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C’est le bouton le plus inutile des voitures modernes selon ce mécanicien

Publié par Killian Ravon le 17 Oct 2025 à 15:30

Depuis des années, les voitures modernes s’équipent d’innovations censées rendre la conduite plus propre et plus économique. Sur le papier, rien à redire. Dans la pratique, une fonction en particulier déchaîne les passions. Des mécaniciens la jugent inutile, voire contre-productive, tandis que des constructeurs la présentent comme un levier simple pour réduire la consommation et les émissions.

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Gros plan d’un bouton Start/Stop éclairé sur une planche de bord moderne, flou urbain en arrière-plan.

D’un côté, la promesse d’un moteur plus sobre aux feux rouges. De l’autre, la crainte d’une usure accélérée de certaines pièces sensibles. Le débat est vif, et il ne date pas d’hier.

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Comment cette fonction est née et pourquoi elle s’est imposée

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Son apparition remonte aux années 2000 sur des modèles plutôt haut de gamme, avant une généralisation spectaculaire dans les années 2010. L’idée est simple à comprendre, et surtout simple à activer en usine. Elle consiste à exploiter les phases d’immobilisation de la voiture pour économiser du carburant. En ville, entre embouteillages, giratoires et feux tricolores, les arrêts s’enchaînent. Le système intervient alors automatiquement pour couper et relancer le moteur, sans que le conducteur n’ait à s’en soucier. De quoi grappiller quelques centilitres sur un trajet urbain typique, à condition d’accepter sa logique.

Pourquoi une partie des mécaniciens n’en veut pas

Sur le terrain des ateliers, un autre son de cloche est fréquent. Des professionnels estiment que ce dispositif multiplie les cycles de redémarrage et, avec eux, les contraintes mécaniques. Dans les bancs d’essai, l’impact peut paraître limité. Dans la vraie vie, répliquent-ils, un trajet urbain implique parfois des dizaines d’arrêts en quelques kilomètres, donc autant de sollicitations répétées pour le démarreur et les paliers de vilebrequin. Certains vont plus loin et dénoncent un système qui ajouterait « une dizaine de pièces » et donc autant de risques de panne et de coût.

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Volant et commandes d’une Volvo C70, gros plan dans l’habitacle
Détail du volant et des commandes : là où se décide l’activation/désactivation des assistances. — Crédit : Michael Sheehan / CC BY 2.0

Les arguments pro-système : moteurs modernes, redémarrage à chaud et gains réels

À l’inverse, d’autres experts rappellent que les moteurs modernes sont conçus pour encaisser ces cycles. Le redémarrage à chaud n’a rien à voir avec un démarrage à froid, qui est de loin le plus stressant pour la mécanique. Les constructeurs, eux, défendent une réduction mesurable de la pollution et de la consommation dans les scénarios urbains où l’auto reste la plus pénalisée. À l’échelle d’une flotte, ces micro-économies s’additionnent et deviennent visibles. Sur le papier, la promesse reste donc solide, à condition que l’usage soit adapté et que la batterie ainsi que l’alterno-démarreur soient dimensionnés pour.

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Ce qui se joue en ville : micro-arrêts, confort et nervosité au volant

Là où la fonction agace le plus, c’est en milieu urbain. Les micro-arrêts successifs entraînent une série de coupures et relances qui modifient le ressenti au volant, surtout sur boîte automatique. Certains conducteurs parlent d’un léger temps de latence au redémarrage, d’autres d’une vibration de reprise moins agréable. Dans un trafic heurté, la répétition peut devenir irritante. Ce confort perçu compte, car la technologie, aussi efficace soit-elle en labo, doit convaincre au quotidien. L’arbitrage entre gain de carburant, confort et usure reste donc éminemment personnel.

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Vue avant de l’habitacle d’une Volvo V60 depuis la banquette arrière
Poste de conduite moderne : ergonomie et électronique au cœur du ressenti Start & Stop. — Crédit : Michael Sheehan / CC BY 2.0

Usure ou pas usure : mettre les chiffres dans le bon sens

La question centrale touche à l’usure prématurée. Les mécanos les plus critiques pointent le démarreur, la lubrification et les paliers soumis à des régimes de fonctionnement plus fréquents. Les plus mesurés rétorquent que l’huile reste déjà en température, que le film lubrifiant ne s’effondre pas entièrement lors d’un arrêt court et que les alterno-démarreurs ont été conçus pour des milliers de cycles. Les deux camps ne parlent pas toujours du même parc : une citadine urbaine récente n’a pas la même tolérance qu’une familiale plus ancienne dont la batterie accuse le coup. Le terrain, ici, est roi.

