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Polémique sur le parking : une mendiante du Super U de Saint-Brevin au cœur des soupçons

Publié par Killian Ravon le 21 Nov 2025 à 10:33

Depuis plusieurs semaines, une femme qui tend la main devant un Super U de Saint-Brevin-les-Pins fait parler d’elle bien au-delà des caisses.

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Femme assise sur le bitume du parking d’un supermarché, capuche relevée, tenant un gobelet pour demander de l’argent.
Une femme mendie silencieusement sur le parking d’un supermarché, sous le regard indifférent des voitures qui défilent.

Des panneaux affichés dans le magasin alertent les clients et laissent entendre qu’il s’agirait d’une arnaque. Entre méfiance et malaise, cette scène, observée à l’automne 2025, soulève une question simple et pourtant impossible à trancher pour l’instant.

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Femme assise sur le trottoir d’une grande ville, emmitouflée dans un manteau, un gobelet posé devant elle pour demander de l’aide.
Une silhouette discrète qui tend la main au milieu de l’indifférence générale.
Crédit : Pixabay – Anne-Onyme
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Au Super U de Saint-Brevin, une présence devenue familière

Sur le parking du supermarché, les habitués ont pris l’habitude de croiser la même femme, assise ou debout à proximité de l’entrée, une main tendue, un sac ou un gobelet à ses pieds. Elle est là de longues heures, par tous les temps, à la sortie des courses.

Pour certains, elle fait désormais partie du décor quotidien. On la remarque au passage, on lui glisse parfois quelques pièces ou un sandwich, sans vraiment connaître son histoire. Pour d’autres, cette présence interpelle, dérange même, surtout lorsque la météo se gâte et que le vent s’engouffre sur l’esplanade.

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Rien, à première vue, ne permet de confirmer sa situation. Elle ne parle que très peu, reste à l’écart, esquisse un sourire aux personnes qui s’arrêtent. Dans bien des villes, ce type de scène se répète devant les magasins, mais ici, un élément a fait basculer la routine dans la polémique.

Femme agenouillée sur un trottoir, vêtue d’un long manteau, tenant un gobelet face aux passants qui défilent sans s’arrêter.
La demande de quelques pièces face au flot pressé des passants.
Crédit : Pixabay – aamiraimer

Des panneaux d’alerte qui accusent une « fausse mendiante »

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À l’intérieur du Super U, le ton est tout autre. Depuis plusieurs semaines, des panneaux d’alerte ont été installés près des caisses. Ils ne citent pas le nom de la femme, mais la décrivent très clairement et mettent en garde contre ses sollicitations.

Le message est direct : les clients sont informés qu’elle « est déposée en Mercedes » avant de venir faire la manche. Les écriteaux affirment aussi qu’elle jetterait une partie de la nourriture qui lui est donnée, ne gardant que ce qui l’intéresse et abandonnant le reste dans les poubelles du marché voisin.

Derrière ces phrases lapidaires, l’idée qui s’impose est celle d’une fausse mendiante, d’une personne qui jouerait la comédie pour tirer profit de la générosité des autres. Le doute est semé dès le passage en caisse, à un moment où chacun a encore son porte-monnaie à la main.

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Pour la direction du magasin, ces panneaux seraient une manière de « protéger » la clientèle, lassée de voir certains se sentir dupés. Mais saviez-vous que ce type de mise en garde publique reste assez rare, les enseignes préférant généralement gérer ce genre de situation de façon discrète, en lien avec les autorités locales ?

Entre méfiance et compassion, des clients profondément partagés

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Ces messages n’ont pas tardé à diviser. Certaines personnes ont décidé d’y croire, sans chercher plus loin. C’est le cas de Marie-Thé, 78 ans, qui, touchée au départ par la situation de la sexagénaire assise devant le magasin, a fini par renoncer à l’aider, persuadée d’avoir affaire à une manœuvre organisée.

D’autres habitués n’arrivent pourtant pas à s’y résoudre. Ils continuent à lui offrir un café, un sandwich ou quelques pièces. Pour eux, il paraît difficile d’imaginer qu’une personne qui ne serait pas réellement dans le besoin « s’amuserait à passer huit heures par jour dehors, en plein vent », comme le confient certains.

Entre ces deux visions, une même impression domine : celle d’une profonde incertitude. Les uns se sentent floués, les autres craignent au contraire qu’on accable une personne déjà en détresse. Dans les allées du magasin, le sujet revient dans les conversations et, parfois, les regards se font plus durs lorsque les clients croisent la mendiante sur le parvis.

