Avatar 2 boycotté : quelle est la raison ?
Avatar 2 est sorti au cinéma il y a désormais plus d’une semaine, et le film bat des records ! Cependant, certains appellent au boycott du film. Et cela pour des causes de racisme. Une partie de la communauté amérindienne semble vent debout contre le nouveau métrage de James Cameron.
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Avatar 2 : Un succès incroyable, mais des critiques
En une semaine, Avatar 2 : La voie de l’eau en est à quasiment trois millions d’entrées en France. Le film semble atteindre le succès attendu ! En effet, le film doit rapporter gros pour être rentable. Un bon signe pour James Cameron et ses projets de suites. Les retours sont bons, que ce soit pour la presse ou le grand public.
Néanmoins, le nouveau blockbuster de James Cameron ne semble pas faire l’unanimité chez certaines communautés. C’est ce que révèlent certains médias américains, dont le Los Angeles Times. En effet, d’après le journal, une partie de la communauté amérindienne appelle un boycott du film.
La coprésidente de l’association Indigenous Pride LA, Yuè Begay, a ainsi parlé d’un film « horrible et raciste » . Sur Twitter, elle a écrit : « Nos cultures nous ont été enlevées de manière nuisible pour satisfaire le complexe du sauveur d’un seul homme » .
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Avatar dérangeait déjà en 2009
Quelques éléments dérangent. Tout d’abord, les propos tenus par James Cameron lors d’une interview au Guardian en 2010. À la sortie d’Avatar premier du nom, l’Américain s’est exprimé ainsi sur son film : « J’avais l’impression d’être 130 ans en arrière et de regarder ce que les Sioux auraient pu dire à un moment où ils étaient en train d’être massacrés et où on exigeait d’eux qu’ils s’en aillent » .
Il avait ajouté : « Cela a été une force motrice dans l’écriture d’Avatar. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que si les Sioux Lakota avaient eu une fenêtre temporelle, leur permettant de voir l’avenir, de voir que le taux de su*cide de leurs enfants est le plus élevé de notre nation, de voir ce qui se passe maintenant, ils se seraient battus beaucoup plus fort » .
Un récit qui s’inspire des Amérindiens et des Maoris
Le premier volet semble s’inspirer du destin des « Premières Nations » au Canada. Le second, lui, semble puiser dans la culture des Maoris, peuple polynésien, présent en Nouvelle-Zélande. En 2012, James Cameron avait qualifié son premier film de « récit de science-fiction inspiré de l’histoire de l’Amérique du Nord et du Sud au début de la période coloniale » . Dix ans plus tard, l’homme avait déclaré avoir entendu les critiques et avoir rectifié le tir pour son deuxième volet.
Cependant, les changements faits dans ce deuxième film peinent à convaincre. Pour Mana Tyne, jeune Maori australienne, qui a été interrogée par le Washington Post, la représentation du tatouage traditionnel, le Ta moko, est grossière. Ces « formes abstraites et dénuées de sens« seraient plus là pour l’esthétique que pour l’hommage.
Le blueface
Pour beaucoup des boycotteurs, les problèmes du deuxième film sont les mêmes que le premier. Les personnages bleus continuent d’être interprétés par des personnes qui ne sont pas issues de communautés amérindiennes. Alors que le récit s’inspire d’eux et de leur culture.
Yuè Begay a souligné sur Twitter : « C’est une forme de caricature raciste, qu’on qualifie de ’Blueface’ (en référence au film de 2009), un phénomène qui vise à s’approprier beaucoup d’éléments de cultures non-blanches, les mélanger sans discernement, de manière flagrante, tout en laissant jouer des acteurs blancs pour enfin se servir de l’argument de la fiction comme médium pour valider cette construction du monde » .
Les équipes du réalisateur et James Cameron lui-même ont été contactés par de nombreux médias pour répondre à ce sujet. Le réalisateur n’a pas répondu aux sollicitations.
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