Dépression Claudia et épisode méditerranéen : vent jusqu’à 130 km/h, ce qui attend le Var et les Alpes-Maritimes ce week-end
Une dépression Claudia particulièrement dynamique vient de faire basculer la météo de la France. Après une douceur presque estivale ce mercredi 12 novembre 2025, l’atmosphère va se dégrader avec vent fort, épisode méditerranéen et pluies durables.
Sur la Côte d’Azur, le Var et les Alpes-Maritimes seront épargnés par les phénomènes les plus violents, mais s’apprêtent malgré tout à vivre un week-end largement gâché par la pluie.
Une douceur presque estivale avant le basculement
Ce mercredi 12 novembre, les températures ont pris des allures de plein été sur une large partie du pays. Dans le Sud-Ouest, les stations d’Oloron avec 29,3 °C, Adast avec 28,1 °C et Biarritz avec 27,2 °C ont affiché des valeurs que l’on associe plutôt à la fin du mois d’août qu’à la mi-novembre. Selon Météo-France, ces chiffres illustrent une douceur qualifiée de remarquable, tant par son intensité que par son extension géographique.
Cette impression de chaleur a été ressentie bien au delà du Sud-Ouest, avec un air lourd et un ciel souvent voilé. Beaucoup ont eu le sentiment d’avoir « retrouvé l’été » le temps d’une journée, ressortant manches courtes et lunettes de soleil. Mais saviez-vous que cette douceur n’est en réalité que la première facette d’une perturbation plus vaste, déjà en train de se mettre en place au large du pays ?
Car cette situation n’a rien d’un simple coup de chaud isolé. Elle s’inscrit dans un contexte dépressionnaire bien structuré, baptisé « dépression Claudia », qui pilote la masse d’air sur l’Europe occidentale. C’est cette même perturbation, à l’origine des températures records, qui est aussi responsable de la nette dégradation attendue dans les prochaines heures.
Crédit : bigwavephoto, Wikimedia Commons
Claudia, la dépression qui pousse l’air chaud d’Espagne et le sable saharien
La dépression Claudia aspire d’abord de l’air chaud venu d’Espagne, remontant vers la France par le sud. Cette circulation met le pays sous l’influence de vents de sud à sud-ouest, qui transportent avec eux chaleur et humidité. C’est ce flux qui explique les valeurs quasi estivales relevées mercredi, en particulier dans le Sud-Ouest.
Dans ce même courant, Claudia véhicule également du sable en provenance du Sahara. Ce phénomène donne parfois au ciel un aspect laiteux, avec des teintes jaunâtres ou orangées, notamment lorsque les nuages deviennent plus denses. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que ces poussières sahariennes peuvent ensuite retomber au sol sous forme de fines traces sur les voitures ou les terrasses au passage des averses.
Mais cette phase douce et parfois spectaculaire n’est que l’avant-scène. Progressivement, la dépression va modifier la structure de l’atmosphère, faire basculer le flux, et permettre aux masses d’air plus fraîches de se frayer un chemin. C’est à cette transition que sont liés les phénomènes venteux annoncés, ainsi que la mise en place d’un épisode méditerranéen plus classique sur le pourtour du bassin.
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Crédit : Andrew Parlette, via Wikimedia Commons
Rafales violentes sur les Pyrénées, vent plus modéré sur nos côtes
Le premier volet de la dégradation concerne le vent. Dans un premier temps, ce sont les reliefs des Pyrénées qui sont en ligne de mire. Météo-France annonce des rafales pouvant atteindre 100 à 110 km/h sur les crêtes, avec des pointes localement comprises entre 120 et 130 km/h dans la nuit de jeudi à vendredi.
Ces valeurs, typiques d’un fort coup de vent en montagne, peuvent engendrer des conditions difficiles sur les hauts sommets, avec branches cassées et visibilité parfois réduite.
Sur la façade méditerranéenne, la situation sera nettement différente. Le Var et les Alpes-Maritimes demeureront à distance du coeur venteux de la perturbation. D’après la prévision actuelle, le vent restera relativement calme jusqu’à vendredi, limitant les désagréments au bord de mer. Ce contraste illustre bien le caractère très ciblé de ce type de dépression, capable de déchaîner les éléments sur un massif tout en restant plus discrète ailleurs.
Ce n’est qu’à partir de vendredi que le vent se renforcera un peu sur le littoral varois. Les plus fortes rafales sont attendues dans l’ouest du département, avec des pointes autour de 60 km/h, tandis que l’est du Var devrait plutôt connaître des valeurs proches de 55 km/h.
