Linky : les coupures de courant se multiplient ! Près d’un million de foyers victimes, voici pourquoi
Depuis l’arrivée généralisée du compteur Linky, de nouvelles possibilités de gestion à distance de l’énergie ont vu le jour. Conçu pour faciliter la relève et l’ajustement de la puissance souscrite, cet outil est aujourd’hui au cœur de débats. Si ses atouts techniques sont indéniables. Son usage s’est élargi au point de devenir un levier pour les fournisseurs face aux impayés.
Derrière l’image d’un boîtier moderne et connecté se cachent des interventions parfois sournoises. Les ménages aux ressources limitées, déjà fragilisés par la hausse des factures. Se retrouvent confrontés à des restrictions partielles ou totales d’accès à l’électricité, sans rappel physique ni avertissement suffisant.
Ce phénomène, qui s’est accentué en 2024, suscite l’inquiétude du médiateur de l’énergie. Face à l’explosion des procédures pour factures impayées. Il dénonce un usage jugé trop facile et invite à repenser le cadre légal entourant ces coupures et baisses de courant.
À travers cet article, nous explorerons le fonctionnement de Linky. Ses conséquences sur les foyers les plus vulnérables. L’évolution des pratiques des fournisseurs, et enfin, les pistes pour une meilleure protection des consommateurs. Restez avec nous jusqu’à la fin pour découvrir le chiffre qui résume l’ampleur du phénomène.
Un compteur intelligent, des fonctionnalités multiples
Le compteur Linky révolutionne le système électrique par sa capacité à communiquer en temps réel. Fini les relevés manuels : les informations de consommation remontent directement aux services distributeurs, permettant un suivi précis. Cette économie de temps est un gain pour tous les usagers.
Au-delà du simple relevé, Linky autorise la modification à distance de la puissance souscrite. Les demandes d’augmentation peuvent être traitées instantanément, sans déplacement d’un technicien. Cet avantage se révèle particulièrement utile lors de déménagements ou de variations ponctuelles de besoins.
Par ailleurs, la fermeture et la réouverture de la ligne se gèrent désormais en quelques clics. En cas de déménagement ou de démarrage d’un nouveau contrat, le fournisseur peut activer l’alimentation immédiatement, à distance, sans délais excessifs. Cette flexibilité améliore la fluidité des services.
Malgré ces atouts, cette même technologie sert également à réduire ou couper l’accès à l’électricité pour les ménages en situation de précarité. Le compteur devient alors un instrument de pression, en supprimant toute barrière physique entre le fournisseur et l’installation du client.
Enfin, certains consommateurs regrettent le manque d’informations claires avant ces interventions. Si la loi impose un courrier de mise en demeure en cas d’impayé. La rapidité d’exécution rend parfois les délais de réponse insuffisants pour organiser un règlement ou demander un échéancier.
Des interventions à distance simplifiées
L’un des apports majeurs de Linky est la suppression de la contrainte logistique liée à l’envoi d’un technicien pour couper ou rétablir une ligne. Tout se fait via un portail interne au fournisseur, accessible 24 h/24.
En pratique, dès que l’échéance de paiement n’est pas respectée, un simple clic suffit à déclencher la réduction de puissance ou la coupure totale. Le délai entre la mise en demeure et l’acte est extrêmement court, parfois en moins de 48 heures.
Les anciens compteurs mécaniques nécessitaient plusieurs jours pour planifier une intervention, voire une absence du technicien. Cette latence donnait aux foyers en difficulté un sursis pour organiser leur budget ou solliciter une aide. Ce filet de sécurité tend à disparaître avec Linky.
Le fournisseur évite ainsi des coûts de déplacement, mais gagne surtout en réactivité. Le signal est envoyé électroniquement au compteur, qui se met automatiquement en mode « puissance réduite » ou « hors-tension ». Le processus est un modèle d’efficacité numérique.
À lire aussi
Toutefois, cette rapidité ne va pas sans risques. En l’absence de suivi personnalisé, un oubli de paiement ponctuel peut conduire à un désagrément majeur, allant du dysfonctionnement du chauffage à l’impossibilité de conserver les denrées périssables dans le réfrigérateur.
L’impact sur les ménages en situation précaire
Chaque coupure ou réduction pèse plus lourd pour les foyers déjà fragilisés économiquement. Un simple abaissement de courant peut empêcher l’utilisation d’appareils essentiels comme le chauffe-eau, la machine à laver ou le chauffage électrique. Les conséquences se ressentent immédiatement sur le confort et la santé.
La période estivale amplifie ces difficultés : sans climatisation ou ventilateur, la chaleur devient rapidement insoutenable, surtout pour les personnes âgées ou malades. Pendant l’hiver, l’impossibilité d’allumer un radiateur électrique peut mettre en danger la vie des plus vulnérables.
Les familles monoparentales et les étudiants représentent une part non négligeable des foyers impactés. Ces publics, déjà contraints par un budget serré, n’ont souvent pas les moyens de constituer une réserve financière pour pallier un retrait de puissance.
En outre, l’isolement géographique joue un rôle : dans les zones rurales, l’accès à des aides sociales ou des services d’accompagnement est souvent plus difficile. La combinaison de la précarité énergétique et de l’éloignement renforce l’effet des coupures et des baisses de puissance.
Le médiateur de l’énergie met en garde contre une généralisation de ces pratiques, qui risque de creuser l’écart entre les ménages aisés et ceux en difficultés, au nom d’une efficacité technologique déconnectée des réalités sociales.
