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Psychologie : ces forces mentales de la génération 60–70 qui manquent cruellement à nos relations d’aujourd’hui

Publié par Killian Ravon le 11 Déc 2025 à 10:03

Les personnes qui ont grandi dans les années 60 et 70 ont souvent un point commun qui frappe quand on les observe. Une manière plus calme, plus solide de traverser la vie… et les autres.

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Couple de seniors assis à une table en bois, discutant calmement avec des livres et une tasse de thé dans un salon lumineux
Une conversation simple et profonde, nourrie par des années de patience et de résilience silencieuse.

Alors que nos journées sont saturées d’écrans, de notifications. Et de décisions prises à chaud, leur façon de gérer l’incertitude, l’ennui. Ou les tensions relationnelles semble presque appartenir à un autre monde. Pourtant, ce « monde d’avant » n’a pas produit des êtres parfaits, mais des esprits entraînés différemment.

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En explorant ce que la psychologie décrit comme leurs principales forces mentales, on comprend mieux ce qui s’est perdu… Et pourquoi ces qualités sont si précieuses pour mieux vivre avec les autres, au travail comme en famille. Reste une question : ces ressources sont-elles définitivement réservées à ceux qui ont connu les années 60–70, ou pouvons-nous encore les réveiller aujourd’hui ?

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Portrait d’un couple de personnes âgées assis côte à côte sur un canapé, échangeant un moment calme dans un salon éclairé
« Un moment de calme partagé dans le salon, loin des écrans. »
– Crédit : Anonymous / National Museum in Warsaw

Quand la lenteur du quotidien forgeait une vraie force mentale

Pour les générations des années 60 et 70, rien n’allait aussi vite qu’aujourd’hui. Les informations arrivaient par le journal, la radio ou quelques chaînes de télévision. Un trajet demandait de l’organisation, un projet de la préparation. Et un simple coup de fil nécessitait parfois d’attendre près du combiné. Cette lenteur relative créait un environnement où il fallait composer avec l’incertitude, plutôt que tenter de tout contrôler.

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Sans GPS, sans suivi en temps réel, les plans pouvaient changer. Les nouvelles mettaient du temps à arriver et les imprévus étaient fréquents. Peu à peu, cela a façonné une patience qui n’avait rien d’abstrait. Accepter que tout ne soit pas instantané, supporter les délais sans paniquer, continuer à avancer. Même quand la réponse se faisait attendre.

Aujourd’hui, la gratification immédiate est devenue la norme : messages instantanés, livraisons en quelques heures, informations en flux continu. Cette habitude de tout obtenir vite fragilise parfois notre capacité à supporter l’attente, à tolérer un message sans réponse. Ou une décision qui traîne. Les personnes ayant grandi dans un autre rythme. Elles ont appris très tôt que la vie se déroule à son propre tempo. Leur force mentale s’est construite dans ce frottement permanent entre désir et réalité.

Couple âgé marchant ensemble dans la rue, vus de dos, illustrant le soutien mutuel et le temps qui passe à deux
« Avancer ensemble, même lorsque le rythme ralentit. »
– Crédit : Aneeshnl (Wikimedia Commons, CC BY 4.0).
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Patience, inconfort et gratification différée : un entraînement permanent

Vivre sans divertissement permanent, c’était aussi apprendre à supporter l’ennui. Les enfants restaient à table jusqu’à la fin du repas. Attendaient dans les salles d’attente sans téléphone, participaient aux tâches du quotidien sans que l’on cherche à les distraire en continu. Ce rapport plus direct à l’ennui a nourri une véritable tolérance à l’inconfort : on pouvait se sentir gêné, frustré, fatigué… Sans que ce soit vécu comme une catastrophe.

Les psychologues parlent de tolérance à la détresse : cette capacité à traverser des émotions désagréables sans s’effondrer ni exploser. Loin d’être un détail, elle aide à mieux gérer les tensions dans les relations, à rester présent quand un proche va mal. Ou simplement à ne pas fuir à la moindre contrariété. Les générations 60–70 ont appris, très tôt, que l’inconfort fait partie de la vie. Et qu’il finit, le plus souvent, par passer.

