« Qu’au moins un policier prenne la peine de mort » : Cette déclaration de la mère de Nahel fait polémique
Pleine de tristesse, de colère et de rancœur, la mère de Nahel est allée jusqu’à réclamer la peine de mort pour le policier qui a tué son fils.
Nahel, 17 ans, abattu par la police
Une douleur mêlée de ressentiment. En mai 2023, Mounia Merzouk perdait son fils Nahel, à peine âgé de 17 ans. Mis en joue après un refus d’obtempérer, l’adolescent décède d’une balle dans la tête. Un événement tragique qui déclenche la colère de ses proches, mais aussi de milliers de Français qui condamnent le policier auteur du tir. S’ensuivent de violentes émeutes qui débutent à Nanterre (Hauts-de-Seine) pour s’étendre à toute l’Île-de-France, semant la panique chez les habitants.
Quelques jours après les faits, c’est une Mounia Merzouk abattue qui s’adresse aux médias. Entre deux sanglots, la mère de famille exige que justice soit faite et que le policier soit condamné. Or, le fonctionnaire est maintenu en liberté tandis qu’une cagnotte atteignant le million d’euros lui est adressée.
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Plus récemment, il aurait même repris du service après une mutation au Pays-Basque. Une impunité qui ne fait qu’accentuer la colère de la mère de Nahel, mais aussi celle d’Assa Traoré, indéfectible soutien depuis maintenant deux ans.
Mounia Merzouk crie sa colère et réclame justice
Conviée ce samedi à une marche en hommage à Adama Traoré — décédé en 2016 après une violente interpellation par des gendarmes de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) — la mère de l’adolescent décédé est invitée à prendre la parole. Galvanisée par la foule et emplie d’émotion, elle assure avoir « très bien éduqué son fils ». « On l’appelait Oui-Oui parce qu’il ne savait pas dire non. Il rendait service à tout le monde, aux jeunes, aux mamans, il les aidait à porter leurs courses jusqu’à chez elles », se rappelle-t-elle.
Or, son « gentil garçon » a été traité comme un criminel et froidement abattu. Face à une telle injustice, elle ne souhaite qu’une chose : « Je souhaite de tout mon cœur qu’au moins un policier prenne la peine de mort. Ça n’existe pas ici, mais qu’il prenne au moins la plus grande peine qu’il peut avoir ». Elle ajoute : « On aura au moins une justice pour tous ces jeunes, pour mon fils, il faut que ces policiers soient punis« .
Quelles réactions face à une telle déclaration ?
Une prise de parole controversée qui entraîne de vives réactions. Invité sur le plateau des Grandes gueules (RMC), l’agriculteur Didier Giraud s’offusque. « Ces propos devraient tomber sous le coup de la loi, c’est une incitation à la haine, quelle que soit la douleur d’une mère. C’est une incitation au meurtre, on n’est pas à l’abri que quelqu’un cherche à atteindre ce policier ».
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Un discours que nuance le docteur Jerôme Maty qui comprend que Mounia Merzouk « hurle sa douleur ». « Elle souffre, elle a perdu son fils, la douleur la plus horrible qu’on puisse traverser et c’est à perpétuité. Elle hurle sa douleur et ses mots vont au-delà de l’acceptable, c’est évident », concède-t-il. Toutefois, il ajoute : « Il y a une instrumentalisation politique autour de ce procès, au mépris de la loi pour faire peur aux juges et aux politiques ».
Un point de vue que soutient Flora Ghebali. Celle qui a un temps manifesté aux côtés d’Assa Traoré (la sœur d’Adama Traoré) dénonce un mouvement émaillé par la haine et la colère. « Dans la mouvance autour d’Assa Traoré il y a une culture de la haine et de l’essentialisation autour des policiers qui seraient tous des bâtards selon le slogan ACAB […] Il y a une mouvance qui met de la haine et on ne doit pas la soutenir ».
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