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Canicule : les propriétaires seront bientôt obligés d’installer cet équipement pour leurs locataires

Publié par Killian Ravon le 26 Juin 2025 à 20:30

L’été 2025 s’annonce comme un nouveau palier dans l’intensification des vagues de chaleur en France. Les records de température tombent partout sur le territoire, transformant chaque journée en un défi pour les habitants et, plus encore, pour ceux logés dans des passoires thermiques. Face à ces canicules récurrentes, la question du confort d’été devient urgente, d’autant que la précarité énergétique touche un nombre croissant de foyers. Sans intervention rapide, de nombreux appartements risquent de se muer en véritables « bouilloires » sous le soleil de juillet et août.

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Façade crème avec volets bleus autour des fenêtres

L’urgence climatique pousse désormais les pouvoirs publics à envisager des mesures fortes pour protéger les plus vulnérables. Plusieurs études récentes soulignent la nécessité d’adapter notre parc immobilier aux nouvelles réalités thermiques. Dans ce contexte, une proposition de loi transpartisane fera la part belle à des solutions simples et accessibles sous la pression des locataires. Le dispositif, pensé pour s’inscrire dans une rénovation énergétique plus large, promet de bousculer le rapport entre bailleurs et preneurs.

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Un quotidien transformé par la chaleur

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Les grandes métropoles, comme Paris, ont frôlé les 34 °C en cet hiver prolongé de juin, laissant plus d’un habitant épuisé avant même l’été. Les nuits deviennent lourdes, sans fraîcheur possible, notamment dans les étages supérieurs exposés directement au soleil. Entre murs et toits, l’air stagne, piégé dans un volume restreint, et les fenêtres ne suffisent plus à offrir une brise salvatrice. Pour beaucoup, le simple fait de dormir devient un parcours du combattant.

Dans ce contexte, l’installation de dispositifs de rafraîchissement ne relève plus du luxe mais de la nécessité vitale. Les solutions existent pourtant depuis longtemps : stores, volets roulants, brasseurs d’air et ventilateurs de plafond figurent parmi les équipements les plus efficaces. Pourtant, leur absence dans de nombreux logements s’explique par un manque d’obligation légale et par l’investissement financier qu’ils représentent pour les propriétaires. Face à ce constat, élus et associations appellent à un basculement législatif.

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Mur avec fenêtre avec store qui permet de se préserver de la chaleur. Photo by Vlado Paunovic
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Les logements bouilloires, défi de l’été

Surnommés logements bouilloires, certains appartements saturent de chaleur dès les premières journées de forte température. Le diagnostic de performance énergétique ( DPE ) classe les plus dégradés sous les étiquettes E, F et G, sans pour autant intégrer pleinement le confort d’été. L’accent historique a toujours été mis sur la lutte contre le froid, laissant le volet estival en retrait. Conséquence directe : des conditions de vie jugées parfois insoutenables et un risque accru pour la santé.

Les passoires thermiques ne sont pas seulement coûteuses en hiver, elles deviennent aussi dangereuses lorsque la chaleur s’accumule. Les pics thermiques prolongés peuvent entraîner fatigue chronique, troubles du sommeil et, dans les cas les plus graves, des complications cardiaques ou respiratoires. À l’heure où la santé publique tire la sonnette d’alarme, le législateur entend corriger cette lacune via une mesure dédiée au confort estival.

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Ventilateur de plafond en fonctionnement dans un intérieur.
Brasseur d’air (ventilateur de plafond) installé au centre d’une pièce, symbolisant la circulation d’air pour rafraîchir le logement. terimakasih0 / Pixabay

Témoignage de Vahagn : entre passoire thermique et four nocturne

Vahagn, étudiant dans le XIXᵉ arrondissement de Paris, décrit son studio comme une véritable fournaise quand le mercure grimpe. Installé sous les toits, il subit la chaleur accumulée toute la journée, sans échappatoire. « Je me sens comme dans un four, surtout la nuit, car je dors sur une mezzanine où l’air devient encore plus étouffant », confie-t-il à la Fondation pour le logement des défavorisés. Ce témoignage résonne avec l’étude publiée le 26 juin, pointant la dure réalité des locataires les plus fragiles.

