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Les Tesla dans le viseur du contrôle technique : que se passe-t-il vraiment ?

Publié par Killian Ravon le 30 Nov 2025 à 14:20

L’ADAC vient de publier son dernier rapport sur les résultats des voitures au contrôle technique allemand. Et les modèles de la marque américaine s’y distinguent… Pour de mauvaises raisons.

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Tesla Model Y blanche sur un pont élévateur, un mécanicien inspecte la roue avant lors d’un contrôle technique en atelier
Contrôle technique sous tension : la suspension et les freins des Tesla scrutés de très près.

Dans un contexte où Tesla connaît déjà un coup de frein sur les ventes. Ces chiffres tombent au plus mauvais moment. Que disent vraiment les données, et surtout, pourquoi les modèles de la marque sont-ils autant épinglés ? Alors que d’autres voiture électrique s’en sortent très bien ?

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Tesla Model 3 blanche stationnée sur une route désertique, illustrant une berline électrique récente avant son passage au contrôle technique
« Une berline Tesla récente, encore impeccable… avant l’épreuve du contrôle technique. »
Crédit : Pixabay / capitalstreet_fx06
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Une étude qui tombe mal pour Tesla

Depuis plusieurs mois, Tesla enchaîne les signaux mitigés. La marque a perdu sa première place mondiale sur le marché de l’électrique au profit de BYD. Tandis que ses immatriculations reculent dans de nombreux pays. Pour tenter de relancer la machine, le constructeur multiplie les mises à jour logicielles. Les nouvelles versions et les accessoires destinés à séduire de nouveaux clients.

Dans ce contexte déjà tendu, l’étude de l’ADAC vient ajouter une pression supplémentaire. Très influente en Europe, la fédération automobile allemande publie chaque année un rapport fondé sur les données du TÜV. L’organisme chargé du contrôle technique outre-Rhin. Pour cette édition, plus de 9,5 millions d’examens réalisés entre juillet 2024 et juin 2025 ont été analysés. Toutes motorisations confondues.

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Les résultats sont scrutés à la loupe par l’industrie comme par les automobilistes. Car ils donnent un aperçu concret du vieillissement réel des véhicules. Et cette fois, les modèles de la marque d’Elon Musk apparaissent clairement en difficulté, notamment au moment du tout premier contrôle, celui des voitures âgées de deux à trois ans.

Ce mauvais signal intervient alors que l’arrivée du système FSD, la conduite autonome avancée de Tesla, reste incertaine en Europe. Autrement dit, la marque voit son image d’innovation mise à mal au moment même où la fiabilité et la qualité perçue deviennent des arguments décisifs pour l’électrique.

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Un passage au contrôle technique plus compliqué que prévu

Le rapport montre que les voitures de la marque échouent plus souvent que la moyenne lors de leur passage au TÜV. Le cas le plus emblématique concerne le SUV compact Model Y, l’un des véhicules électriques les plus vendus en France comme en Europe. Pourtant, au centre de contrôle, le tableau est nettement moins flatteur.

Dans la catégorie des véhicules de deux à trois ans, le Model Y est celui qui se voit signaler le plus grand nombre de défauts jugés « significatifs ». Ce sont des anomalies suffisamment importantes pour nécessiter une contre-visite et, surtout, pour potentiellement impacter la sécurité. Mais saviez-vous que ces problèmes touchent aussi d’autres modèles électriques, parfois pour des raisons communes liées à leur conception ?

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La berline Model 3 n’est pas épargnée. Même si ses chiffres sont légèrement meilleurs que ceux du SUV, elle reste clairement dans le bas du classement. Concrètement, cela signifie qu’une part non négligeable des propriétaires se retrouve recalée dès le premier contrôle, là où beaucoup imaginent au contraire qu’une voiture récente, et encore plus une électrique, passera l’examen sans difficulté.

Pour autant, il serait faux de croire que seules les Tesla souffrent de cette réalité. L’ADAC rappelle que de nombreuses voitures zéro émission connaissent elles aussi des soucis lors du passage sur les ponts élévateurs. Et derrière cette tendance, un même suspect revient systématiquement : la masse élevée des véhicules et l’impact de cette charge sur les organes mécaniques.