Une pratique généralisée en dehors de la trêve hivernale
Depuis début 2024, les fournisseurs multiplient les réductions de puissance hors de la trêve hivernale. Cette période, imposée par la loi, interdit toute coupure totale pour les bénéficiaires du chèque énergie ou d’aides sociales.
Cependant, rien n’empêche les fournisseurs d’abaisser la puissance disponible, même en plein hiver. Les foyers protégés restent ainsi vulnérables à des baisses de courant brutales, sans pouvoir contester une suspension partielle.
Certains professionnels estiment que cette pratique contourne l’esprit de la trêve. Les consommateurs concernés peuvent se retrouver, malgré les protections légales, privées d’un accès normal à leur installation, subissant un froid intense et des risques sanitaires accrus.
Pour les fournisseurs, l’argument est financier : limiter les coupures totales, coûteuses en rétablissement, tout en conservant un moyen de pression pour obtenir le règlement des factures. L’outil Linky devient ainsi un levier de négociation invisible.
Les associations de défense des consommateurs demandent un alignement des mesures de protection : si l’on ne peut couper intégralement le courant en hiver, il semble logique d’interdire également les prises de pouvoir à distance sans une stricte régulation.
Des conséquences concrètes au quotidien
La réduction de la puissance ne prive pas totalement d’électricité, mais son impact est réel. Plusieurs foyers rapportent le non-fonctionnement du four, du chauffe-eau ou même de la cafetière électrique, éléments pourtant indispensables au quotidien.
À lire aussi
Pour ceux qui travaillent à domicile, le débit électrique devient un enjeu professionnel. Un ordinateur en charge, quelques lampes allumées ou une imprimante peuvent suffire à déclencher la chute de puissance, perturbant une visioconférence ou entraînant la perte de données.
Au moindre pic de consommation, la lumière vacille ou s’éteint quelques instants. Ces coupures partielles, irrégulières, sont d’autant plus pénibles qu’elles n’annoncent pas à l’avance le passage en « mode restreint ». Les consommateurs ne parviennent pas à anticiper ni à planifier leurs activités.
La vie familiale s’en trouve bouleversée : impossible de préparer un repas normalement cuisiné, de faire tourner une machine à laver ou de bénéficier d’un éclairage suffisant pour les enfants. Le confort minimum n’est plus assuré, même avec des gestes « éco-responsables ».
Dans certaines copropriétés, des tensions apparaissent entre voisins : ceux dont la puissance reste inchangée accusent les autres de gaspillage, alors que ces derniers tentent simplement de faire face à des services de plus en plus stricts.
Vers un encadrement juridique renforcé
Pour l’instant, la législation ne prévoit pas de limitation spécifique aux réductions de puissance hors trêve hivernale. Les textes actuels sanctionnent uniquement la coupure totale pendant cette période protégée.
Plusieurs parlementaires ont proposé des amendements pour étendre l’interdiction aux baisses de courant. L’idée serait de considérer la réduction de puissance comme une forme de coupure, soumise aux mêmes contraintes.
Les débats porteraient aussi sur la personnalisation des délais : imposer un délai minimal entre la mise en demeure et l’intervention, permettant aux ménages d’accéder à un budget échelonné ou à des aides d’urgence.
D’autres voix estiment qu’il faut plutôt améliorer le suivi social : un accompagnement plus poussé des publics en difficulté, avec une information claire et des dispositifs de médiation proactive, pour éviter l’usage trop systématique de la télécommande numérique.
Enfin, certains proposent de plafonner le nombre d’interventions par an, afin de limiter les abus et de responsabiliser les fournisseurs dans la gestion des impayés. Une telle mesure poserait la question du financement des surcoûts liés aux déplacements de techniciens.
Des pistes pour protéger les plus vulnérables
L’une des solutions envisagées consiste à instaurer un seuil minimal de puissance inattaquable, garantissant un niveau de service suffisant pour l’équipement de base d’un logement.
Parallèlement, des dispositifs d’alerte pourraient prévenir automatiquement le consommateur avant toute réduction, par SMS ou courriel, et offrir un lien direct vers une plateforme d’assistance.
Le renforcement du rôle du médiateur de l’énergie, avec un pouvoir de contraindre les fournisseurs à proposer un échéancier adapté, est également à l’étude. Ce tiers impartial jouerait un rôle de véritable arbitre social.
Les collectivités locales, enfin, pourraient soutenir les associations d’aide aux factures, en finançant des fonds d’urgence et des permanences d’accompagnement budgétaire, pour éviter que le recours à la télécommande devienne le réflexe numéro un en cas d’impayé.
À ce jour, ces propositions de réforme coexistent avec une réalité concrète et alarmante.
En 2024, près d’un million de foyers ont été victimes de coupures ou de baisses de courant déclenchées à distance via leur compteur Linky, révélant l’ampleur du phénomène et l’urgence d’agir pour préserver la dignité énergétique des plus vulnérables.
- 07/07/2025 à 01:18Chacun doit savoir gérer son budget souvent les gens n’ont pas d’argent pour l’essentiel mais trouve de l’argent pour acheter des cigarettes ou de l’alcool???? Alors oui parfois il est necessaire de faire ce qu’il faut !!!!
- 06/07/2025 à 20:12Méthode de communiste Frexide vite
- 06/07/2025 à 18:15C’est normal que le fournisseur baisse ou coupe le courant en cas d’impayé.Le gratuit n’existe pas .
4 commentaires