Amiens : un chirurgien opère un patient du mauvais genou !
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C’est ce que tout patient redoute le plus. Et c’est ce qu’a, malheureusement, vécu un trentenaire . À Amiens, son chirurgien l’a opéré … Du mauvais genou.
Opéré du mauvais genou
Ali, 39 ans, s’est vu diagnostiquer un problème à la corne du ménisque. Début 2017, la douleur étant de plus en plus forte au genou gauche, il se fait opérer au CHU d’Amiens. L’intervention est censée être bégnine. Sauf qu’elle va tourner au cauchemar pour le patient. En pleine intervention, le chirurgien se rend compte de son erreur : il l’a opéré du genou droit. Ni une, ni deux, il opère aussi le second.
« Le chirurgien me dit que tout s’est bien passé, même s’il y a eu un petit souci avec les infirmières qu’il m’expliquera plus tard. À ce moment, j’étais encore dans les vapes. »
« Il m’a dit qu’il y avait eu un petit souci, très léger, qu’il a juste ouvert la jambe droite. Il me fait le bulletin de sortie et il s’en va. Moi, j’étais encore sous le coup de l’anesthésie, j’avais le sentiment que tout cela était normal. Le médecin a ouvert ma jambe droite, et c’est seulement quand il s’est rendu compte que mon ménisque était sain qu’il s’est rendu compte de l’erreur«
Doublement opéré mais un seul soin.
Une fois chez lui, Ali se rend compte de ce qu’il s’est passé. Complètement immobilisé, il ne pourra plus s’occuper de ses enfants ni travailler pendant trois mois. Le chirurgien, quant à lui, semblait avoir oublié qu’il avait opéré le genou droit et laisse son patient repartir sans soin pour le « mauvais » genou.
De très mauvaise foi, le médecin a totalement « oublié » de mentionner sur le compte rendu opératoire qu’il avait opéré le genou droit. « Il ne voulait pas laisser de traces. Même sur le compte rendu opératoire, que je me suis procuré, il ne parle que de la jambe gauche, jamais de la droite ». Ali a rendez-vous avec le chirurgien deux mois plus tard, mais le professionnel se montre « très froid », lui reprochant d’avoir été « convoqué par son chef de service » : « Il était très tendu. Il disait qu’il n’allait pas s’éterniser, qu’il y avait des assurances pour ça. Et il rejetait la faute sur les infirmières ». Contactée par Le Courrier Picard, la direction de l’hôpital a refusé de s’exprimer.
Un procès est en cours contre le CHU d’Amiens. Depuis un an et demi.
