Décès d’une femme aux urgences, la famille porte plainte
Un drame qui ne devrait plus avoir lieu en France. Celui du décès d’une femme âgée de 55 ans, admise aux urgences à l’hôpital de Lariboisière pour des maux de tête et une fièvre persistante. Elle est décédée, seule, dans la salle d’attente. La mort n’a été constatée qu’au bout de 12 heures.
Un décès dans une salle d’attente
Micheline, 55 ans, s’est rendue dans la soirée du 17 décembre à l’hôpital de Lariboisière, à Paris. Une femme que sa nièce, Jessy, décrit comme en forme « Elle prenait soin d’elle, faisait du sport ». « Ma tante était une femme droite, une femme juste, une chrétienne. »
A son arrivée à l’hôpital, l’infirmière la place en urgences relatives. Le docteur Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, explique que la patiente « s’est présentée lundi dans un centre médical pour une fièvre encéphalite ».
Micheline patiente donc. Lorsqu’elle est appelée, personne. Pas de réponse. Le personnel ne s’inquiète pas « L’équipe médicale a pu penser que la personne était partie à la recherche d’une autre solution comme c’est fréquemment le cas. » explique C. Prudhomme.
Non. Micheline n’était pas partie. Elle était décédée, seule, dans la salle d’attente. Mais ce n’est que le lendemain matin, à 6h30, que le décès est constaté. 12 heures après son admission.
Un décès sur fond de manque de moyens
Un décès qui a choqué le personnel médical. François Braun, président du SAMU, confie que les membres du personnel « ont pour beaucoup craqué ».
Les urgences de l’hôpital, situé au nord de Paris, accueillent 300 patients par jour. Les effectifs étaient pourtant au complet ce soir là. Mais personne n’a rien vu. Un dysfonctionnement au service des urgences ? Agnès Buzyn, la ministre de la santé répond, sur France 3, qu’« elle est décédée, donc forcément ».
Elle ajoute qu’« il ne faut pas forcément mettre ça sur le compte d’un problème de moyens. C’est aussi, peut-être, un problème de procédure. Cette femme, visiblement, a été appelée. Elle n’a pas répondu, on a considéré qu’elle était partie. Il faut vérifier que toutes les procédures mises en œuvre dans les services d’urgences ont bien été respectées ».
Deux enquêtes ont été ouvertes. L’une en interne, l’autre par le parquet de Paris. La famille, quant à elle, pense porter plainte. La nièce de la victime rappelle que « s’il y a une défaillance quelque part, je veux le savoir ». « Pour faire un deuil, il faugt des réponses, il faut la vérité, il faut qu’on sache ce qui s’est passé ».