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Requins sur la côte ouest de La Réunion : pourquoi les autorités tirent la sonnette d’alarme

Publié par Killian Ravon le 30 Nov 2025 à 12:03

Depuis le début du mois de novembre, la mer s’est chargée sur la côte ouest de La Réunion. Entre épisodes pluvieux et variations de température, les autorités observent de près ce qui se passe au large des plages de Saint-Paul, Saint-Leu ou encore Saint-Gilles. Sans entrer dans la panique, la préfecture et le Centre sécurité requin appellent clairement à la prudence pour tous les usagers de la mer.

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Sur une plage de La Réunion, un panneau de danger requins domine la scène tandis que des baigneurs profitent encore de l’océan au second plan.
Sur la côte ouest de La Réunion, les panneaux d’alerte rappellent que la baignade doit se faire avec prudence, surtout après les fortes pluies.

Derrière ces mises en garde, ce sont les conditions météo du mois de novembre qui retiennent l’attention. Les fortes pluies ont bouleversé le littoral, au point de modifier la visibilité sous l’eau et le comportement des animaux marins proches des côtes.

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Dans ce contexte, les autorités rappellent que certaines pratiques, notamment le surf hors zones surveillées, exposent davantage aux mauvaises surprises. Et la série d’événements observés depuis le 4 novembre vient conforter ces appels à la vigilance.

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Deux requins bouledogues nagent en pleine eau turquoise, vus de profil, dans une zone côtière éclairée par le soleil.
Des requins bouledogues patrouillent au large, invisibles depuis la plage mais bien présents sous la surface.
Crédit : Ifremer / Wikimedia Commons

Un contexte météo qui rapproche les squales du rivage

Selon la préfecture de La Réunion et le Centre sécurité requin, les épisodes de pluies intenses enregistrés en novembre ont profondément modifié l’état du littoral. Les eaux de ruissellement venues de la terre ont chargé la mer en particules, végétaux et sédiments. Résultat : la turbidité de l’eau a augmenté, rendant la visibilité beaucoup plus faible près des côtes.

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Les autorités expliquent que ce cocktail météo – turbidité, brassage des masses d’eau et variations de température – crée un contexte davantage favorable au rapprochement des squales. Une eau trouble complique la perception des contrastes et des silhouettes, aussi bien pour les baigneurs que pour les animaux marins. De quoi rendre les interactions plus imprévisibles, notamment avec les espèces considérées comme potentiellement dangereuses à proximité du rivage.

Ce contexte n’a rien d’exceptionnel en soi, mais il agit comme un accélérateur de risque. Dès que les conditions se dégradent, les services de l’État renforcent leur surveillance et adaptent leur communication. C’est précisément ce qui se joue depuis le début du mois sur la côte ouest de La Réunion, où le préfet insiste sur la nécessité de tenir compte de la météo avant de se mettre à l’eau.

Un requin bouledogue massif s’approche lentement du photographe sous l’eau, dans une mer claire où l’on distingue le relief du fond.
Un squale solitaire illustre la puissance discrète des bouledogues que surveillent les autorités réunionnaises.
Crédit : Ifremer / Wikimedia Commons
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L’intersaison, une période jugée sensible par les autorités

Au-delà des pluies, la période actuelle est qualifiée de « sensible » par le Centre sécurité requin. L’intersaison, entre fin hiver austral et début d’été, est un moment où les paramètres océaniques évoluent rapidement. Les courants changent, la température de l’eau varie et la fréquentation humaine du littoral commence à augmenter avec les beaux jours.

Le Centre sécurité requin rappelle ainsi que ces transitions de saison font partie des périodes naturellement propices à une présence accrue de squales près du rivage. Lorsque s’ajoutent des épisodes pluvieux marqués, le risque se renforce encore. C’est ce que traduisent, sur le terrain, les observations effectuées depuis le début du mois.

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Les autorités insistent toutefois sur un point : ces phénomènes sont connus et surveillés. Ils ne signifient pas que les usagers de la mer doivent renoncer définitivement à la baignade ou aux activités nautiques, mais qu’il est impératif de s’adapter. En filigrane, un message simple : respecter les consignes locales n’est pas une option, surtout lorsque les alertes se multiplient sur le littoral ouest.

Des captures de requins qui confirment la vigilance accrue

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Dans ce contexte tendu, la surveillance ne repose pas seulement sur des modèles théoriques. Depuis le 4 novembre, le dispositif de suivi en mer a permis de capturer plusieurs animaux identifiés comme potentiellement dangereux. La préfecture évoque ainsi une série de prises sur différents secteurs de la côte ouest.

Parmi ces captures, on retrouve des requin tigre interceptés dans plusieurs zones clés : la Baie de Saint-Paul, Saint-Leu et Saint-Gilles. Ces lieux font partie des espaces côtiers particulièrement fréquentés, autant par les promeneurs que par les amateurs d’océan. Le fait que ces squales y soient prélevés illustre à quel point les conditions récentes ont rapproché certaines espèces du bord.

