Agirc-Arrco, Cnav, Carsat : le calendrier 2026 tombe enfin, avec une décision lourde pour le portefeuille des retraités
En 2026, plus de 13 millions de retraités du privé vont devoir composer avec un calendrier de versement désormais connu pour leurs pensions de base et complémentaires. Derrière ces dates très attendues, une autre réalité se dessine pourtant, bien moins visible au premier regard.
Entre inflation, tensions sociales et arbitrages budgétaires. L’année qui arrive risque de bousculer sérieusement l’organisation financière des ménages les plus âgés.
Alors que le gouvernement de Sébastien Lecornu verrouille son budget de la Sécurité sociale 2026. Le nouveau planning Agirc-Arrco, Cnav et Carsat répond à une question simple – « quand tombe la pension ? » – tout en en laissant une autre en suspens : « que restera-t-il vraiment sur le compte à la fin du mois ? »
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Un calendrier 2026 très attendu par des millions de retraités
Pendant plusieurs semaines, les retraités ont vu circuler rumeurs et fuites autour du calendrier Agirc-Arrco 2026. La confirmation officielle met fin à cette incertitude sur un point essentiel du quotidien. La date exacte à laquelle la pension doit arriver sur le compte bancaire. Pour des millions de foyers, ce repère conditionne le paiement du loyer, des factures d’énergie ou des prélèvements automatiques.
Le climat économique ne facilite rien. L’inflation persistante continue de rogner chaque euro. Tandis que les négociations d’automne 2025 entre syndicats et organisations patronales n’ont débouché que sur des discussions tendues.
En toile de fond, les arbitrages du gouvernement de Sébastien Lecornu ont confirmé que 2026 ne serait pas une année comme les autres pour les retraites. Qu’il s’agisse de la complémentaire Agirc-Arrco ou de la retraite de base Cnav et des caisses Carsat.
Un élément ressort très nettement de ce nouveau paysage. Les retraités disposent enfin d’un calendrier cadré mois par mois. Mais doivent se préparer à des montants qui, eux, ne suivent plus la même dynamique que les prix. Ce contraste entre stabilité des dates et stagnation des ressources est au cœur des inquiétudes pour l’année à venir.
Agirc-Arrco : des virements en début de mois à bien caler avec ses charges
Pour la pension de retraite complémentaire Agirc-Arrco, la mécanique générale reste la même. Les versements se font « à terme à échoir », c’est-à-dire au début de chaque mois, pour le mois en cours.
Concrètement, la caisse émet le virement à une date précise. Mais l’inscription effective sur le compte dépend ensuite des délais propres à chaque banque. Il n’est pas rare d’observer un décalage d’un ou deux jours ouvrés. Ce qui peut suffire à perturber des prélèvements programmés très tôt dans le mois.
Ce fonctionnement habituel est maintenu sur l’ensemble de 2026. Les retraités verront ainsi leurs pensions complémentaires mises en paiement le 2 janvier. Puis le 3 février et le 3 mars.
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Viendront ensuite un versement le 1ᵉʳ avril, un autre le 1ᵉʳ mai, puis le 2 juin. Pour l’été, les virements sont attendus le 1ᵉʳ juillet et le 3 août. Avant un retour au 1ᵉʳ septembre puis au 1ᵉʳ octobre. L’automne se terminera avec des paiements prévus le 2 novembre et le 1ᵉʳ décembre. L’ensemble compose un calendrier des virements 2026 particulièrement régulier, en apparence rassurant.
Mais un détail pèse lourd. Lors des discussions de l’automne 2025, les partenaires sociaux n’ont pas réussi à trouver un accord sur l’évolution de la valeur du point. Aucune hausse n’a donc été décidée pour 2026. Alors même que, pour certains anciens cadres. La retraite Agirc-Arrco peut représenter jusqu’à 40 % des ressources mensuelles. Quand cette part ne bouge plus dans un contexte de dépenses contraintes en hausse, l’équation se complique très vite.
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Quelques particularités à noter
Il existe par ailleurs quelques particularités. Les assurés qui perçoivent une très faible pension complémentaire. Ou qui résident à l’étranger peuvent continuer à bénéficier d’un versement trimestriel, voire annuel. Si cette option a été choisie lors de la liquidation de leurs droits.
Cette modalité ne modifie pas le montant total. Mais change totalement la façon d’organiser son budget. Une partie importante du revenu arrive en une seule fois. Ce qui impose une gestion rigoureuse sur plusieurs mois.
On l’oublie souvent, mais ce ne sont pas seulement les montants qui comptent : la date exacte d’arrivée du virement, l’ordre des prélèvements bancaires et la marge laissée en fin de mois font partie des petits détails qui peuvent, à eux seuls, déclencher un découvert ou un retard de paiement.
C’est précisément pour cela que de nombreux retraités scrutent avec attention ces dates de paiement des retraites.
Cnav et Carsat : un versement décalé, mais un repère solide autour du 9 du mois
En parallèle de la complémentaire, la pension de base reste versée selon un schéma bien connu. Pour la Caisse nationale d’assurance vieillesse et les caisses Carsat régionales, la règle générale ne bouge pas : la retraite est payée le 9 du mois suivant. La pension de décembre 2025 sera donc versée le 9 janvier 2026, celle de février arrivera le 9 mars, et ainsi de suite.
