« C’est une sanction » : des éducateurs rasent les cheveux d’un enfant dans un foyer, les internautes indignés
Le 9 décembre 2025, Franceinfo a mis en mumière un fait divers qui fait froid dans le dos : en février 2025, un enfant de huit ans placé dans un foyer parisien a été filmé pendant qu’une éducatrice lui rasait entièrement la tête, sans l’accord de quiconque.
Les vidéos, moqueries et échanges WhatsApp ont ensuite circulé en interne. Entre silence judiciaire et explications bancales du foyer, la mère et son avocat tentent encore d’obtenir des réponses.
Un enfant rasé en guise de punition
D’après Franceinfo ce mardi 9 décembre 2025, l’affaire remonte à février : dans un foyer de l’ASE du 13e arrondissement, un enfant de 8 ans a été installé torse nu sur une chaise pendant qu’une éducatrice lui rasait la tête.
La scène a été filmée, puis envoyée sur une boucle WhatsApp professionnelle où certains éducateurs se sont laissé aller à des moqueries.
Sur l’une des vidéos que Franceinfo a pu visionner, l’adulte qui filme lance : « On va t’appeler double face », tandis qu’un autre enfant commente : « On dirait Aladin ! »
L’éducatrice, elle, lâche même : « Ça fait grave stylé ». Mais dans les captures d’écran citées par Franceinfo, on comprend vite que tout cela n’a rien d’un jeu.
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À une collègue qui demande : « Vous avez vu avec les parents pour le raser à blanc ? », un éducateur répond : « Non nous avons pris la décision sans consulter personne ».
Une autre questionne si « c’était la demande de l’enfant », et une quatrième coupe court : « C’est une sanction ».
Malgré quelques réactions indignées : « Si c’est pas une blague, c’est très très grave », la vidéo tourne, et l’enfant subit ensuite des moqueries à l’école, au point de porter un bonnet pendant plusieurs mois.
Du côté de la mairie de Paris, citée par Franceinfo, la réaction est sans détour : « Nous avons pris connaissance avec consternation de l’initiative […] de raser la tête d’un petit garçon ».
La Ville dit avoir été informée tardivement en septembre et rappelle que « ni l’accord de l’enfant, ni l’autorisation de sa mère […] ne sauraient justifier cette pratique humiliante ».
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La mère va porter plainte
Le foyer aurait avancé plusieurs explications successives, allant d’un « coiffeur qui se serait raté » à un problème de poux que les salons refusaient de traiter.
Une version contestée par la mère, les coiffeurs habituels assurant n’avoir jamais refusé l’enfant. L’éducatrice qui tenait la tondeuse s’est ensuite mise en arrêt, appelant la mère tard le soir pour lui dire que « la vidéo ne reflète pas la scène telle qu’elle s’est réellement passée ».
L’avocat de la famille a signalé les « faits de maltraitance » à la juge des enfants le 23 septembre, mais malgré un accusé de réception, aucune suite n’a été donnée.
La mère, encouragée à porter plainte, hésite : elle craint de voir son enfant transféré loin de Paris. Pendant ce temps, l’enfant, qui a fêté son neuvième anniversaire, reste dans le même foyer et dit même s’y sentir bien, malgré l’humiliation de février.
Franceinfo rapporte qu’un chef de service, apprenant les pratiques du groupe 6-10 ans, aurait lâché : « C’est quoi cette bande d’éducs ? »
Une phrase qui résume assez bien le malaise général autour d’un épisode où, comme le dit l’avocat : « On place des enfants pour les protéger […] et on se retrouve avec un petit garçon qui est apeuré pendant plusieurs semaines ».