Le passage à l’heure d’hiver arrive plus tôt cette année, une première depuis 11 ans
Chaque année, la bascule entre heure d’été et heure d’hiver fait reparler d’elle. Le sujet revient dès que les jours raccourcissent, avec une même interrogation : faut-il continuer ce système ou s’en débarrasser une bonne fois pour toutes ? Si la pratique paraît récente, ses racines sont profondes. Après le choc pétrolier de 1973-1974, l’idée était d’aligner davantage les horaires d’activité avec la lumière naturelle pour limiter l’usage de l’éclairage. Ce choix a façonné nos habitudes pendant des décennies, au point que reculer ou avancer les horloges fait presque partie du calendrier culturel.

En 2025, la France reste alignée sur ce mécanisme. Il s’agit moins d’une lubie que d’un compromis historique, maintenu tant qu’aucune alternative n’a été définitivement adoptée à l’échelle de l’Union européenne. Dans beaucoup de foyers, la question n’est pas tant de savoir si le principe est parfait que de comprendre concrètement ce qui change au quotidien.
Un rituel entré dans le quotidien des Français
Le passage à l’heure d’hiver conserve un avantage immédiat et très concret : une heure de sommeil en plus la nuit du basculement. C’est peu, mais c’est souvent bienvenu au cœur de l’automne. Dans la foulée, on gagne de la clarté le matin, ce qui facilite les trajets des plus matinaux, notamment les écoliers et les travailleurs qui commencent tôt.
En contrepartie, la nuit tombe plus vite. Les fins de journée paraissent plus courtes, ce qui peut perturber la routine des familles comme l’organisation des commerces et des services. Les loisirs extérieurs doivent s’adapter, et beaucoup se réfugient vers des activités d’intérieur. Autrement dit, le passage à l’heure d’hiver recompose nos repères sans tout bouleverser, mais il impose un petit temps d’ajustement.
Des appareils qui s’ajustent (presque) tous seuls
À l’ère du numérique, la transition se fait en grande partie sans effort. Smartphones, ordinateurs, montres connectées, box internet et voitures récentes basculent automatiquement grâce aux réglages système. Pour la plupart des utilisateurs, il n’y a donc rien à faire. Reste un îlot d’appareils « à l’ancienne » : certains réveils, fours, chauffages programmables ou montres mécaniques. Mieux vaut prendre quelques minutes la veille pour repérer les équipements concernés, surtout si un départ matinal est prévu.
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Côté professionnels, les plannings et logiciels métiers se synchronisent eux aussi, mais un double-contrôle évite les mauvaises surprises sur les créneaux sensibles : transport, santé, hôtellerie, événements. Le mot d’ordre est simple : vérifier une fois, pas deux, et garder une marge.
Une réforme européenne… toujours au point mort
Le débat sur la suppression du changement d’heure n’a rien d’anecdotique. En 2019, le Parlement européen a voté le principe d’une abolition, en laissant à chaque État membre le soin de choisir entre heure d’été et heure d’hiver de manière permanente. Sur le papier, la bascule devait intervenir rapidement. Dans les faits, la crise Covid-19 a repoussé le sujet, et les discussions se sont enlisées.
La difficulté est double. D’un côté, les pays du Nord et ceux du Sud de l’Europe n’ont pas les mêmes besoins de lumière, ni les mêmes préférences saisonnières. De l’autre, l’UE a besoin d’une coordination solide pour éviter un patchwork d’horaires difficile à gérer pour les voyageurs, les transporteurs, l’énergie et le marché unique. Résultat : aucune décision finale n’a été actée, et la routine semestrielle se poursuit.
La France, partagée mais attachée à ses repères
En France, une consultation a fait ressortir une préférence marquée pour le maintien de l’heure d’été à l’année. Beaucoup de Français apprécient les soirées plus lumineuses au printemps et en été. Pourtant, ce signal n’a pas débouché sur une réforme concrète, justement parce qu’il faut avancer de concert avec nos voisins. Tant que l’UE ne tranche pas, l’Hexagone conserve son calendrier biannuel, par pragmatisme.
Dans l’intervalle, les autorités rappellent la marche à suivre et les bonnes pratiques pour éviter les confusions le week-end du basculement. Les applications de calendrier intègrent le paramètre de fuseau et de changement d’heure, mais il reste utile de vérifier les billets de train, vols et rendez-vous médicaux prévus autour de la nuit concernée, surtout si vous voyagez entre pays.
Sommeil, santé, sécurité : les effets à surveiller
Changer d’heure n’est pas neutre pour tout le monde. Des études relèvent des perturbations du sommeil, une fatigue accrue et, chez certains profils, des effets mesurables sur la santé cardiovasculaire. Rien d’alarmant pour la majorité, mais quelques précautions aident à passer le cap : se coucher un peu plus tôt les jours précédents, exposer ses yeux à la lumière du matin, limiter les écrans tardifs et conserver des repas réguliers. La clé, c’est la stabilité des horaires.
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Sur la route, la visibilité change vite en fin de journée. Piétons et cyclistes gagnent à se rendre bien visibles et à réviser l’éclairage de leurs vélos. Les automobilistes, eux, doivent anticiper la baisse de luminosité et adapter leurs vitesses en ville, notamment près des écoles et des passages piétons. Comme chaque automne, le bon sens reste la meilleure des protections.
Vie pratique : éviter les couacs le week-end du basculement
Le week-end du passage à l’heure d’hiver est souvent chargé : compétitions sportives, services de nuit, fêtes de famille. Pour ne pas se tromper, l’astuce la plus simple consiste à programmer un rappel sur son téléphone, et à ajuster manuellement les quelques appareils récalcitrants juste avant d’aller se coucher. Les professionnels en horaires décalés anticipent souvent avec leur employeur : pour les équipes de nuit, l’heure supplémentaire peut s’accompagner d’un aménagement spécifique selon les conventions.
Côté parents, la question cruciale reste le rythme des enfants. Le matin qui gagne en luminosité aide souvent à réveiller les plus jeunes en douceur. En revanche, l’endormissement peut être un peu plus tardif les premiers soirs. Une routine apaisée, des écrans coupés à l’avance et une chambre bien noire font la différence.
Et l’heure d’été dans tout ça ?
Le calendrier ne s’arrête pas au seul passage à l’heure d’hiver. La nouvelle saison ramène traditionnellement un second rendez-vous quelques mois plus tard, lorsque les journées rallongent. C’est ce qui structure notre année : un retour au printemps, puis une nouvelle transition vers l’automne. Tant que l’UE n’a pas arrêté de schéma commun, ce cycle demeure la règle pour les Français comme pour la plupart des Européens.
Pour celles et ceux qui planifient déjà leurs voyages, compétitions ou événements culturels, garder en tête la date de reprise de l’heure d’été permet d’éviter les décalages malvenus. L’agenda s’en porte mieux, et l’on profite pleinement du retour des soirées lumineuses.
L’essentiel, enfin : quand reculerons-nous nos montres en 2025 ?
La date officielle est désormais connue et il n’y a plus de doute. Le passage à l’heure d’hiver aura lieu dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre 2025 : à trois heures du matin, il sera deux heures, ce qui offrira une heure de sommeil supplémentaire. Et le calendrier est déjà fixé pour la suite : l’heure d’été fera son retour le 29 mars 2026. Voilà les deux repères à noter pour traverser l’automne et préparer le printemps sereinement.