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Pour lui, quitter Paris semble parfois la seule issue. Mais l’étudiant n’a ni l’envie ni les moyens de déménager pour échapper à la canicule. Chaque été devient synonyme d’angoisse et de fatigue, avec un impact direct sur ses études et sa santé mentale. Selon l’étude, 42 % des Français ont ressenti un inconfort sévère à leur domicile lors de la dernière vague de chaleur, un chiffre qui reflète une détresse généralisée.

L’étude de la Fondation pour le logement des défavorisés

Publiée le 26 juin, cette enquête met en lumière l’ampleur de la précarité énergétique en période estivale. Elle souligne notamment le lien étroit entre isolation déficiente et exposition prolongée à la chaleur. Plus de 3 000 logements ont été évalués dans plusieurs régions, révélant un taux alarmant d’insuffisance de protections solaires extérieures. Ces données confirment la nécessité d’une réponse législative rapide et ciblée.

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Parmi les recommandations figure l’amélioration de l’indicateur de confort d’été du DPE, jugé aujourd’hui peu fiable. La Fondation plaide pour un renforcement de cet outil, en y intégrant des critères comme l’exposition ou la ventilation naturelle. Elle insiste également sur la mise en place de brasseurs d’air et de volets performants pour réduire la température intérieure. Ces gestes simples, s’ils étaient systématisés, pourraient offrir un soulagement immédiat aux locataires.

Illustration d’un auvent beige ombrageant une fenêtre sous un ciel ensoleillé.
Auvent rétractable se déployant au-dessus d’une fenêtre pour offrir une protection solaire extérieure efficace contre la canicule.

Une proposition de loi transpartisane à l’horizon

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Dans les mois qui viennent, plusieurs députés de tous bords politiques déposeront un texte visant à généraliser ces équipements. L’objectif principal est d’accélérer la rénovation énergétique et d’améliorer le confort des logements bouilloires. Parmi les porteurs de ce projet figurent Cyrielle Chatelain, Lionel Causse, Emmanuel Grégoire et Aurélie Trouvé. Leur démarche s’appuie à la fois sur l’urgence sanitaire et sur la volonté d’anticiper de futurs épisodes de chaleur extrême.

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Ce projet de loi prévoit que les locataires puissent désormais exiger de leurs bailleurs l’installation de protections solaires extérieures et de brasseurs d’air. Il s’inscrit dans une approche pragmatique, en ciblant des dispositifs peu coûteux mais hautement efficaces. Les initiateurs du texte espèrent qu’il servira de catalyseur pour une amélioration généralisée du parc immobilier. Cette mesure transpartisane pourrait marquer un tournant historique dans la lutte contre la précarité énergétique estivale.

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Ventilateur permettant d’être au frais en été. Photo by Antonio_Cansino
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Les acteurs politiques mobilisés

Le soutien de députés issus de la majorité et de l’opposition témoigne de l’importance accordée à cette question. Pour certains, il s’agit d’un prolongement naturel des politiques de rénovation déjà en place. Pour d’autres, c’est l’opportunité de combler une faille réglementaire oubliée depuis des décennies. Cette unité rare sur un sujet social crucial dénote la prise de conscience grandissante du défi climatique.

Les associations de locataires et les syndicats professionnels du bâtiment se sont également engagés dans le débat. Ils soulignent la nécessité d’une mise en œuvre progressive, pour ne pas pénaliser financièrement les petits propriétaires. Les grands groupes immobiliers, de leur côté, y voient un moyen de valoriser leurs biens tout en répondant à une demande croissante. L’ensemble de ces acteurs converge vers une même conclusion : il est urgent d’agir pour protéger les habitants.

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Les enjeux de la rénovation énergétique estivale

Jusqu’à présent, la rénovation énergétique a surtout visé à réduire la facture de chauffage et les émissions de gaz à effet de serre. Peu d’initiatives visaient directement à améliorer le confort en période de chaleur. Or, avec la montée en fréquence des vagues de chaleur, cette dimension estivale devient incontournable. Les travaux concernés peuvent aller de la pose de stores à la création d’ombrières ou à l’installation de volets à lames orientables.