Les Alpes-Maritimes, elles, devraient être largement épargnées par le vent fort, avec un ressenti davantage lié à la grisaille et aux pluies qu’aux bourrasques. Autrement dit, le fameux vent jusqu’à 130 km/h restera cantonné aux Pyrénées et ne concernera pas directement la Côte d’Azur.
Crédit : NOAA
Épisode méditerranéen en Languedoc, pluie continue sur Var et Alpes-Maritimes
Le deuxième élément clé de la dégradation est le passage d’un front froid associé à Claudia. Ce front traversera la France d’ouest en est ce vendredi, apportant une forte instabilité. Au centre du pays, les météorologues anticipent un risque d’orages, ainsi que des averses parfois soutenues. Localement, les cumuls de pluie pourraient atteindre 30 à 40 mm, signe d’un passage perturbé marqué.
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En parallèle, un épisode méditerranéen va se mettre en place sur le Languedoc-Roussillon et les Cévennes. Dans ces secteurs, l’air doux et humide remontant de Méditerranée vient buter sur le relief, favorisant des pluies durables.
Météo-France évoque des cumuls de 70 à 100 mm sur les zones de montagne, soit l’équivalent de plusieurs semaines de précipitations qui peuvent tomber en l’espace de quelques heures ou d’une journée. Cet épisode devrait se poursuivre tout au long de la journée de samedi.
Pour le Var et les Alpes-Maritimes, le scénario est différent. Les deux départements se situent en marge de cet épisode méditerranéen, mais restent influencés par la même circulation générale. Le ciel va d’abord se voiler, puis se charger en nuages plus épais jusqu’à l’arrivée de la pluie vendredi soir. Les précipitations y seront moins abondantes que sur les Cévennes, mais plus régulières, dessinant un week-end pluvieux plutôt qu’un épisode violent.
Crédit : Copernicus/Union européenne
Un ciel de plus en plus voilé avant l’arrivée des averses
D’ici à vendredi, les habitants de la Côte d’Azur devraient observer un ciel souvent voilé, parfois très nuageux. Les éclaircies deviendront plus rares au fil des heures, signe que l’atmosphère se transforme en prévision du passage du front froid. Ce voile nuageux pourra par moments filtrer la lumière du soleil, donnant une impression de luminosité atténuée sans véritable pluie dans un premier temps.
Dans le Var, ce voile s’épaissira progressivement, d’abord sur l’ouest puis sur l’est, tandis que les brises marines resteront relativement faibles. Dans les Alpes-Maritimes, l’impression restera encore assez calme jeudi et au début de la journée de vendredi, avec un ressenti parfois lourd mais peu de vent. C’est cette phase d’attente, souvent trompeuse, qui précède la dégradation plus franche.
Ce n’est qu’en soirée de vendredi que les premières averses devraient gagner les deux départements. Elles marqueront le basculement vers un week-end durablement humide, même si l’intensité des pluies restera dans un premier temps modérée. Ceux qui prévoient de se déplacer sur l’axe littoral auront donc tout intérêt à anticiper une météo plus capricieuse dès la fin de journée.
Crédit : M Kwow
Un week-end sous la pluie, mais des prévisions encore évolutives
Samedi, la pluie s’installera plus franchement sur le Var et les Alpes-Maritimes. Les prévisions évoquent une pluie faible mais continue, suffisamment présente pour perturber les activités de plein air sans pour autant prendre un caractère exceptionnel. Les sols, encore secs après la période de douceur, absorberont d’abord bien ces précipitations, mais l’ambiance deviendra rapidement automnale, voire hivernale pour ceux qui sortent tôt le matin.
Dimanche, l’arrosage devrait s’intensifier sur les deux départements. Les modèles envisagent une augmentation de l’activité pluvieuse, avec des averses plus soutenues, possiblement accompagnées d’un peu de vent localement. À ce stade toutefois, les spécialistes rappellent que ces détails peuvent encore évoluer au gré des dernières sorties de modèles. Les trajectoires de ce type de dépression restent en effet sensibles à de petites variations qui peuvent déplacer légèrement les zones les plus arrosées.
Ce qui semble acquis, en revanche, c’est que le coeur de la dépression Claudia, avec ses rafales tempétueuses sur les Pyrénées et son épisode méditerranéen intense sur le Languedoc-Roussillon et les Cévennes, ne frappera pas directement le littoral azuréen. Les habitants du Var et des Alpes-Maritimes devront composer avec un ciel très nuageux et des pluies parfois soutenues.
Mais resteront globalement à l’écart des phénomènes les plus extrêmes. Autrement dit, la révélation de ce scénario, c’est que si le week-end sera bel et bien gâché par la pluie tout le week-end, la Côte d’Azur restera en marge du plus gros de Claudia, loin des vents à plus de 120 km/h annoncés ailleurs.