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Un scientifique de 104 ans fait ses adieux, avant de rejoindre la Suisse pour se suicider par mort assistée

Publié par Nicolas F le 04 Mai 2018 à 8:44

David Goodall est un éminent scientifique britannique qui a passé sa vie à étudier l’écologie et la botanique. À 102 ans, il était encore au travail. Depuis deux ans, son état de santé s’est dégradé et sa vie a perdu des couleurs. L’homme dit « regretter » d’avoir vécu si longtemps. Il a donc décidé de mettre un terme à sa vie, en réservant un séjour dans une clinique de mort assistée, en Suisse. Regardez les images émouvantes de son départ pour la clinique qui ont été diffusées dans les médias. Il fait ses adieux à ses petits-enfants à l’aéroport.

 

Il ne veut pas connaître une fin de vie difficile

Le docteur David Goodall, est un scientifique universitaire, né à Londres en 1914. Ce Britannique a fait toute sa carrière en Australie, où il habitait depuis longtemps. Cet homme à la santé de fer a vécu une vie pleine d’expériences, de découvertes, de récompenses et d’accomplissements. Il y a encore deux ans, il travaillait comme un acharné dans son bureau. L’âge ayant fini par le rattraper, il ne supporte plus tous les petits soucis de santé ni de se sentir amoindri. L’homme ne souffre d’aucune maladie grave, il n’est pas en phase terminale et son espérance de vie est très bonne. Pourtant, il a décidé de mette fin à sa vie car il ne supporte pas ressentir que sa qualité de vie s’est détériorée.

 

Il a travaillé jusqu’à ses 102 ans

David Goodall a pris un avion à Perth pour rejoindre Bâle, en Suisse. Il a fait appel à l’association suisse Lifecircle, qui aide les personnes qui souhaitent mourir en dignité. Il a opté pour une mort médicalement assistée. Il avait déjà fait 5 tentatives de suicide infructueuses. À l’aéroport, il était entouré de ses petits-fils, très émus par le choix digne de leur grand-père. « Je serai heureux une fois dans l’avion », dit-il aux journalistes présents. « Je n’ai pas spécialement envie d’aller en Suisse, bien que ce soit un beau pays. Mais je suis obligé de le faire si je veux avoir la possibilité de me suicider. Puisque l’Australie ne permet pas ce système ». Il va d’abord faire escale à Bordeaux pendant quelques semaines, où vit une partie de sa famille, avant de rejoindre la Suisse.

 

La mort assistée n’est pas autorisée en Australie

Dans la plupart des pays, le suicide assisté n’est pas encore permis et tout médecin qui le pratiquerait sous une forme ou l’autre commettrait un acte illégal. En Australie, seul un territoire avait brièvement autorisé l’euthanasie pour les patients en phase terminale. Mais cette initiative progressiste avait immédiatement été abrogée, un an plus tard par le gouvernement fédéral. Étonnamment, le suicide assisté vient de passer dans l’État de Victoria, mais la loi ne prendra effet qu’en 2019.

 

Depuis 2 ans, il se sent vieillir

La décision de David Goodall avait intéressé les médias et la population lui avait même fait don de 20 000 dollars australiens (environ 12 500 euros) via un site de crowdfunding pour couvrir les frais de son transport et lui permettre de voyager en première classe. Il avait perdu le goût de la vie, à partir du moment où l’Université de Perth a décidé de se passer de ses services, en 2016. L’université avait jugé imprudent de laisser l’homme venir travailler et avait jugé que le lieu était inapproprié pour sa sécurité.

 

Il profite de ses derniers instants de vie avant de partir

Quand les journalistes lui demandent son avis sur le suicide assisté, et qu’ils essaient de comprendre son choix, le vieil homme leur répond : « J’aimerais que les gens comprennent. J’ai 104 ans et je n’ai plus très longtemps à vivre de toute façon. Ma santé s’empire et ça me rend malheureux de le sentir ». Il avait quitté l’Australie en avril et devrait s’éteindre dans le courant du mois de mai. David Goodall était le plus vieux scientifique encore en activité en Australie.

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