Ces interventions, bien qu’efficaces, demeurent souvent perçues comme accessoires et non comme prioritaires. L’argument financier joue encore un rôle puissant, freinant l’investissement dans des solutions jugées « non essentielles ». Pourtant, l’impact sur la qualité de vie et la santé est tout aussi déterminant que les économies d’énergie en hiver. Les pouvoirs publics cherchent donc à donner un coup d’accélérateur via des incitations fiscales et des subventions ciblées.

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Climatiseur pour rester au frais. Photo by u_ssfofehsaj

L’indicateur de confort d’été du DPE sous le microscope

Le DPE, outil central du diagnostic de performance énergétique, intègre depuis peu un volet consacré au confort d’été. Cependant, cet indicateur reste trop superficiel pour refléter la réalité du ressenti thermique. Il prend en compte la qualité de l’isolation et quelques paramètres de base, sans mesurer l’exposition du logement au rayonnement direct. Cette lacune conduit à des notes trop optimistes, trompant parfois acheteurs et locataires.

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Face à cette limite, la prochaine loi prévoit de rendre obligatoire l’affichage de l’indicateur de confort d’été sur toutes les annonces immobilières. L’idée est d’obliger les professionnels à communiquer une information plus fiable et plus complète. Cette transparence renforcée devrait pousser les propriétaires à investir davantage dans des travaux d’ombre et de ventilation. À terme, elle pourrait faire évoluer le comportement du marché en faveur de logements mieux protégés du soleil.

Limites et pistes d’amélioration du DPE

Au-delà de l’indicateur de confort d’été, le DPE souffre d’un manque de prise en compte de l’environnement extérieur. La végétation, l’orientation du bâtiment ou la présence de surfaces réfléchissantes ne sont pas intégrées dans le calcul. Pour corriger ces omissions, la ministre du Logement travaille sur des propositions visant à renforcer la méthodologie. Un groupe d’experts planche actuellement sur l’ajout de critères microclimatiques et urbains.

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Ces évolutions permettraient d’affiner les recommandations de travaux, en orientant vers des solutions adaptées à chaque contexte. Elles rendraient également plus lisible la note globale, offrant une vision plus juste du confort potentiel. Les propriétaires gagnent à y voir plus clair, tout comme les locataires cherchant à anticiper leurs dépenses et leur bien-être. Dans un marché où la demande pour des logements sains et frais explose, ces réformes apparaissent indispensables.

Intégrer la chaleur dans la précarité énergétique

Historiquement, la notion de précarité énergétique se concentrait sur les difficultés à se chauffer l’hiver. Le froid, ses risques sanitaires et son impact social ont longtemps justifié cette approche. Cependant, la chaleur devient tout aussi redoutable : Santé Publique France a recensé 3 700 décès liés à la canicule en 2024. Par ailleurs, selon le Médiateur de l’énergie, 42 % des Français ont souffert d’une chaleur excessive dans leur logement l’an dernier.

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Reconnaître la chaleur comme facteur de précarité, c’est ouvrir la porte à des mesures de soutien ciblées. Les aides financières destinées aux travaux pourraient couvrir des équipements estivaux, au lieu de se limiter aux isolants et aux chaudières. Cette évolution de périmètre facilite l’accès à des dispositifs comme les volets isolants ou les brasseurs d’air. Elle donne une dimension sociale et sanitaire plus complète à la politique de rénovation.

Le rôle de Valérie Létard et du ministère du Logement

La ministre du Logement, Valérie Létard, a annoncé vouloir renforcer le DPE pour intégrer pleinement le confort d’été. Elle a promis de soumettre ses propositions au Parlement d’ici la fin de l’été. Son projet s’appuie sur les travaux de la Fondation pour le logement des défavorisés et sur les retours des professionnels du secteur. L’objectif affiché est de fixer des standards cohérents pour tous les acteurs du marché.

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En parallèle, le ministère prépare un décret pour conditionner certaines aides publiques à la réalisation de travaux réduisant la précarité énergétique estivale. Les modalités financières restent encore à préciser, mais plusieurs scénarios sont à l’étude. Ils pourraient mêler bonus-malus sur les subventions et actions de sensibilisation auprès des collectivités locales. L’idée est de créer un cercle vertueux entre réglementation et incitations financières.

