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Affaire Jubillar : ce détail repéré près de la maison de Delphine pourrait tout changer au procès

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Un nouveau rebondissement dans une affaire sans preuve matérielle

Presque cinq ans après la disparition de Delphine Jubillar, l’affaire continue de diviser et d’alimenter les débats. Alors que les preuves matérielles manquent, chaque détail compte. Et l’un d’eux, lié à la voiture du couple, attire désormais toute l’attention de la cour.

Ce détail, a priori anodin, pourrait remettre en cause la version de Cédric Jubillar, principal accusé dans la disparition de son épouse, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.

Une voiture au centre des interrogations

Selon la version de Cédric Jubillar, Delphine aurait quitté leur domicile de Cagnac-les-Mines dans la nuit, à pied, après une dispute. Le lendemain matin, la Peugeot 207 bleue de la jeune infirmière se trouvait toujours garée devant la maison. Un argument que la défense utilise pour soutenir qu’elle serait partie d’elle-même, sans véhicule.

Mais deux témoignages viennent aujourd’hui bousculer cette chronologie. Selon eux, la voiture aurait changé de position entre le soir du 15 décembre et le matin du 16.

Une meilleure amie persuadée que la voiture a bougé

La première à soulever cette incohérence est la meilleure amie de Delphine Jubillar, une mère de famille de 48 ans. À la barre, elle affirme être formelle : le véhicule n’était pas garé dans le même sens avant et après la disparition.

« Je sais parfaitement dans quel sens elle était garée, je l’ai vue rentrer avec les enfants ce soir-là », a-t-elle assuré lors de son audition, citée par Franceinfo. Elle raconte même avoir failli écraser le chien de Delphine, sorti l’accueillir au moment où la jeune femme se garait « dans le sens de la montée », comme à son habitude.

Or, le lendemain matin, lorsque les gendarmes se rendent sur place, la Peugeot 207 est cette fois garée « dans le sens de la descente ».

Un voisin confirme la même observation

Un voisin du couple vient appuyer cette version. Ce dernier assure qu’il a vu la voiture dans le sens de la montée le soir du 15 décembre, puis dans le sens inverse à 7 h 30 le lendemain.

Il précise s’en souvenir précisément car il stationnait sa camionnette blanche juste au-dessus. Ce repère visuel lui aurait permis de constater clairement le changement de position du véhicule.

Des constatations appuyées par les gendarmes

Les premiers gendarmes arrivés sur place, surnommés les « primo-intervenants », confirment eux aussi que la voiture était orientée vers le bas de la rue au moment de leurs constatations. Ce détail figure dans le procès-verbal établi le 17 décembre 2020.

Cette cohérence entre plusieurs témoignages intrigue les magistrats. Si la voiture a effectivement été déplacée dans la nuit, cela remettrait en cause la version selon laquelle Delphine serait partie à pied.

Un scénario lourd de conséquences

Si la Peugeot 207 a bougé après le départ présumé de Delphine, cela pourrait signifier qu’une autre personne — potentiellement Cédric Jubillar — l’a utilisée. Cette hypothèse, évoquée par l’accusation, ouvre la voie à plusieurs possibilités : un déplacement nocturne, une dissimulation du corps, ou tout autre acte postérieur à la disparition.

Mais rien n’est encore prouvé. L’accusé nie catégoriquement avoir touché à la voiture cette nuit-là. Pour lui, ce détail ne repose que sur des souvenirs approximatifs.

La défense contre-attaque

Les avocats de Cédric Jubillar, Me Emmanuelle Franck et Me Alexandre Martin, tentent de démonter la solidité de ces témoignages. Ils ont d’abord pointé un élément troublant : la meilleure amie n’a évoqué cette histoire de changement de sens de stationnement que lors de sa cinquième audition, plusieurs mois après les faits.

La défense estime que cette précision tardive peut être influencée par les échanges avec les enquêteurs ou par le temps écoulé. Ils soulignent également l’absence d’élément matériel — aucune trace de déplacement, ni empreinte ni signal GPS ne vient confirmer ce changement.

Le témoignage du voisin remis en cause

Concernant le voisin à la camionnette blanche, les avocats notent une incohérence dans le dossier. Dans le procès-verbal rédigé le 17 décembre, les gendarmes mentionnent bien la position de la Peugeot, mais pas la présence d’une camionnette à proximité.

Or, cette camionnette figure dans les images et les constats réalisés lors d’une reconstitution en 2023. Pour la défense, cela suffit à fragiliser la crédibilité du témoin, qui pourrait avoir reconstitué le souvenir après coup.

Lors de son audition, l’un des gendarmes a d’ailleurs précisé qu’il « se focalisait sur la voiture » et non sur les autres véhicules garés, ce qui explique pourquoi cet élément n’apparaît pas dans le rapport initial.

Un détail minime, un impact majeur

Cette question du sens de stationnement pourrait sembler secondaire, mais elle prend une importance capitale dans une affaire où les preuves directes manquent.

Un simple déplacement de véhicule pourrait suffire à reconfigurer la chronologie des faits. Il placerait potentiellement Cédric Jubillar au volant cette nuit-là, ce qu’il nie depuis le premier jour.

Un témoin clé attendu à la barre

Le voisin à la camionnette doit être entendu le 7 octobre. Son audition est très attendue, car elle pourrait soit renforcer la thèse d’un déplacement suspect du véhicule, soit définitivement affaiblir l’argument de l’accusation.

Ce nouvel épisode illustre à quel point le procès Jubillar reste suspendu à une accumulation de détails. Faute d’indices matériels solides, chaque témoignage, chaque observation ou souvenir devient une pièce possible du puzzle.

À ce stade, impossible d’affirmer si la Peugeot 207 bleue a réellement bougé dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Mais ce détail, ancré dans les mémoires de plusieurs témoins, pourrait bien peser lourd dans la balance judiciaire.