Betterave : les bienfaits inattendus de ce légume souvent boudé
Souvent critiquée pour son petit goût « terreux », la betterave s’invite pourtant de plus en plus dans les discussions santé. Derrière sa chair rouge profond se cachent des composés qui agissent directement sur notre organisme, parfois de manière spectaculaire.
Et un détail très surprenant, que peu de gens connaissent, n’apparaît qu’après le repas…
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Betterave : un légume-racine bien plus intéressant qu’il n’y paraît
Sous sa peau sombre, la betterave rouge concentre tout ce qui fait la force des légumes-racines. Elle pousse au contact direct de la terre, d’où son parfum si particulier, mais aussi une partie de sa richesse nutritionnelle. Longtemps cantonnée au simple accompagnement de cantine, elle retrouve peu à peu sa place dans les assiettes, notamment grâce aux messages des médecins et nutritionnistes.
Dans l’émission radio de santé où intervient le docteur Jimmy Mohamed, la betterave est même citée comme un aliment à réhabiliter. Il rappelle que, malgré les préjugés, elle peut participer à une alimentation variée et bénéfique pour le cœur, les vaisseaux et la performance physique. Autrement dit, ce légume coloré est bien plus qu’une petite salade rose au fond de l’assiette.
Autre avantage souvent sous-estimé : sa facilité d’utilisation. La betterave se trouve déjà cuite sous vide, prête à être tranchée, mixée ou détaillée en dés. Elle peut ainsi s’ajouter rapidement à une assiette composée, à un plat de céréales ou à un repas du soir sans exiger des heures de cuisine. Une porte d’entrée pratique pour ceux qui n’en ont pas l’habitude.
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Des nitrates qui travaillent en silence sur les vaisseaux sanguins
Si la betterave intéresse autant les spécialistes, c’est notamment pour sa teneur en nitrates naturels. Ces composés, présents en bonne quantité dans ce légume, se transforment dans l’organisme en oxydes nitriques. Ce nom peut paraître technique, mais l’effet est très concret : ces molécules participent à la dilatation des vaisseaux sanguins.
Ce mécanisme, appelé vasodilatation, aide le sang à circuler plus facilement. Résultat : la tension artérielle peut être mieux contrôlée chez certaines personnes lorsque la betterave fait partie d’une alimentation globale équilibrée. Les médecins insistent d’ailleurs sur ce point : il ne s’agit pas d’un traitement, mais d’un soutien alimentaire supplémentaire pour le système cardiovasculaire.
Ce qui intrigue aussi, c’est la manière dont cet effet se met en place. Une fois les nitrates ingérés, le corps les transforme progressivement, étape par étape, jusqu’à l’obtention d’oxyde nitrique. Ce processus discret se déroule sans que l’on s’en rende compte, simplement à partir d’un plat de légumes. De quoi regarder une simple portion de betterave avec un œil différent.
Mais saviez-vous que cet oxyde nitrique ne se contente pas d’agir sur la pression dans les artères ? Il joue aussi un rôle clé dès que l’on commence à bouger davantage, et c’est là que les sportifs s’y intéressent de très près.
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Pourquoi les sportifs s’intéressent autant au jus de betterave
Depuis quelques années, le jus de betterave s’est invité dans les routines de nombreux athlètes, en particulier dans les disciplines d’endurance. Ce n’est pas un hasard : l’oxyde nitrique issu des nitrates agit aussi sur la façon dont le corps utilise l’oxygène pendant l’effort.
Le docteur Jimmy Mohamed rappelle que cet oxyde nitrique peut réduire le « coût » en oxygène d’un exercice. En pratique, pour un même effort, l’organisme aurait besoin de légèrement moins d’oxygène. Cette particularité explique pourquoi certains sportifs constatent une endurance sportive accrue lorsqu’ils consomment de la betterave avant une séance exigeante.
Les cyclistes, notamment, ont popularisé ce réflexe. Avant certaines compétitions, ils boivent du jus de betterave pour essayer de tirer parti de cet effet sur la performance. La boisson ne remplace évidemment ni l’entraînement ni une bonne préparation, mais elle s’est imposée comme un petit plus naturel que certains jugent utile dans leur stratégie.
Ce qui attire aussi les sportifs, c’est la simplicité du geste. Un verre de jus, ou une portion de betterave cuite ajoutée au repas précédent l’effort, suffit à profiter de ces fameux nitrates. Le tout sans recourir à des produits compliqués ou ultra-transformés. Pour beaucoup, cela reste une manière accessible d’explorer l’impact de l’alimentation sur les performances.
Et ce lien entre betterave et activité physique ne se limite pas aux athlètes de haut niveau. Même pour une personne qui reprend doucement la marche, le vélo ou le footing, intégrer ce légume dans ses menus peut être une façon concrète d’accompagner cette reprise, tout en faisant davantage attention à ce qu’il y a dans l’assiette.