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Couple de seniors attablé partageant un repas, souriants, symbole de liens entretenus au fil des années
« Les petits rituels du quotidien qui consolident les liens. »
– Crédit : Bill Branson (Wikimedia Commons, CC0).

Un autre pillier à prendre en compte

À cette aptitude s’ajoute un autre pilier : la gratification différée. Dans ces décennies, on économisait longtemps pour un objet important, on attendait les grandes fêtes familiales, on guettait le courrier ou l’appel prévu une fois par semaine. Ce qu’on désirait ne se trouvait pas en quelques clics. L’attente n’était pas seulement supportée : elle structurait le quotidien, elle donnait du relief aux moments de plaisir.

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Les spécialistes soulignent que la capacité à différer une récompense est l’une des bases de la résilience et de la maîtrise de soi. Une étude citée dans le texte original rappelle ainsi qu’un bon self-control dans l’enfance est associé, à l’adolescence, à davantage de bien-être et à moins de stress et d’anxiété. De même, une méta-analyse publiée en 2020 montre que l’autorégulation dès la petite enfance prédit de meilleurs résultats scolaires, une meilleure santé mentale et des comportements de santé plus positifs à l’âge adulte. Sans le formuler ainsi, les générations 60–70 ont pratiqué cet entraînement au quotidien.

Des émotions mieux régulées et un vrai sentiment d’autonomie

Autre différence majeure : la façon de décider. Pour beaucoup de familles de l’époque, les choix importants se prenaient d’abord sur la base du bon sens : payer les factures, tenir ses engagements, honorer son travail. Les émotions avaient leur place, mais elles ne dictaient pas tout. On attendait des adultes qu’ils « tiennent » leurs responsabilités, même en cas de fatigue ou de mauvaise humeur.

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La psychologie parle ici de régulation émotionnelle : ressentir pleinement ce qui nous traverse, sans laisser ces émotions piloter toutes nos actions. Cette capacité, les générations 60–70 l’ont développée bien avant que la méditation ou la pleine conscience ne deviennent des tendances. Elle se manifestait de manière simple : aller travailler malgré une contrariété, ne pas tout remettre en question après une dispute, répondre à quelqu’un sans exploser même si l’on est irrité.

À cela s’ajoute une autre notion clé : le lieu de contrôle interne. On apprenait aux enfants que leurs efforts comptaient, que leurs décisions avaient un impact réel sur leur avenir. Bien sûr, la chance et le contexte jouaient un rôle, mais l’idée dominante restait : « Si je veux quelque chose, je dois travailler pour l’obtenir. » Cette conviction donnait le sentiment d’avoir prise sur sa vie, de ne pas être seulement balloté par les circonstances.

La différence avec aujourd’hui tient à ce glissement vers un sentiment d’impuissance, alimenté par l’actualité en continu et la comparaison permanente sur les réseaux sociaux. Là où certains se sentent désormais à la merci des événements, beaucoup de personnes ayant grandi dans les années 60–70 gardent encore cette impression intime de pouvoir agir, choisir, corriger. C’est un socle discret, mais puissant, pour se tenir debout dans les épreuves… et pour ne pas faire peser sur les autres la responsabilité de nos frustrations.

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Une attention profonde et des liens plus présents

Avant l’arrivée d’Internet, de la télévision à la demande et des smartphones, l’esprit n’était pas sollicité en permanence. Lire un livre pendant des heures, écouter un album du début à la fin, rédiger une lettre, suivre une émission hebdomadaire à heure fixe : autant de situations qui entraînaient l’attention profonde. On restait concentré sur une seule chose, sans passer d’une distraction à l’autre en quelques secondes.

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Les psychologues alertent aujourd’hui sur l’impact de la surstimulation numérique sur notre capacité de concentration. À force de passer d’une notification à une vidéo, puis à une conversation, notre attention se fragmente. Les adultes qui ont grandi dans les années 60–70, eux, ont gardé cette habitude de se plonger réellement dans une tâche : réparer un objet, jardiner, cuisiner, bricoler, sans vérifier leur téléphone toutes les deux minutes.