Vers une rénovation globale intégrant le confort estival

La proposition de loi envisage d’inscrire le confort d’été dans la définition d’une rénovation énergétique globale. Celle-ci nécessiterait plusieurs gestes combinés, capables d’améliorer la note du DPE d’au moins deux classes. En y ajoutant un poste de travaux spécifique au confort estival, le texte renforce la cohérence des opérations de rénovation. Les propriétaires pourraient ainsi planifier des chantiers complets, sans multiplier les démarches.

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Ce modèle favorise un aménagement durable et adapté aux défis du climat. Plutôt que des interventions ponctuelles et isolées, il promeut une vision d’ensemble prenant en compte hiver comme été. Les professionnels du bâtiment saluent cette orientation, qui pourrait fluidifier le marché des rénovations. Pour les locataires, c’est l’assurance de bénéficier d’un logement à la fois performant en hiver et vivable en période de forte chaleur.

Impacts sanitaires : quand la canicule tue

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Les épisodes de canicule causent chaque année des milliers de morts en Europe. En France, l’été 2024 a été marqué par 3 700 décès attribuables à la chaleur, selon Santé Publique France. Cet impact sanitaire majeur justifie pleinement l’action législative envisagée. Au-delà des chiffres brutaux, la souffrance ressentie par les personnes âgées ou fragiles est un appel à l’urgence.

La chaleur favorise aussi l’isolement social, les arrêts de travail et les hospitalisations. Les plus démunis, souvent logés dans des bâtiments mal isolés, sont particulièrement exposés. Renforcer le confort d’été, c’est aussi prévenir ces conséquences indirectes et coûteuses pour la collectivité. C’est enfin respecter le droit fondamental à un habitat sain et digne, quel que soit le mois de l’année.

Conséquences sociales et économiques

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Sur le plan économique, la précarité énergétique estivale pèse sur le budget des ménages comme celui des collectivités. Les surconsommations d’électricité liées aux climatiseurs non performants font flamber les factures. À l’échelle territoriale, les appels aux services d’urgence et les coûts hospitaliers augmentent significativement. Agir sur l’isolation et la ventilation représente donc un double bénéfice : social et financier.

D’un point de vue social, garantir un cadre de vie décent participe à la cohésion et à la sérénité des quartiers. Les conflits de voisinage liés à l’usage intensif de ventilateurs ou de climatiseurs pourraient diminuer. Les entreprises du bâtiment, quant à elles, verraient un afflux de chantiers et un soutien de l’activité locale. Tous les acteurs sont donc concernés par cette transformation nécessaire du parc immobilier.

Perspectives et obligations pour les locataires et propriétaires

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À terme, la nouvelle législation élargira les obligations des propriétaires, sans pour autant pénaliser ceux qui s’engagent déjà. Ceux ayant déjà réalisé des travaux d’isolation et de protection solaire bénéficieront d’un bilan de performance allégé. Les autres devront se conformer aux nouvelles normes ou être exposés à des sanctions progressives. Pour les locataires, c’est la garantie d’un droit nouveau, leur permettant de réclamer des solutions concrètes à leur bailleur.

Cette évolution s’inscrit dans une dynamique européenne, où plusieurs pays ont déjà instauré des obligations similaires. L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne expérimentent des mécanismes contraignants pour lutter contre la chaleur. La France suit cette tendance, en adaptant son cadre règlementaire aux spécificités de son parc ancien. La convergence de ces initiatives devrait renforcer la résilience des villes face aux extrêmes climatiques.

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Les deux équipements exigibles

Enfin, la mesure phare de cette proposition de loi est révélée : à partir de la promulgation du texte, les locataires pourront exiger de leur bailleur l’installation de protections solaires extérieures et de brasseurs d’air dans leur logement. Cette option simple, économique et rapide à mettre en œuvre vise à offrir un confort d’été minimal dès la première vague de chaleur. Au cœur du dispositif, le couple volets performants et ventilateurs de plafond devient le symbole d’une habitude nouvelle : allier performance énergétique et bien-être quotidien.

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