« Blessée » par Brigitte Macron, la femme qui accuse Ary Abittan brise le silence
Touchée par les déclarations de la Première dame, la plaignante sort du silence et exprime sa reconnaissance aux militantes féministes.
Affaire Ary Abittan : Brigitte Macron relance le débat
Ary Abittan sous le feu des projecteurs. Si le comédien se réjouit de son retour sur scène, il émet toutefois quelques craintes. Sur une vidéo récemment parue sur les réseaux sociaux, il les exprime à la Première dame et dénonce les intrusions de militantes féministes du collectif #NousToutes lors de ses représentations. Une présence qui jette un froid dans le public et le ramène à l’image d’agresseur dont il pensait s’être départi en se faisant discret.
Or, les victimes n’oublient pas. De même que leurs soutiens qui ne comprennent pas l’appui dont bénéficie le comédien, ouvertement épaulé par quelques personnalités. Brigitte Macron elle-même ne se gêne pas pour qualifier les perturbatrices de « sales connes », faisant le choix d’ignorer les accusations dont Ary Abittan fait l’objet.
Une critique acerbe qui remet sur le devant de la scène l’affaire délaissée par les médias. Si bien que la victime présumée elle-même a brisé le silence et confié avoir été blessée par les déclarations de l’épouse d’Emmanuel Macron.
À lire aussi
La plaignante blessée par la Première dame
« ‘Sales connes’, ces mots violents ravivent des souffrances profondes, qui me rappellent combien cela m’a aidée, dans toute ma reconstruction, de voir les actions menées par des militantes », commence-t-elle dans les colonnes du Monde. « Entendre aujourd’hui des paroles blessantes prononcées par la Première dame, censée œuvrer pour la cause des femmes, me fait me sentir abandonnée et amplifie un traumatisme avec lequel je dois vivre chaque jour. »
Ce témoignage est l’occasion pour le journal de revenir sur le déroulé de l’affaire. Il rappelle notamment que la plaignante a 22 ans lorsqu’elle rencontre le comédien de 47 ans. Ils se rapprochent et entretiennent des rapports, jusqu’à une nuit dont la jeune femme peine à surmonter le traumatisme.
« À un moment, il m’a pénétrée fortement dans le vagin et tout de suite après dans l’anus tout aussi fort. J’ai hurlé de douleur, puis il m’a dit instantanément que c’était une erreur. C’est impossible qu’il ait pris ce cri comme un cri de plaisir », confie-t-elle aux enquêteurs. Une plainte sera déposée le soir-même. En plus de la pénétration anale non consentie, il est question d’une gifle assénée le soir des faits.
À lire aussi
L’affaire aboutit sur un non-lieu
Au moment des examens médicaux, les médecins relèvent cinq plaies vaginales de plusieurs centimètres et deux plaies saignantes « compatibles avec une pénétration anale ». Entendu à son tour, Ary Abittan reconnaîtra deux rapports qu’il estime être consentis. Il reste toutefois dans l’impossibilité d’expliquer les blessures sexuelles de son ancienne partenaire.
Contre toute attente, l’affaire aboutira finalement sur un non-lieu. « À ce jour, il ne ressort pas d’indices graves ou concordants », indique la juge d’instruction. La chambre d’instruction a confirmé la décision après appel.
Accusation de viol : l’acteur Ary Abittan bénéficie d’un non-lieu https://t.co/vH59NaAXN1
— Le Monde (@lemondefr) April 3, 2024
Depuis, la jeune femme – aujourd’hui âgée de 27 ans – dit mener une vie « monacale, dans une bulle », car « chaque exposition à un article qui parle de lui réactive [s]on stress post-traumatique ». Elle a trouvé du travail et évolue bien loin des réseaux sociaux.