Vous oubliez les prénoms ? Un neurologue explique ce que cela peut signifier
On vous présente quelqu’un, et quelques minutes plus tard, son nom a… disparu de votre mémoire ? Ou bien vous croisez au supermarché une personne déjà vue plusieurs fois, mais impossible de vous rappeler comment elle s’appelle ?
Pas d’inquiétude : ces petits trous de mémoire sont très courants, et dans la plupart des cas, ils sont tout à fait normaux.
Cependant, lorsque la mémoire commence à flancher au point d’oublier régulièrement même les noms de personnes bien connues, il est bon de prêter attention à ces signaux.
Ce qui se passe quand on rencontre quelqu’un pour la première fois
« Le stockage de nouvelles informations en mémoire est un processus complexe, qui comprend plusieurs étapes : la réception, le codage, l’apprentissage, et enfin, la mémorisation », explique le neurologue Dr Rafael Villino, de la Clinique de l’Université de Navarre.
Quand on rencontre une personne pour la première fois, son nom est enregistré dans notre mémoire à court terme — celle qui ne garde les informations que quelques minutes. C’est pourquoi il est tout à fait normal d’oublier le nom d’une personne que l’on a croisée une seule fois.
Pourquoi les noms sont particulièrement difficiles à retenir
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Les noms propres font partie des premières choses qui nous échappent lorsque la mémoire faiblit. Cela s’explique par le fait que leur rappel sollicite des zones spécifiques du cerveau situées dans le lobe temporal, là même où se trouvent les centres du langage.
Dans des maladies comme Alzheimer, cette zone est directement touchée, ce qui complique la récupération des noms, voire même celle de mots simples.
Quand faut-il commencer à s’inquiéter ?
Selon le Dr Villino, nos capacités cognitives sont généralement à leur apogée entre 60 et 65 ans. Ensuite, une légère baisse est normale. Mais si ces oublis deviennent fréquents et concernent des éléments du quotidien, il peut s’agir d’un trouble cognitif léger.
Le diagnostic passe par des tests neuropsychologiques. Si vous ou vos proches remarquez des changements, mieux vaut consulter.
Des études récentes montrent que certaines structures cérébrales comme l’amygdale basolatérale jouent un rôle dans la gestion des comportements, y compris la mémoire. Cet article sur les personnes égoïstes en dévoile davantage sur l’impact de cette zone sur notre comportement global.
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Le rôle de notre mode de vie
Le stress, le multitâche et le manque de sommeil ont un effet immédiat sur la mémoire. Une mauvaise humeur ralentit le traitement de l’information, tandis qu’un cerveau surchargé enregistre moins bien. Et sans sommeil réparateur, il est difficile de « nettoyer » les déchets cognitifs qui s’accumulent.
Certains traits de personnalité ou comportements du quotidien peuvent également donner des indications intéressantes sur notre fonctionnement mental. Par exemple, être toujours ponctuel serait le reflet d’un besoin de contrôle et d’un haut niveau de vigilance cognitive.
Comment entretenir sa mémoire au quotidien
Pas besoin de méthodes complexes. Lire, faire des mots croisés, résoudre des énigmes ou des puzzles sont des exercices simples qui maintiennent le cerveau actif. L’important est de stimuler régulièrement l’attention et la logique.
L’alimentation joue aussi un rôle crucial : un manque de vitamines B ou de folates peut entraîner un déclin cognitif réversible. Quant à l’hydratation, elle n’est pas directement responsable d’une perte de mémoire, mais elle peut aggraver la confusion, notamment chez les personnes âgées ou déjà fragilisées.
Quand consulter un neurologue
Si vous constatez une dégradation progressive de la mémoire ou si vos proches vous en parlent, il faut consulter. Plus un trouble est pris tôt, plus il est possible d’agir efficacement.
L’âge est un facteur de risque important pour Alzheimer, mais ce n’est pas le seul. Le tabac, la sédentarité, une alimentation déséquilibrée, ou une mauvaise gestion de la glycémie ou de la tension sont également des facteurs aggravants. Adopter de bonnes habitudes dès maintenant, c’est préserver sa santé mentale à long terme.
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