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Profil d’une Tesla rouge garée en rase campagne, utilisée pour illustrer l’usure des trains roulants des véhicules électriques modernes
« Le poids des batteries sollicite fortement les trains roulants des Tesla les plus récentes. »
Crédit : Pixabay / fraser-canv
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Le poids de la batterie, ennemi silencieux des trains roulants

Au cœur des explications avancées par les experts figure la batterie, véritable « plancher » énergétique de la voiture électrique, mais aussi source de kilos supplémentaires. Une voiture électrique pèse souvent nettement plus que son équivalent thermique, et ce surpoids ne reste pas sans conséquence sur le long terme.

Le directeur général de l’association TÜV, Joachim Bühler, rappelle que les suspensions d’essieu souffrent particulièrement de cette masse importante. En clair, amortisseurs, bras de suspension et éléments de liaison au sol sont davantage sollicités au quotidien. Sur route dégradée, sur les ralentisseurs ou lors des freinages appuyés, ces pièces travaillent plus fort et peuvent s’user plus vite.

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C’est l’une des raisons pour lesquelles les contrôleurs retrouvent fréquemment des défauts au niveau de la suspension et des essieux sur les Tesla. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que ces pièces ne cassent pas forcément du jour au lendemain : elles se dégradent progressivement, jusqu’au moment où le contrôle technique met en lumière un jeu excessif ou une usure anormale.

Dans le cas du Model Y, ce poids important se conjugue à une carrosserie haute typique des SUV. L’ensemble peut accentuer les efforts sur le châssis et les trains roulants, ce qui explique que ce modèle soit particulièrement surveillé sur ces points par les centres de contrôle allemands.

Tesla en charge sur une borne rapide au bord d’un lac, montrant l’utilisation quotidienne d’une voiture électrique à batterie
« Recharges à répétition, kilomètres qui s’enchaînent… et des pièces mécaniques mises à rude épreuve. »
Crédit : Pixabay / Blomst
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Freinage régénératif, entretien et éclairage : un cocktail défavorable

Autre particularité des véhicules de la marque : le freinage régénératif. Sur une Tesla comme sur beaucoup d’électriques, lever le pied de l’accélérateur suffit déjà à ralentir fortement la voiture, en utilisant le moteur pour récupérer de l’énergie. Résultat, les freins classiques – disques et plaquettes – sont moins souvent sollicités.

Sur le papier, cela peut sembler positif, puisque l’usure des plaquettes diminue. Mais le revers de la médaille, souligné par l’ADAC, est moins connu. Des freins peu utilisés peuvent se gripper, se corroder ou présenter des surfaces de disques irrégulières. À terme, cela peut dégrader la qualité du freinage et être relevé comme défaillance lors du contrôle technique.

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Les contrôleurs allemands notent aussi des problèmes du côté de l’éclairage. Les LED de certains modèles auraient tendance à tomber en panne ou à présenter des dysfonctionnements. Là encore, il ne s’agit pas de détails esthétiques, mais bien de sécurité : un phare défectueux ou mal réglé est un motif classique de contre-visite.

Montage graphique du mot Tesla formé par des reflets de carrosseries, utilisé pour illustrer l’image de marque des véhicules électriques
« Une image de marque forte… mais des résultats au contrôle technique qui posent question. »
Crédit : Pixabay / Vfintarts

Un entretien non obligatoire mais nécessaire

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S’ajoute enfin un point très spécifique à la marque : l’entretien. Chez Tesla, les révisions périodiques ne sont pas obligatoires. L’idée est séduisante pour le portefeuille, mais elle a une conséquence directe sur les résultats au TÜV.

Des anomalies qui auraient pu être détectées et corrigées lors d’un passage régulier en atelier – comme c’est le cas dans d’autres réseaux – ne le sont tout simplement pas. Elles ressortent alors d’un coup au contrôle, ce qui plombe les statistiques du constructeur.

