Rappel de Citroën : Tous les véhicules concernés doivent être immobilisés !
Depuis plusieurs semaines, de nombreuses voitures font l’objet d’un rappel massif à cause de leurs airbags défectueux. Récemment, Citroën a demandé le rappel de nombreux modèles et le gouvernement français a également demandé l’immobilisation immédiate après le décès d’une personne.
Takata : l’entreprise dénoncée dans cette affaire d’airbags défectueux
Très récemment, de nombreux véhicules ont été rappelés pour un défaut au niveau de leur moteur. En parallèle, de nombreuses voitures Ford ont également été rappelées. Mais, ce qui inquiète maintenant le gouvernement français, c’est le rappel massif de Citroën en raison d’airbags défectueux.
De très nombreux automobilistes sont concernés par cette affaire d’airbags défectueux. Les airbags en question sont des airbags construits par l’entreprise Takata Corporation.
L’équipementier japonais spécialisé dans l’automobile est notamment un constructeur d’airbags, donc de coussins gonflables de sécurité. Les airbags servent en effet à protéger les gens lors d’un accident de voiture. Ils se déclenchent en cas de choc violent.
Des milliers de personnes sont sauvées chaque année dans le monde grâce à cet équipement et, désormais, la plupart des voitures récentes possèdent ce genre de coussins. Takata est le fournisseur de la plupart de ces coussins.
Fondée en 1933, l’entreprise a été créée au Japon et a d’abord fait ses armes avec les ceintures de sécurité ou les sièges auto pour enfants. Mais, c’est avec les airbags qu’elle s’est réellement fait un nom. Mais, Takata a souvent été remise en question pour la qualité de ses coussins.
Pourquoi ces coussins de sécurité sont-ils dangereux ?
Ce sont les autorités américaines qui dénoncent les premiers manquements. Les autorités américaines accusent l’entreprise d’avoir vendu des airbags défectueux pendant plus de 10 ans. L’entreprise aurait notamment dissimulé un défaut majeur sur ses coussins de sécurité.
Selon les autorités, l’entreprise aurait utilisé un agent chimique, le nitrate d’ammonium, qui se trouvait alors dans une capsule métallique de mauvaise qualité. Cet agent chimique sert justement à faire gonfler le coussin en cas de choc. Mais, la mauvaise qualité de la capsule peut être très dangereuse.
Cette capsule de mauvaise qualité pouvait notamment se détériorer plus rapidement et même exploser d’un coup. Et, si elle est exposée de manière prolongée à la chaleur ou à l’humidité, comme c’est souvent le cas en été, la capsule peut exposer le conducteur à des fragments métalliques en cas d’explosion.
Des personnes décédées et des rappels massifs de voitures
Ainsi, depuis 2013, plus de 20 personnes auraient perdu la vie à cause de ces airbags défectueux. Environ 20 millions de véhicules ont d’ailleurs été rappelées en un an à cause de ces coussins. Parmi les marques concernées, il y avait notamment Ford, Toyota, mais aussi Honda qui a donc arrêté de faire appel à Takata.
En 2016, plus de 100 millions de véhicules sont encore rappelés, mais ce n’est que le début. D’ailleurs, depuis 2017, l’entreprise perd beaucoup de clients et d’argent à cause de cette affaire. L’entreprise a également plaidé coupable de fraude et a signé un accord l’autorité régulatrice américaine.
Depuis cela, les poursuites ont alors été abandonnées, mais dès septembre 2020, le groupe Stellantis a de nouveau rappelé de nombreux véhicules. En France, environ 15 personnes ont perdu la vie à cause de ces airbags défectueux, la plupart en Outre-Mer.
Par exemple, une femme a vu son visage déchiqueté lors d’un accident. Et, très récemment, une mère de famille a perdu la vie au volant de sa Citroën. En février 2025, 2,3 millions d’airbags sont encore estimés défectueux et de nombreux véhicules demeurent sur les routes malgré les rappels.
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Plusieurs modèles de chez Citroën concernés
Une liste des modèles rappelés a été publiée, nous vous conseillons de la vérifier. Vous pouvez aussi regarder si votre voiture est concernée via ce site gouvernemental. Il est très important de vérifier si vous êtes concerné ou non. Un airbag défectueux peut devenir mortel en cas d’accident.
De son côté, Citroën a également publié un communiqué récent. Dans ce communiqué, nous apprenons que deux modèles très populaires font partie de la liste des modèles concernés, comme la Citroën C3 ou la DS3.
Citroën prend la parole
« Les rappels d’airbags de la société Takata sont en cours et affectent des véhicules de nombreuses marques automobiles et fabricants à travers le monde », peut-on d’abord lire dans ce communiqué publié par Citroën.
« Les produits chimiques contenus dans ces gonfleurs d’airbag Takata peuvent se détériorer avec le temps, surtout lorsqu’ils sont exposés à des conditions climatiques chaudes et humides », ajoute alors le site internet.