À ces captures s’ajoutent deux autres squales d’une espèce particulièrement redoutée : le requin bouledogue. Les deux individus mesuraient environ 2,40 mètres et 2,15 mètres, et ont été capturés du côté de Saint-Gilles et de Boucan-Canot. Là encore, il s’agit de zones bien connues des surfeurs et des baigneurs, ce qui renforce la portée de ces opérations de capture dans le discours de prévention.

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Vue aérienne du lagon de l’Hermitage à Saint-Paul, avec la barrière de corail, l’eau turquoise peu profonde et la plage bordée de végétation tropicale.
Le lagon de l’Hermitage rappelle que certaines zones restent protégées et encadrées pour la baignade.
Crédit : Mai-Linh Doan / Wikimedia Commons

Surf hors zones surveillées : une pratique dans le viseur

Malgré ce contexte clairement défavorable, la préfecture constate que certains pratiquants continuent de se mettre à l’eau en dehors des périmètres encadrés. Le communiqué évoque des sessions de surf observées sur des spots comme Boucan-Canot, la Jetée à Saint-Pierre ou encore le secteur du cimetière à Saint-Leu. Autant de lieux qui ne sont pas tous couverts par un dispositif de surveillance permanente.

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Les autorités le rappellent sans détour : lorsque des surfeurs ou bodyboardeurs choisissent de s’engager dans des zones non surveillées, ils « augmentent fortement le risque d’attaque ». Autrement dit, ils s’exposent eux-mêmes à un danger accru et compliquent la gestion globale du risque requin sur l’île. Ce comportement individuel pèse alors sur l’ensemble de la chaîne de sécurité en cas d’incident.

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Ce détail, que peu de gens mesurent au quotidien, est au cœur du message de la préfecture. Il ne s’agit pas seulement d’une affaire de courage ou de passion pour les vagues, mais bien d’un enjeu de sécurité partagée. Plus les pratiques se concentrent dans des zones encadrées, plus les dispositifs de prévention peuvent être efficaces. À l’inverse, une dispersion des mises à l’eau dans des secteurs non sécurisés rend le risque beaucoup plus difficile à maîtriser.

Plage et lagon de Grand Fond à Saint-Paul, avec sable clair au premier plan, eau peu profonde et houle qui vient se briser sur la barrière récifale.
À Grand Fond, la carte postale cache une réalité : le partage permanent de l’espace entre usagers et squales.
Crédit : Philippe Bourjon / Wikimedia Commons
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Des consignes claires pour la baignade et les activités nautiques

Face à cette situation, le préfet et le Centre sécurité requin en appellent « à la responsabilité de tous ». Le message est clair : pour limiter au maximum les accidents, la baignade et les activités nautiques doivent se pratiquer uniquement dans les espaces prévus à cet effet.

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Les autorités recommandent en priorité les lagons protégés, dont la configuration naturelle limite l’accès aux squales. Elles mettent également en avant les zones aménagées ou équipées de filets de protection, ainsi que les secteurs directement surveillés par la Brigade de Sécurité des Activités Nautiques (BSAN). Ces dispositifs combinent surveillance humaine, matériel adapté et règles d’accès strictes.

En pratique, cela signifie que les usagers sont encouragés à se renseigner systématiquement avant d’entrer dans l’eau. L’état de la mer, la présence ou non de filets, les éventuelles fermetures temporaires décidées par la préfecture, tout cela doit être pris en compte. Même pour une simple sortie en bord de mer, ce réflexe devient indispensable lorsque l’on sait que la météo des dernières semaines a déjà poussé les squales à se rapprocher du littoral.

Panorama du lagon de la côte ouest de La Réunion par mer calme, montrant le récif frangeant, le ciel dégagé et la ligne de plage au second plan.
Sur le lagon de la côte ouest, la mer paraît sereine, même lorsque le risque requin augmente en profondeur.
Crédit : Thierry Caro / Wikimedia Commons
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Un nombre d’observations qui illustre l’impact des conditions météo

Au-delà des captures, les observations en mer viennent confirmer l’effet direct des conditions récentes. Depuis le 4 novembre 2025, le Centre sécurité requin a validé sept observations de squales sur les secteurs de Saint-Leu, de l’Étang-Salé et de Saint-Paul. Ces signalements s’ajoutent aux opérations menées du côté de Saint-Gilles et de Boucan-Canot.

Pour la préfecture, cette accumulation d’indices ne laisse que peu de place au doute : la météo du mois de novembre a eu un impact concret sur la fréquentation du littoral par ces espèces. Le rapprochement des squales n’est pas une vue de l’esprit, mais un phénomène actuellement documenté sur plusieurs sites de l’ouest de l’île. C’est ce constat qui justifie l’intensité du message adressé aux usagers de la mer.

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Et c’est là que se trouve la véritable révélation de cette alerte. En additionnant les données recueillies depuis le début du mois, les autorités font état, sur la seule façade ouest, de cinq requins tigres capturés en baie de Saint-Paul, à Saint-Leu et Saint-Gilles, ainsi que de deux requins bouledogues de 2,40 m et 2,15 m prélevés à Saint-Gilles et Boucan-Canot, soit sept captures au total.

Auxquelles s’ajoutent sept observations de squales confirmées par le Centre sécurité requin depuis le 4 novembre 2025.

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