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Affaire Grégory : le journal intime d’un magistrat dévoilé

Publié par Mélaine le 24 Jan 2019 à 21:03

L’affaire Grégory a-t-elle été instruite avec impartialité ? Le journal intime d’un magistrat tendrait à prouver que, définitivement, les hostilités étaient de mises. La cour de cassation s’est penchée, ce mardi 22 janvier sur la question.

Affaire Grégory : les avocats de Murielle Bolle remettent en cause la neutralité du magistrat

Elle a toujours occupé un rôle central dans l’affaire Grégory. Elle, c’est Murielle Bolle, celle qui avait raconté aux gendarmes qu’elle avait été témoin, en 1984, de l’enlèvement du petit Grégory et qui s’était ensuite rétractée.

 

L’avocat de Murielle Bolle tenait à éclairer un point du dossier. Celle de la partialité du juge Maurice Simon, chargé de l’instruction, entre 1987 et 1990. Si le manque de neutralité du magistrat était avéré, de nombreuses pièces du dossier pourraient être remises en cause. Et ces réponses, elles sont à chercher dans le journal intime du magistrat, décédé en 1994.

 

En 2016, le propre fils de Maurice Simon a tenu à confier le journal intime de son père à la justice. Un journal qui en dit long puisque le magistrat y avait tout écrit : ses sentiments, ses frustrations et ses émotions.

 

En le lisant, les avocats de Murielle Bolle ont été persuadé d’avoir trouvé des indices qui sèment le doute sur la-dite neutralité du magistrat.

 

Affaire Grégory : le journal intime dévoilé

Ce qu’a, avant tout, rappelé ce mardi l’avocat de Murielle Bolle, Emmanuel Piwnica, c’est que « Les juges doivent être impartiaux. Ne pas se laisser dominer par leurs émotions, leurs passions. Il ne suffit pas que le juge apparaisse impartial. Encore faut-il être certain qu’il le soit réellement. »

 

Et pour lui, Maurice Simon n’était pas impartial : « Cette partialité est exprimée dans chaque mot, chaque ligne » de son journal intime.

 

Des extraits qui, effectivement, sèment le doute : « Je redoute une manifestation des voyous Bolle ». Il exprimera même, plus tard, sa crainte de voir apparaître des pressions politiques : C’est clair. Il ne faut pas découvrir le ou les vrais coupables parce que ce sont Laroche et consorts et qu’il y a, derrière eux, le Parti Communiste et des Elus socialistes. Je m’explique mieux, dès lors, le culot des Bolle qui se croient tout permis. »

 

Il ajoutera que « j’ai fait tout ce que j’ai pu mais on ne me pardonnera pas un piètre résultat ».

 

Des écrits qui pourraient faire avancer l’enquête de l’affaire Grégory ? L’avocat général a estimé que ces « carnets étaient par nature voués à rester privés. » Le juge n’aurait alors fait qu’exprimer « en toute liberté et de manière abrupte ses impatiences ».

 

Le verdict des magistrats de la Cour de cassation sera rendu le 19 février prochain.