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Cette situation illustre aussi la manière dont la mendicité peut fracturer l’espace public. À quelques mètres seulement des rayons bien garnis et des promotions, la présence d’une femme sans-abri rappelle brutalement une réalité sociale que beaucoup préfèrent ne pas voir.

Vieille femme assise au sol contre un mur, tournée de dos, un gobelet devant elle sur une grande rue piétonne animée.
La solitude d’une femme qui tente de survivre dans l’espace public.
Crédit : Pixabay – TheOtherKev

Une direction convaincue qu’il ne s’agit pas d’une personne dans le besoin

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Sollicitée au sujet de ces affiches, la direction du magasin a choisi de ne pas s’exprimer publiquement. Le directeur a refusé de répondre aux questions des médias, tout en maintenant sa position : selon lui, cette femme ne serait pas réellement dans le besoin.

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Ce refus de s’expliquer plus en détail alimente autant les soupçons que les critiques. Certains clients estiment que si le magasin va jusqu’à placarder de tels messages, c’est qu’il disposerait d’éléments solides pour étayer ses propos. D’autres, au contraire, y voient une forme de stigmatisation, voire une manière de chasser la mendicité des abords du supermarché sans assumer pleinement cette décision.

Ce flou nourrit les discussions. Pourquoi parler d’une personne « déposée en Mercedes » sans en dire davantage ? Comment la direction a-t-elle obtenu ces informations ? Y a-t-il eu des échanges avec les services sociaux ou les autorités locales avant de mettre en place ces panneaux ? Autant de questions qui, pour l’instant, restent sans réponse officielle.

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Ce contexte un peu opaque laisse finalement la place à toutes les interprétations. Et pendant que les adultes débattent entre eux, la femme visée par ces affiches continue de s’asseoir, jour après jour, devant les portes automatiques.

Voitures alignées sur un grand parking devant un supermarché moderne, prises en vue large en plein jour.
Les parkings de supermarchés, lieux de passage où la précarité reste souvent invisible.
Crédit : Pixabay – Diplomdesigner

La sexagénaire roumaine dit vivre réellement à la rue

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Car, au milieu de ce brouhaha, la principale intéressée a fini par prendre la parole. La mendiante, prénommée Violette, 60 ans, d’origine roumaine, a accepté de répondre aux questions d’une radio locale. Elle y assure qu’elle vit réellement dehors, qu’elle dort dans la rue et qu’elle ne joue aucun rôle.

Selon son témoignage, ces panneaux ont profondément changé son quotidien. Depuis leur apparition, elle dit subir des remarques agressives, des regards méprisants, parfois des réflexions à voix haute lorsqu’elle tend la main. Elle affirme que certains, convaincus qu’elle ment, n’hésitent plus à la rabrouer, comme si les écriteaux suffisaient à la condamner.

Violette se défend aussi des accusations portées contre elle. Elle conteste l’idée d’être « déposée » en voiture de luxe avant de venir mendier et explique qu’elle ne jette pas la nourriture par caprice, mais qu’il peut lui arriver de se débarrasser de produits qu’elle ne peut pas conserver ou consommer. De son point de vue, les panneaux lui collent une étiquette d’arnaqueuse qu’elle juge profondément injuste.

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Mais ce détail que peu de gens connaissent complique encore davantage la situation : ni la mairie, ni la police municipale, ni le CCAS de la commune n’ont pu fournir la moindre information sur elle. Les services locaux disent ne pas disposer de dossier la concernant et ne pas vraiment savoir qui elle est ni où elle passe ses nuits.

Femme sans-abri âgée assise contre un mur en ville, les épaules voûtées, un mégot aux lèvres, regard perdu au sol.
Une femme sans-abri épuisée, figée sur le trottoir, symbolise la dureté du quotidien dans la rue.
1680898 – Pixabay

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Que retenir ?

Au final, chacun reste donc avec ses convictions. Une enseigne persuadée d’avoir affaire à une fausse mendiante, des clients partagés entre colère et empathie, et une SDF qui affirme de son côté lutter simplement pour survivre. À Saint-Brevin-les-Pins, l’affaire laisse une impression de malaise : derrière quelques mots imprimés sur du papier, c’est toute la frontière fragile entre fraude et détresse réelle qui apparaît, sans que personne, pour l’instant, ne puisse trancher avec certitude.

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1 commentaire

  • G
    GG la poste
    21/11/2025 à 14:17
    Bonjour,Je peux hélas être d'accord avec le magasin ! car j'ai vu à angers une voiture qui venait chercher une mendiante le soir ! La femme oringinaire de l'est ! Donc attention nous sommes beaucoup à nous faire arnaquer

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