Quel est le meilleur régime alimentaire pour les rhumatismes et l’arthrose ?
L’alimentation végétale séduit de plus en plus dans la prise en charge de maladies comme les rhumatismes et l’arthrose.
Quel rôle peut jouer l’alimentation face à la maladie ? Pour de nombreux troubles, ce que nous mangeons peut réellement faire la différence, et c’est aussi le cas pour le rhumatisme et l’arthrose. Pour en parler, une spécialiste partage ses découvertes récentes.
Voici, selon Wendy Walrabenstein, diététicienne et chercheuse au centre Reade, spécialisé en rhumatologie et rééducation à Amsterdam, le régime le plus adapté.
L’importance de l’alimentation en rhumatologie
Peut-on agir grâce à l’alimentation sur le rhumatisme et l’arthrose, ces affections douloureuses des articulations, muscles et tendons ? Oui, répondent la chercheuse Wendy Walrabenstein et le rhumatologue Dirkjan van Schaardenbrug. Tous deux mènent actuellement une étude sur l’impact de l’alimentation et du mode de vie chez des patients atteints de ces maladies.
Les participants suivent un régime végétal, sans viande, poisson, œufs ni produits laitiers. Selon Walrabenstein, ce type d’alimentation présente plusieurs bénéfices :
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« Le rhumatisme est une maladie auto-immune. Chez beaucoup de patients, il est lié à une inflammation de bas grade, causée par un dérèglement métabolique. L’arthrose comporte, elle aussi, une composante inflammatoire. Une alimentation végétale peut contribuer à apaiser ces inflammations chroniques. De plus, les fibres abondantes dans les aliments d’origine végétale ont un effet bénéfique sur le microbiote intestinal, ce qui aide également à réduire ces inflammations. »
50 grammes de fibres par jour
Les fibres se trouvent naturellement uniquement dans les aliments végétaux : légumes, fruits, noix, graines, légumineuses et céréales complètes. Manger végétal signifie donc en consommer beaucoup. Neuf Néerlandais sur dix n’atteignent pas la quantité recommandée de 30 g par jour, mais les participants à l’étude de Walrabenstein y parviennent sans difficulté.
« Les menus journaliers contiennent rapidement 50 à 60 g de fibres. Les participants n’ont donc quasiment pas faim, car les fibres rassasient très bien. Cela les aide aussi à perdre du poids et facilite leur transit. Des recherches récentes montrent en outre que les fibres ralentissent la dégradation osseuse. »
Walrabenstein ne peut pas encore dire si l’alimentation végétale améliore réellement le rhumatisme et l’arthrose, parce que l’étude est toujours en cours. « Mais les premiers résultats sont prometteurs », confie-t-elle. « Ce qui est certain, c’est que ce régime a un effet positif sur le microbiote intestinal : plus diversifié et avec davantage de bonnes bactéries. Et cela renforce à son tour le système immunitaire. »
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Que manger contre le rhumatisme et l’arthrose ?
L’alimentation végétale constitue la base de l’étude. Elle est toujours la plus naturelle possible et très complète. Les sucres ajoutés sont réduits au minimum et les produits transformés évités. Au petit-déjeuner, les participants mangent par exemple un yaourt de soja avec du muesli et des fruits, ou un porridge à base de boisson végétale.
Le midi, ils prennent une soupe de lentilles avec du pain ou une salade de légumineuses. Le soir, un plat de pâtes à la sauce aux champignons ou un chili sin carne. « Nos recettes sont nourrissantes, équilibrées et très savoureuses », affirme Walrabenstein.
« Les apports nutritionnels sont complets, sauf pour les vitamines D et B12 qu’il faut supplémenter. Cela paraît plus difficile que ça ne l’est en réalité : la plupart des participants sont étonnés de la facilité avec laquelle ils s’adaptent à une alimentation végétale. Nous apprenons aussi aux gens ce que j’appelle la “perfection dans l’imperfection”. Pas besoin de se mettre une pression énorme pour être sûr d’être à 100 % végétal. C’est l’objectif, mais même des proportions moindres sont bénéfiques. L’important, c’est aussi d’éviter le stress lié à cette transition. »
Mais il n’y a pas que l’alimentation. Les participants adoptent aussi un autre rythme, précise Walrabenstein : « Ils mangent trois repas par jour, sans en-cas. L’étude prévoit également un jeûne de deux à quatre jours uniquement à base de légumes. Et il ne s’agit pas seulement de ce que l’on mange : l’activité physique, le sommeil et la détente jouent aussi un rôle essentiel. »
Et les glucides ?
Certains médecins et diététiciens estiment qu’une consommation élevée de glucides est néfaste en cas d’inflammation chronique, de résistance à l’insuline, de diabète ou d’autres troubles métaboliques. Pourtant, l’alimentation végétale de cette étude est riche en glucides.
Walrabenstein répond : « Des personnes atteintes de diabète de type 2 participent aussi à notre étude, et elles réagissent bien à ce régime. Je pense que la qualité des aliments non transformés, la richesse en fibres, la perte de poids et les périodes de repos entre les repas jouent un rôle. Certains réagissent mieux que d’autres aux glucides, mais dans notre étude, tout le monde bénéficie du régime végétal. Il n’existe pas une seule voie, plusieurs modèles alimentaires peuvent être efficaces contre certaines maladies. C’est justement ce qui rend la recherche si passionnante. »