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Pourquoi autant de conducteurs choisissent de la désactiver

Beaucoup finissent par appuyer sur le bouton à chaque démarrage. Motifs invoqués : confort, réactivité au feu vert, et crainte d’usure. Pour certains, l’économie de carburant ne compense pas la sensation de « coupure » récurrente. D’autres se méfient d’une fonction qui, selon eux, ferait surtout plaisir aux homologations et beaucoup moins à leur porte-monnaie sur la durée. Par réflexe, la désactivation est devenue le « geste 1 » après la mise en route. De quoi interroger sur la pédagogie autour de ces systèmes et sur la façon de les utiliser à bon escient.

Tableau de bord d’une Volkswagen Golf Plus V, vue de trois-quarts
Instrumentation claire et commandes accessibles : l’environnement type des systèmes d’arrêt/redémarrage. — Crédit : NVO / CC BY-SA 3.0
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Où cette fonction a du sens… et où elle en a moins

Elle révèle ses atouts sur les parcours avec des arrêts longs et prévisibles, où le moteur resterait sinon au ralenti inutilement. À l’inverse, dans un trafic haché où l’on avance par à-coups de quelques mètres, la logique devient discutée. Les gains se réduisent et les redémarrages s’additionnent. Les conducteurs de véhicules plus anciens ou mal entretenus perçoivent davantage les inconvénients, notamment quand batterie et démarreur ne sont plus au meilleur de leur forme. Moralité : ce système n’est ni un miracle ni un fléau, il est contextuel.

Un débat amplifié par les réseaux, et pas toujours nuancé

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Les réseaux sociaux ont largement contribué à polariser la conversation. Quand un mécanicien influent monte au créneau pour dénoncer un dispositif, la vidéo fait des centaines de milliers de vues et la colère se propage. À l’inverse, des voix plus techniques tentent d’apporter des nuances sur le redémarrage à chaud et la robustesse des composants. Entre sensation au volant et arguments d’ingénieurs, le grand public navigue à vue, et chacun finit par se forger une opinion… souvent tranchée.

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Ce que disent les constructeurs aujourd’hui

Côté constructeurs, la ligne reste claire : le dispositif participe à la baisse des émissions et s’intègre à un ensemble plus large de technologies d’efficience. L’effort principal, selon eux, porte sur la mise à niveau des alterno-démarreurs, des supports moteur, et sur l’optimisation des cartographies pour rendre la reprise presque imperceptible. Les fiches techniques revendiquent des moteurs capables d’encaisser des milliers de cycles sans altération notable. Mais la pédagogie sur l’usage réel, elle, reste perfectible.

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Le bon mode d’emploi pour éviter les déconvenues

Dans l’usage, quelques principes simples font la différence. Sur des trajets courts et chaotiques, mieux vaut privilégier le confort et la fluidité plutôt que de se forcer à laisser tout activé si l’énervement monte. Sur un arrêt prolongé ou régulier, laisser faire le système reste pertinent. Et surtout, un entretien rigoureux de la batterie, du système de charge et des périphériques d’allumage protège la mécanique. Les gains de consommation ne sont jamais spectaculaires individuellement, mais ils existent quand le contexte s’y prête.

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Feu tricolore au vert dans une rue de Dublin, photo en noir et blanc
Le terrain de jeu du Start & Stop : redémarrages en chaîne aux feux. — Crédit : Giuseppe Milo / CC BY 2.0

L’avis tranché qui a relancé la polémique

Récemment, un expert très suivi a qualifié ce système de « plus inutile des voitures modernes », expliquant qu’il « rend fou » et ajouterait des risques de panne. Il cite même d’autres figures médiatiques qui affirment que désactiver la fonction pourrait doubler la durée de vie d’un moteur, un propos franchement exagéré selon des spécialistes plus mesurés. Mais ces punchlines marquent. Elles expliquent pourquoi la plupart des conducteurs qui la rejettent la coupent dès qu’ils montent à bord, d’une simple pression.

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Embouteillage à Pékin avec plusieurs files de voitures à l’arrêt
Trafic dense et stop-and-go : contexte où la fonction peut agacer. — Crédit : Kallgan / Domaine public (PD-self)

La vérité qui fâche et qui rassure à la fois

En réalité, tout dépend du profil de conduite, de l’entretien et de la conception du véhicule. Sur une voiture récente, bien suivie, utilisée en ville mais sans stop-and-go permanent, cette fonction peut apporter une petite économie de carburant sans conséquence majeure. À l’inverse, sur une auto plus âgée, batterie fatiguée et trajets heurtés, le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle. D’un côté comme de l’autre, l’important est d’avoir le choix et de savoir l’utiliser intelligemment. Et si elle vous agace, rien n’interdit de désactiver… d’un appui.

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Cette fonction si controversée, qui séduit les constructeurs mais irrite une partie des mécaniciens et des automobilistes, c’est tout simplement le Start & Stop.

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