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Certains observateurs pointent également la qualité d’assemblage jugée inégale selon les modèles et les sites de production. C’est précisément ce mélange de surpoids, de composants sollicités différemment et d’entretien parfois repoussé qui explique pourquoi les Tesla accumulent plus facilement les remarques lors de ce premier bilan de santé officiel.

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Tesla blanche en mouvement sur une route, illustrant un véhicule électrique en usage courant avant le contrôle de sécurité
« Sur la route, les défauts restent invisibles… jusqu’au passage sur le banc du contrôle technique. »
Crédit : Pixabay / Maryviolet

Quand d’autres voitures électriques brillent au contrôle

Pour comprendre la portée du rapport, il faut aussi regarder ce qui se passe du côté des bons élèves. Car toutes les voitures zéro émission ne vivent pas le même enfer au TÜV, loin de là. Et c’est même un signal intéressant pour ceux qui croient que l’électrique serait forcément synonyme de problèmes au contrôle technique.

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Parmi les modèles étudiés, la Mini Cooper SE s’offre ainsi une place très enviable, avec un taux de défauts significatifs limité à 3,5 %. Là où les Tesla sont en difficulté, cette petite citadine parvient au contraire à passer presque sans encombre, ce qui montre qu’un véhicule électrique peut très bien vieillir… à condition que conception et entretien suivent.

Juste derrière, l’Audi Q4 e-tron affiche un score de 4 %, tandis que la Fiat 500e se situe à 4,2 %. Volkswagen n’est pas en reste avec sa compacte ID.3, créditée de 5,5 % de défauts, et le duo ID.4/ID.5 qui reste à 6,1 %. Ces chiffres rappellent qu’il existe déjà sur le marché des électriques qui traversent l’épreuve du contrôle technique avec beaucoup moins de remarques que la moyenne.

À l’inverse, tout le monde ne réussit pas. La Dacia Spring, autre modèle emblématique de la transition électrique, déçoit avec un taux d’échec de 13 %. Elle se rapproche ainsi dangereusement des valeurs relevées sur les Tesla, preuve que le low-cost électrique n’échappe pas non plus aux contraintes de poids, de trains roulants et de composants parfois simplifiés.

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En filigrane, le rapport ADAC/TÜV dessine donc une image contrastée. Oui, certaines voitures électriques offrent un très bon bilan au contrôle. Mais d’autres, souvent plus lourdes ou moins suivies en entretien, peinent à encaisser leurs premières années de roulage sans accumuler les défauts significatifs.

Le verdict final : la vraie place des Tesla dans le classement

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Reste la question que tout le monde se pose : à quel point les Tesla sont-elles réellement « mauvaises » dans cette étude ? C’est là que la révélation tombe, et elle est loin d’être anodine.

Sur les 110 modèles passés au crible par l’ADAC, le Model Y se classe tout simplement dernier. C’est le véhicule présentant le plus grand nombre de défauts dans la catégorie des autos de deux à trois ans, avec 17,3 % de défaillances significatives relevées lors du contrôle.

La Model 3 ne sauve pas vraiment l’honneur. Elle fait un peu mieux, mais reste très mal classée, avec 13,1 % de défauts, ce qui revient à dire qu’en pratique, environ une voiture sur huit est recalée au contrôle technique après seulement quelques années de service.

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À l’autre extrémité du tableau, toutes motorisations confondues, c’est une petite citadine thermique qui tire son épingle du jeu : la Mazda 2. Elle affiche un taux de défauts significatifs de seulement 2,9 %, preuve qu’un véhicule compact, léger et correctement suivi peut traverser le premier contrôle sans encombre majeur.

Au final, ce rapport ne condamne pas l’électrique, mais rappelle que son architecture – poids des batteries, usage du freinage, complexité de certains composants – impose une vigilance différente.

Pour Tesla, il confirme surtout un défi très concret : améliorer la qualité d’assemblage, inciter davantage à l’entretien préventif et limiter ces défauts qui, une fois devant le contrôleur, se traduisent par des recalages en série.

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