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Couple âgé sur une promenade en bord de mer, l’un en fauteuil roulant, contemplant ensemble le littoral
« Regarder dans la même direction, quel que soit l’âge. »
– Crédit : Shuman Charles / U.S. Fish and Wildlife Service

Une présence également dans les relations

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Cette capacité de présence ne concerne pas seulement les activités, mais aussi les relations. Avant les messages instantanés, un conflit ne pouvait pas se régler par un simple blocage ou une fuite silencieuse. Il fallait parler, parfois s’expliquer longuement, souvent en face à face. Les malentendus se discutaient autour d’une table, d’un café, au détour d’une promenade.

Gérer les conflits sans écran interposé a développé deux compétences rares : le courage d’aborder les sujets difficiles et la clarté dans l’expression. On apprenait à écouter le ton de la voix, à observer le langage non verbal, à choisir ses mots, à reconnaître quand on allait trop loin. Ce n’était pas toujours élégant, mais c’était direct. Cette forme d’honnêteté relationnelle renforçait la présence à l’autre : on assumait davantage ses positions, ses erreurs, ses demandes de pardon.

Dans un monde où un message peut être mal interprété en quelques secondes, cette manière plus incarnée de gérer les tensions reste une ressource précieuse. Elle permet de maintenir la qualité des liens malgré les désaccords, plutôt que de couper brutalement dès que quelque chose dérange.

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Couple âgé assis sur une plage, tourné vers la mer, profitant d’un moment de détente silencieux côte à côte
« Prendre le temps de se retrouver, simplement assis côte à côte. »
– Crédit : Hector Alejandro (Wikimedia Commons, CC BY 2.0).

Ce que ces générations peuvent encore nous enseigner aujourd’hui

Il serait tentant de transformer les décennies 60 et 70 en âge d’or. Ce serait pourtant oublier leurs nombreuses injustices et difficultés. Le texte le rappelle clairement : le passé n’a pas fabriqué des êtres parfaits, seulement des personnes entraînées par un environnement différent. Leur autonomie émotionnelle, leur patience ou leur capacité à affronter l’inconfort sont le fruit d’habitudes répétées, pas de dons mystérieux.

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Ces habitudes étaient d’ailleurs souvent très simples. Beaucoup entretenaient des liens solides avec la famille, les amis, le voisinage, en donnant du temps réel à ces relations. Ils savaient rester concentrés et pleinement présents, que ce soit autour d’une table, au travail ou en partageant une activité anodine. Quand un problème surgissait, l’idée dominante n’était pas de le fuir, mais de le regarder en face, parfois avec maladresse, mais avec l’envie de le résoudre.

Ils trouvaient aussi de la satisfaction dans les choses accessibles : un repas partagé, une promenade, un projet mené jusqu’au bout. Le travail persévérant, même peu spectaculaire, valait plus que la reconnaissance immédiate. L’expérience comptait parfois davantage que le confort, et l’on apprenait, dès l’enfance, à réfléchir avant d’agir, plutôt que de céder à l’impulsivité du moment.

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Que retenir ?

C’est là que se niche la véritable révélation du texte : force mentale et équilibre relationnel ne sont pas réservés à ceux qui ont grandi avant les écrans. Les qualités essentielles mises en lumière – tolérance à l’inconfort, régulation émotionnelle, gratification différée, attention profonde, courage dans les conflits – ne se sont pas évaporées. Elles sommeillent encore chez chacun, quelles que soient l’année de naissance ou la génération.

Les recherches mentionnées sur le self-control et l’autorégulation montrent d’ailleurs que ces compétences peuvent se renforcer, même lorsqu’on ne les a pas beaucoup pratiquées au départ. Rien n’empêche un adulte d’aujourd’hui de réapprendre à attendre, à rester avec une émotion désagréable sans réagir à chaud, à couper les distractions pour écouter vraiment un proche, ou à clarifier ce qu’il ressent avant d’envoyer un message décisif.

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En 2025, dans un monde où tout pousse à aller vite, le véritable geste de modernité ressemble peut-être à cela : ralentir un peu, reprendre contact avec ces réflexes d’une autre époque et les mettre au service de nos liens actuels.

Ce que les personnes des années 60–70 nous offrent, ce n’est pas la nostalgie d’un passé idéalisé, mais une sorte de manuel vivant. En observant leur manière de tenir bon, de rester présents et de parler franchement, chacun peut retrouver des repères pour mieux gérer ses relations… sans avoir besoin de remonter le temps.

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