Prélèvement à la source : la ligne qui change dès septembre
À partir du 1er septembre, salariés et retraités vont voir bouger une ligne bien visible sur leur bulletin de paie. Ou sur leur relevé mensuel de pension. Ce changement ne sort pas de nulle part. Il tient à la mise à jour du taux de prélèvement à la source opérée par la DGFIP après la dernière déclaration 2025 des revenus 2024. Autrement dit, votre taux d’imposition mensuel a été recalculé. Et il s’applique désormais dès la paie ou la pension de septembre.
Cette ligne, souvent noyée parmi les rubriques du document, pèse pourtant directement sur le montant versé sur votre compte. Pour certains profils, la différence peut paraître minime au premier regard. Mais elle finit par représenter une somme non négligeable sur plusieurs mois.
Ce que cela change pour les salariés
Sur le bulletin de paie, le taux de prélèvement à la source mis à jour s’applique automatiquement. Il a été transmis par la DGFIP à votre employeur, qui n’a pas à demander de justificatif. Il exécute simplement le taux qui lui est communiqué. Si votre revenu 2024 était plus élevé que celui de 2025. Vous risquez de voir une retenue plus forte que celle qui conviendrait à votre réalité actuelle.
L’exemple donné parle à tout le monde : un salarié payé 1 940 € nets par mois. Avec un taux à 4,4 %, voit environ 93 € retenus chaque mois au titre de l’impôt. Si ce taux était recalculé à la hausse par rapport à l’année précédente. L’impact se lit immédiatement sur le net à payer.
Ce que cela change pour les retraités
Même principe pour les pensions de retraite. Les caisses de retraite reçoivent elles aussi le nouveau taux et l’appliquent automatiquement sur chaque versement mensuel. Si votre situation a évolué — par exemple si vous avez quitté la vie active en cours d’année. Le taux issu des revenus 2024 peut être surévalué par rapport à vos revenus réels du moment.
Le résultat est le même : un prélèvement trop important peut rogner la pension nette pendant plusieurs mois. Alors même que les revenus ont baissé.
Pourquoi certains vont payer trop entre septembre 2025 et août 2026
Le mécanisme est logique, mais il a une limite. Le taux appliqué à compter de septembre 2025 est calculé à partir d’informations déclarées au printemps sur des revenus perçus l’année d’avant. Si, depuis, votre situation s’est dégradée — perte d’emploi, départ à la retraite, baisse importante des revenus — le taux « standard » devient inadapté.
Concrètement, de septembre 2025 à août 2026, vous pouvez être prélevé à la source sur la base d’un niveau de vie que vous n’avez plus. C’est légalement correct, mais financièrement pénalisant si vous ne réagissez pas.
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Le message reçu de l’administration n’est pas un simple accusé
Dans les jours qui suivent la déclaration de revenus, beaucoup de contribuables reçoivent un courrier ou un mail de la DGFIP. Il ne s’agit pas d’un message d’information anodin : il vous signale précisément que votre prélèvement à la source va changer. Pour 13,2 millions de foyers, l’année s’est soldée par un remboursement moyen d’environ 1 017 € parce qu’ils avaient trop payé. À l’inverse, 13,1 millions de foyers ont un solde moyen d’environ 1 901 € à verser. Ces montants montrent que les écarts existent et qu’ils peuvent être importants.
Le nouveau taux diffusé aux employeurs et aux caisses de retraite découle de ces calculs. D’où l’importance de vérifier que ce taux colle bien à votre trajectoire de revenus pour la période qui s’ouvre.
Comment corriger un taux devenu trop lourd
La bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas condamné à subir un prélèvement trop fort pendant un an. Vous pouvez demander la modulation de votre taux en vous connectant à votre espace personnel sur impots.gouv.fr, rubrique « Modifier mon prélèvement à la source ». L’outil vous invite à estimer vos revenus et charges sur l’année en cours.
L’administration accepte la baisse de taux si votre estimation fait ressortir une diminution d’au moins 5 % du prélèvement à la source. Cette marge existe pour éviter les micro-ajustements, mais elle permet à ceux dont la situation a réellement changé d’aligner le taux sur leur niveau de vie actuel.
