tout. Toujours sur les ordres du tribunal de Melun, une indemnité de 1 200 euros devra lui être versée.

Les contestations de Bruno Retailleau
Sa situation devra de nouveau être examinée dans un délai de trois mois par la préfecture de l’Hérault. Une petite victoire pour ses avocates qui n’ont pas caché leur satisfaction auprès des médias. « Cette succession de mesures signe un acharnement féroce et aveugle, aujourd’hui sanctionné. Le ministère a joué son va-tout et a perdu. Nous saluons une décision logique« , se sont ainsi félicitées Marie David-Bellouard et Julie Gonidec.
La décision de justice est en revanche loin de satisfaire Bruno Retailleau. Pour le ministre de l’Intérieur, il est hors de question que l’affaire en reste là. Persuadé que Boualem Naman cherchait à « humilier la France », il a déclaré : « S’il faut modifier la loi une nouvelle fois pour que les choses soient extrêmement claires et que la République et l’État ne fassent pas preuve d’impuissance, mais expulsent du territoire national toute personne étrangère irrégulière. Alors, il faudra modifier la loi« .
Pour rappel, l’influenceur de 59 ans aux 168 000 abonnés TikTok avait été propulsé sur le devant de la scène après des propos jugés violents envers un opposant au régime algérien. S’ils ont dans un premier temps été caractérisés comme étant un appel au meurtre, ils ont été requalifiés par la justice comme étant une incitation à « attraper » un homme et lui infliger une « correction sévère ».