Kiwi : l’UE valide officiellement son effet sur le transit
S’il a longtemps été rangé dans la case des en-cas vitaminés, le kiwi passe soudain au premier plan. La raison tient en une décision rare au sein de l’Union européenne.
Pour la première fois, un fruit frais obtient une allégation santé officielle liée au transit intestinal. Cette reconnaissance, à la fois scientifique et réglementaire, change la manière dont on peut en parler sur les emballages, en magasin, et dans nos cuisines.
Un petit concentré de fibres… et de preuves
Depuis des années, chercheurs et nutritionnistes s’intéressent à la fibre unique du kiwi vert et à sa pulpe riche en vitamine C. L’enjeu n’était pas seulement d’observer un effet “confort”, mais de le prouver selon les standards de l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments). Au fil d’essais d’intervention chez l’humain, la même tendance revient : le kiwi vert favorise une fonction intestinale normale et augmente la fréquence des selles chez des adultes en bonne santé ou sujets à une constipation légère.
Ce qui change concrètement en Europe
Jusqu’ici, les denrées alimentaires ne pouvaient afficher que des bénéfices santé validés au niveau européen. Depuis le 30 juillet 2025, la Commission a ajouté une allégation dédiée au kiwi vert dans la liste des mentions autorisées. Conséquence immédiate : les opérateurs peuvent désormais indiquer ce bénéfice sur leurs produits, à condition de respecter un libellé précis et des conditions d’usage. C’est un tournant pour l’ensemble du rayon fruits et, plus largement, pour la communication nutritionnelle en grande distribution.
Le Royaume-Uni va dans le même sens
De l’autre côté de la Manche, les autorités britanniques se sont alignées sur une approche similaire. Les nouvelles recommandations nationales mettent en avant le kiwi comme seul fruit identifié pour améliorer le transit. Sur la base des mêmes preuves cliniques. Cette convergence UE–Royaume-Uni renforce la lisibilité du message et facilite son adoption par le grand public.
Pourquoi le kiwi, et pas les autres fruits ?
Tous les fruits ne se ressemblent pas. Le kiwi vert cumule une teneur élevée en fibres solubles et insolubles. Une enzymologie particulière et des polyphénols qui semblent agir en synergie. Surtout, il dispose d’un corpus d’études robustes, reproductibles, menées chez l’humain, qui franchit le seuil d’exigence réglementaire. À ce jour, aucune pomme, poire ou banane n’a validé ce niveau de preuve spécifique. Pour le transit intestinal au format d’une allégation santé officielle.
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Comment l’intégrer au quotidien sans s’en lasser
Le réflexe le plus simple reste le petit-déjeuner : deux kiwis pelés, ajoutés à un yaourt nature et à une poignée de flocons d’avoine, offrent un combo fibres + probiotiques agréable et peu sucré. À midi, on peut parsemer des demi-rondelles de kiwi sur une salade croquante. Le soir, un smoothie kiwi, citron et gingembre rafraîchit sans alourdir. L’idée n’est pas de tout miser sur un seul aliment. Mais d’utiliser ce fruit comme levier digestif dans un ensemble équilibré.
Et si l’on n’aime pas l’acidité ?
Plusieurs personnes disent “adorer la texture, moins l’acidité”. Quelques astuces suffisent : choisir un kiwi légèrement mou au toucher, signe de maturité, l’associer à une base lactée douce. Ou opter ponctuellement pour des variétés jaunes plus sucrées. L’important est de viser la régularité plutôt que la performance ponctuelle.
Des limites à garder en tête
Une allégation santé n’est pas un passe-droit pour tout. Elle ne transforme pas le kiwi en médicament ni ne remplace une prise en charge médicale. Si le trouble du transit est durable ou douloureux. Elle s’applique à des personnes en bonne santé, et dans un contexte alimentaire équilibré. Enfin, si vous avez des allergies connues aux actinidies ou des antécédents d’allergie croisée (pollen, latex), la prudence s’impose.
Pourquoi cette décision est historique pour les étiquettes
Du point de vue du marché, c’est un cas-école. La réglementation européenne sur les allégations nutritionnelles et de santé est l’une des plus strictes au monde. Voir un fruit frais y entrer avec un bénéfice fonctionnel textuellement autorisé ouvre une voie à d’autres dossiers, mais fixe aussi la barre très haut. Les marques devront s’aligner mot pour mot sur le libellé validé et sur les conditions d’utilisation.
Ce que disent les pros de l’agro-alimentaire
Côté filière, on salue l’issue d’un long processus de plus de 15 ans de recherches et d’essais cliniques. Le secteur y voit une opportunité de mieux éduquer le consommateur sur la fibre, souvent insuffisante dans l’alimentation occidentale, tout en redonnant une image plaisir + santé à un fruit bon marché et disponible toute l’année.
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À retenir pour vos courses
Si vous souhaitez tester l’effet transit, privilégiez des kiwis verts bien mûrs, consommez-les quotidiennement et associez-les à une alimentation riche en fibres variées. Surveillez l’étiquetage : les nouveaux emballages devraient progressivement afficher la mention autorisée avec un wording strict, preuve que la marque a pris le temps de se conformer aux règles européennes.
Comment choisir, conserver et préparer le kiwi pour vraiment en tirer profit
Pour profiter de l’allégation, le kiwi doit être mûr. Pressez-le légèrement : s’il cède un peu sous le doigt, il est prêt. Trop dur, il sera plus acide et moins digeste. À la maison, laissez-le finir sa maturation à température ambiante, puis placez-le au réfrigérateur pour ralentir le processus et garder sa fraîcheur quelques jours de plus.
La préparation compte aussi. En salade, en bol petit-déjeuner avec yaourt et flocons d’avoine, ou simplement à la cuillère, l’important est de garder la pulpe et, si vous la tolérez, la peau finement brossée qui apporte des fibres supplémentaires. Évitez de le cuire longuement : la chaleur altère ses qualités nutritionnelles et son effet transit.
Pour qui, quand et à quel rythme l’intégrer au quotidien
Le bénéfice visé concerne des adultes en bonne santé avec un transit paresseux ou irrégulier. En pratique, l’effet est observé avec une consommation quotidienne et régulière, idéalement autour de deux kiwis par jour, intégrés à une alimentation variée. Beaucoup préfèrent les prendre le matin pour un “coup de pouce” digestion, d’autres le soir pour favoriser une routine plus stable : l’essentiel est la constance.
Certaines situations appellent de la prudence : antécédents d’allergie aux actinidies, syndrome de l’intestin irritable sensibles aux fructanes, ou traitements nécessitant un suivi médical. Le kiwi n’est pas un médicament, mais un levier alimentaire utile ; si les troubles digestifs persistent, mieux vaut en parler à un professionnel de santé.
La révélation (à lire jusqu’au bout)
Le 30 juillet 2025, la Commission européenne a autorisé l’allégation suivante pour le kiwi vert (Actinidia deliciosa “Hayward”) : « La consommation de kiwi vert contribue au fonctionnement normal de l’intestin en augmentant la fréquence des selles ».
Cette mention est réservée au fruit frais et conditionnée à une quantité quotidienne d’environ 200 g (soit deux kiwis), selon le dossier validé et l’avis scientifique. Fait marquant, le Royaume-Uni relaie le même message dans ses recommandations, faisant du kiwi le seul fruit aujourd’hui reconnu pour cet effet sur le transit au niveau réglementaire.