« Cela peut provoquer la rupture de certains gonfleurs en cas d’accident entraînant le déploiement d’un airbag, susceptible de causer des blessures graves ou même des décès dans le pire des cas », peut-on lire.
« Stellantis rappelle tous les véhicules affectés avec une approche graduelle afin de fournir un service client le plus rapide et efficace possible », ajoute le site. Le site propose d’ailleurs de vérifier si votre voiture est concernée grâce à votre code VIN.
Les modèles concernés
Voici les modèles qui seraient concernés : Citroën C3 Phase 2 (du 24/09/2008 au 21/02/2017), Citroën C4 (du 02/02/2010 au 20/05/2018), Citroën DS3 (du 05/12/2008 au 30/05/2019), Citroën DS4 (du 05/05/2010 au .3.02.2017), Citroën DS5 (du 30/06/2010 au 09/02/2018), Citroën C Zéro (du 10/20/10 au 02/2017).
« En utilisant l’outil de vérification ci-dessous, vous pourrez facilement savoir si votre véhicule est concerné par cette campagne. Vous trouverez votre VIN sur la carte grise de votre voiture. C’est un code alphanumérique à 17 chiffres », explique Citroën.
Les modèles concernés sont immobilisés : vous ne devez pas les conduire !
« Si votre véhicule est concerné, nous vous demandons de ne pas le conduire et de prendre immédiatement rendez-vous pour le remplacement des airbags », ajoute le site. Pour cause, depuis quelques jours, certains modèles doivent absolument être immobilisés.
Ces véhicules, en licence « Stop drive » doivent être immobilisés le temps des réparations (prises en charge). Vous ne devez donc surtout pas conduire les modèles concernés par le « Stop drive » ! Un dispositif mis en place après le décès d’une maman de 37 ans qui a perdu la vie au volant de sa Citroën.
Les modèles concernés par le « Stop drive » sont des Citroën C3 et DS3, qui doivent donc être immobilisées en Europe. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a annoncé la nouvelle ce 17 juin 2025. Ce dernier avait convoqué les dirigeants de la marque dans ce cadre.
Le nouveau directeur de Citroën, Xavier Chardon, s’est exprimé auprès de l’AFP. « Compte tenu du contexte, on a décidé de passer les véhicules en ‘stop drive’ pour accélérer leur prise en charge », a-t-il alors déclaré.
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De nombreux véhicules encore dans la nature
441 000 voitures Citroën C3 et DS3 équipées d’airbags Takata défectueux seraient alors concernés, dont 82 000 en France. Notez que seuls les modèles fabriqués à partir de 2014 semblent concernés, comme l’explique le porte-parole de Stellantis.
« Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013 », a-t-il déclaré, comme le relaie Ouest-France. Dans ce même article, le nouveau directeur de Citroën aurait déclaré que « il est important que les clients prennent contact avec nous ».
« On ne fuit pas nos responsabilités. Les véhicules ont été rappelés, on va un cran plus loin avec un stop drive », aurait-il ajouté.
En tout, « près d’un tiers des véhicules doivent encore être réparés : sur plus de 690 000 Citroën C3 et DS3 équipées de ces airbags défaillants en France, 481 000 ont été traités, selon le groupe automobile Stellantis, soit 69,7 % des véhicules concernés », explique Le Monde.
Pourquoi autant de véhicules encore non traités ?
Il reste donc encore 30 % de voitures non traitées. Mais, pourquoi les conducteurs ne font pas réparer leurs véhicules ? Il y a d’abord une méconnaissance, beaucoup d’automobilistes pensent ne pas être concernés, alors que si. Mais, il y aurait un problème d’ordre administratif également.
Comme l’explique BFMTV, « si une partie des clients informés par le constructeur ne s’est peut-être pas encore manifesté auprès de son garagiste, certains, comme la conductrice décédée le 11 juin, n’ont pas forcément reçu le courrier de rappel« .
« Ce dernier, envoyé le 20 mai, a en effet été retourné car l’adresse communiquée n’était pas la bonne, précise le groupe automobile. Le constructeur se base sur les adresses disponibles dans le fichier national des cartes grises », peut-on alors apprendre.
« En cas de retour à l’envoyeur du courrier, le constructeur se tourne alors vers les assureurs pour retrouver la bonne adresse des clients et envoyer de nouveaux courriers en recommandé. Une opération chronophage », explique alors BFMTV.
Une plainte déposée par l’UFC-Que Choisir
En parallèle, une plainte a également été déposée contre Citroën par l’UFC-Que Choisir. L’association de défense des consommateurs a effectivement porté plainte pour « pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».
C’est Le Parisien qui a annoncé la nouvelle. « Nous sommes en face d’un fiasco industriel et d’un véritable scandale automobile », expliquait alors Magali Buttard, responsable du service juridique de l’UFC Que Choisir.