Fibres, antioxydants : un petit coup de pouce au quotidien
La betterave ne se résume pas à ses nitrates. Elle constitue aussi une bonne source de fibres alimentaires, un point souvent rappelé par les professionnels de santé. Ces fibres aident à soutenir le transit intestinal, particulièrement chez les personnes qui ont tendance à être un peu « ralenties ».
En ajoutant régulièrement quelques morceaux de betterave à un repas, on augmente sans effort la quantité de fibres du menu. Ce geste simple peut contribuer à rendre le passage au niveau intestinal plus régulier, surtout si l’on manque de légumes dans la journée. C’est une façon discrète de prendre soin de cette partie souvent négligée de notre santé.
Autre atout : la betterave est riche en antioxydants. Ces composés participent à combattre le stress oxydatif, ce phénomène qui correspond à une forme d’« usure » des cellules liée, entre autres, aux agressions extérieures. En limitant ce stress, les antioxydants aident à protéger les cellules et à mieux préserver leur bon fonctionnement au fil du temps.
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Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que ces mêmes molécules antioxydantes et pigmentaires sont aussi responsables de la couleur très marquée de la betterave. Elles se retrouvent dans le jus, dans la chair, mais aussi parfois… bien plus loin dans l’organisme, avec un effet qui surprend beaucoup de consommateurs.
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Comment intégrer la betterave dans ses repas sans se lasser
Si la betterave est encore parfois boudée, c’est souvent pour une question de goût. Certains la trouvent trop sucrée, d’autres trop terreuse. Pourtant, en cuisine, elle se montre beaucoup plus polyvalente qu’on ne l’imagine.
Servie en salade, simplement assaisonnée avec un peu d’huile et de vinaigre, elle apporte une touche colorée et légèrement sucrée qui contraste bien avec des ingrédients plus neutres. En version rôtie, elle gagne en intensité, avec des arômes plus concentrés qui se marient facilement avec d’autres légumes. Elle peut aussi être mixée pour obtenir un jus maison, en associant par exemple betterave et fruits, tout en restant fidèle aux usages évoqués par les spécialistes.
Ce légume trouve ainsi sa place aussi bien au déjeuner qu’au dîner. Il peut accompagner un plat principal, compléter une assiette végétarienne ou enrichir un simple bol de céréales. Ceux qui l’apprécient déjà savent qu’il suffit parfois de changer la forme – dés, tranches, purée, jus – pour redécouvrir son goût et l’intégrer plus souvent sans saturer.
Et même si l’on reste sceptique, il peut être intéressant de tester la betterave à différents moments : un petit verre de jus avant une séance de sport, une salade en entrée, quelques cubes rôtis en accompagnement. À force d’essais, certains finissent par y prendre goût, surtout lorsqu’ils ont en tête les bénéfices potentiels pour le cœur et les performances.
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Ce drôle d’effet que la betterave peut avoir après le repas
L’un des aspects les plus étonnants de la betterave n’apparaît pas dans l’assiette, mais… dans les toilettes. Beaucoup de personnes découvrent un jour, avec inquiétude, que leurs urines prennent une teinte rouge ou rosée après un repas riche en betterave. Le réflexe est souvent le même : penser immédiatement à la présence de sang.
Les médecins, comme Jimmy Mohamed, tiennent à rassurer : dans ces situations, il ne s’agit pas de sang, mais tout simplement des pigments de la betterave. Ces molécules, responsables de la couleur pourpre intense du légume, peuvent traverser le système digestif sans être totalement dégradées. Elles se retrouvent alors dans les urines, donnant cette couleur spectaculaire mais sans danger dans ce contexte précis.
Ce phénomène reste impressionnant lorsqu’on le découvre, mais il n’a rien d’alarmant lorsqu’il survient après avoir mangé une portion généreuse de betterave. Il témoigne surtout de la richesse pigmentaire du légume. Il suffit souvent d’attendre un peu pour que tout redevienne normal, sans intervention particulière.
Chez certaines personnes, l’effet est même plus marqué. C’est le cas notamment de celles qui prennent des médicaments contre le reflux gastrique. En diminuant l’acidité de l’estomac, ces traitements limitent la dégradation des pigments. Ces derniers arrivent alors en plus grande quantité dans l’intestin, puis dans les urines, ce qui accentue la coloration observée.
En résumé, ce qui pourrait inquiéter au premier abord devient, une fois qu’on en comprend la cause, une curiosité amusante de la physiologie humaine. Entre ses nitrates bénéfiques pour la circulation, son rôle potentiel dans l’endurance sportive, ses fibres utiles au transit intestinal et ce fameux changement de couleur des urines, la betterave s’impose comme un véritable petit laboratoire naturel. Un légume à redécouvrir, surtout lorsque l’on sait que ce surprenant effet final n’est que le signe, très visible, des puissants pigments qu’elle renferme.