Des ajustements sont toutefois prévus lorsque ce fameux 9 tombe un week-end ou un jour férié. En 2026, cela se traduira par exemple par un versement avancé au 7 mai, tout comme au 7 août, pour éviter un paiement un jour non ouvré. Ces décalages sont modestes sur le papier, mais ils peuvent changer la façon de régler certaines dépenses, notamment lorsqu’un loyer ou un crédit est prélevé à date fixe.
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Des décalages selon les régions
Les retraités dépendant de la Carsat Alsace-Moselle suivent, eux, un rythme différent. Leur retraite de base est versée le premier jour du mois concerné, ou le premier jour ouvré qui suit si cette date tombe sur un week-end ou un jour férié. Ce décalage crée parfois des discussions entre conjoints ou proches qui ne relèvent pas du même régime et ne disposent donc pas des mêmes repères de trésorerie.
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Pour tous, la combinaison des deux calendriers – complémentaire versée en début de mois, base payée autour du 9 du mois suivant – impose de bien distinguer l’argent qui arrive « d’avance » de celui qui tombe plus tard. Beaucoup de retraités jonglent ainsi avec deux lignes de pension sur leur relevé : l’une, Agirc-Arrco, utilisée pour les dépenses immédiates, l’autre, Cnav ou Carsat, réservée au règlement des charges qui tombent au milieu du mois.
Dans ce contexte, connaître à l’avance les rythmes de versement ne suffit pas. Encore faut-il les intégrer dans un budget réaliste, surtout quand les prix de l’énergie, de l’alimentation ou des assurances continuent de progresser plus vite que les revenus.
Inflation, dépenses contraintes : une année 2026 sous tension pour les foyers retraités
Pour de nombreux ménages, le principal enjeu ne réside plus dans le simple respect des dates de paiement, mais dans la capacité à absorber, mois après mois, l’écart entre revenus et dépenses. L’inflation persistante renchérit le panier de courses, les abonnements, les primes d’assurance ou encore les taxes locales. À côté, des pensions qui n’augmentent plus ou très peu créent une impression de stagnation alors que tout le reste bouge.
Les anciens cadres sont particulièrement exposés, car leur pension de retraite complémentaire Agirc-Arrco peut atteindre jusqu’à 40 % de leurs ressources. Lorsque cette part reste figée tandis que les charges grimpent, le moindre imprévu – facture de santé, réparation de voiture, hausse de charges de copropriété – peut faire basculer un budget pourtant tenu au plus près. Mais les retraités modestes, dont chaque centaine d’euros compte, sont tout autant fragilisés par ce décalage entre prix et retraites.
Beaucoup vont donc devoir revoir leur organisation financière dès le début de 2026. Cela passe par un suivi plus fin des dates de virement, la vérification des prélèvements automatiques programmés juste après le début du mois, voire, lorsque c’est possible, une renégociation de certains contrats (assurances, téléphonie, services) pour alléger les mensualités.
Mais saviez-vous que certains retraités choisissent aussi d’aligner leurs principaux prélèvements sur la date d’arrivée de la pension de base, afin de limiter les risques de découvert ?
Ce travail de recalage du budget sera d’autant plus nécessaire que la situation ne concerne pas seulement la complémentaire, mais touche également le régime de base. C’est ce que montre clairement la façon dont le gouvernement a construit le budget de la Sécurité sociale 2026, en cohérence avec les décisions prises par les gestionnaires de l’Agirc-Arrco.
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2026, vers une véritable année blanche pour les retraites ?
Derrière le caractère rassurant d’un calendrier des virements 2026 précisément établi se cache en réalité une décision beaucoup plus lourde. Côté régime de base, le gouvernement de Sébastien Lecornu a prévu, dans le projet de financement de la Sécurité sociale, un gel des pensions pour l’année 2026. Autrement dit, la retraite de base versée par la Cnav et les Carsat ne fera l’objet d’aucune revalorisation, malgré la hausse des prix.
En parallèle, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco a lui aussi tranché. Faute d’accord trouvé entre syndicats et organisations patronales lors des discussions d’automne, aucune augmentation de la retraite complémentaire n’a été décidée pour 2026. La valeur du point restera donc inchangée, alors même que la complémentaire représente une part importante, parfois déterminante, du revenu mensuel de nombreux retraités du privé.
Mis bout à bout, ces deux choix dessinent un paysage inédit : des pensions complémentaires Agirc-Arrco qui ne progressent pas, des retraites de base Cnav et Carsat, y compris en Alsace-Moselle, qui restent elles aussi figées, et une inflation persistante qui continue d’éroder le pouvoir d’achat. Beaucoup de ménages sont contraints de surveiller la moindre dépense, d’anticiper chaque prélèvement et, lorsque c’est possible, de renégocier certains postes de charges pour ne pas voir leur épargne se dissoudre.
C’est ce point que peu de gens repèrent à la première lecture du calendrier : au-delà des dates rangées en colonnes, ce document entérine le fait que, en 2026, les montants versés resteront exactement les mêmes, mois après mois.
En clair, les virements sont sécurisés, mais les pensions n’augmentent plus. Pour les retraités, cette double décision – gel de la base et gel de la complémentaire – transforme 2026 en une véritable année blanche pour les retraites, avec un pouvoir d’achat des retraités qui devra se battre, jour après jour, pour suivre la cadence.
- 29/11/2025 à 17:00C'est vraiment profiter des retraités
- 27/11/2025 à 13:05Bande de salopards
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