Qui est le plus concerné par l’ajustement
Toutes les situations ne se valent pas. Ceux qui ont connu un événement de vie récent sont les plus exposés : départ à la retraite, perte d’emploi, chute d’activité pour les indépendants, baisse marquée des heures supplémentaires ou des primes. Dans ces cas, laisser filer le taux par défaut revient souvent à fournir au fisc un acompte mensuel trop généreux.
À l’inverse, si vos revenus augmentent par rapport à 2024, le nouveau taux peut tout simplement vous éviter une régularisation salée l’année prochaine. La mécanique marche dans les deux sens, mais c’est bien la baisse de revenus qui exige d’être la plus vigilante.
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L’effet psychologique de la fiche de paie
Sur un salaire ou une pension, une ligne qui bouge de quelques dixièmes de point ne se remarque pas toujours le premier mois. C’est sur la durée que l’on mesure la différence. Et quand la trésorerie est déjà sous tension, voir le net à payer reculer alors que l’on a pris sa retraite ou perdu son emploi est difficile à encaisser.
Voilà pourquoi la modulation n’est pas une option technique réservée aux initiés : c’est un réflexe à adopter au même titre que la vérification de son relevé de compte ou de sa consommation d’énergie.
Exemple simple pour se repérer
Reprenons le cas type : 1 940 € nets avec un taux de 4,4 %. Tant que ce taux colle à la réalité de vos revenus, la retenue mensuelle d’environ 93 € a du sens. Si, à la suite d’un départ à la retraite en milieu d’année, vos revenus chutent nettement, garder ce taux jusqu’en août 2026 revient à surpayer l’impôt chaque mois. Vous récupérerez la différence lors de la régularisation, mais vous aurez immobilisé de l’argent alors que vous en aviez besoin.
À l’inverse, si vos revenus ont progressé, le nouveau taux limite le risque de mauvaise surprise lors du prochain solde. Dans tous les cas, l’outil de modulation est la boussole qui permet d’éviter le trop-plein comme le retard.
Où et quand agir pour ne pas perdre d’argent
Tout se passe dans votre espace particulier sur impots.gouv.fr, onglet « Modifier mon prélèvement à la source ». La démarche est gratuite, prend quelques minutes et demande simplement de projeter vos revenus et charges de l’année. Une fois validé, le taux modifié est répercuté aux employeurs ou aux caisses pour les mois suivants.
Attention toutefois au calendrier : une baisse de taux accordée en 2025 prend fin automatiquement le 31 décembre 2025. Si vous souhaitez la prolonger sans interruption, vous devez renouveler la demande avant le 6 décembre 2025 pour que l’allègement s’applique dès janvier 2026.
Le rappel utile après la campagne fiscale
Beaucoup de contribuables ont l’impression d’avoir terminé l’histoire après la déclaration du printemps et la régularisation d’été. Les chiffres le montrent : 40 millions de personnes sont concernées, avec des remboursements d’un côté et des compléments à payer de l’autre. Mais l’histoire fiscale de l’année ne s’arrête pas là. Elle continue au fil des prélèvements à la source qui rythment chaque mois.
Savoir lire son bulletin de paie ou son relevé de pension, et savoir agir quand le taux ne correspond plus à la réalité, font partie des réflexes à adopter pour ne pas laisser filer des dizaines ou des centaines d’euros.
À retenir absolument
La fameuse « nouvelle ligne » dont tout le monde va parler n’est pas un impôt inédit : c’est la mise à jour du taux de prélèvement à la source, calculée à partir de vos revenus 2024 et appliquée dès septembre 2025 sur salaires et pensions. Si votre situation a baissé en 2025, vous pouvez demander une modulation dans votre espace impots.gouv.fr. Et pour ceux qui obtiennent une baisse de taux, elle s’arrête au 31 décembre 2025 : pensez à renouveler avant le 6 décembre 2025 pour en bénéficier dès janvier 2026.