Âge de départ, trimestres cotisés… : Qu’implique la suspension de la réforme des retraites ?
Adoptée ce mercredi par les députés, la suspension de la réforme des retraites doit encore passer sous l’œil avisé des sénateurs…
Réforme des retraites : la suspension adoptée par les députés
L’âge de départ, la cotisation… Les discussions sont nombreuses autour des retraites et rendent le sujet nébuleux pour les concernés, qui croulent sous les informations contradictoires. Tout commence en 2023, avec le passage en force de la réforme des retraites via le 49.3. Un acte qui entraîne la censure d’Elisabeth Borne (alors Première ministre) ainsi que sa démission.
Les semaines puis les mois passent sans que les députés trouvent une échappatoire. La loi devient donc effective, au grand dam des politiques qui ne cachent pas leur désapprobation et des Français. Contre toute attente, la nomination de Sébastien Lecornu à la tête du gouvernement opère une bascule. Forcé de conserver son titre, il décide, dès la mi-octobre, la suspension provisoire de la réforme des retraites. Un geste nécessaire pour s’assurer la non-censure des socialistes et la survie d’un gouvernement extrêmement fragile.
Quelques concessions plus tard, la mise en pause de la réforme des retraites est adoptée avec 250 voies pour, 150 contre et 111 abstentions. Un soulagement pour les concernés, qui se questionnent tout de même sur ce qu’implique cette suspension.
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Quels changements pour les personnes nées à partir de 1964 ?
Si l’avenir semble dégagé, il est important de préciser que les sénateurs, majoritairement de droite, comptent s’opposer à cette suspension. En attendant, voici quelques éclaircissements. Pour les personnes nées en 1964 ou après, l’âge de départ à la retraite revient (provisoirement, jusqu’en 2028) à 62 ans. Un retour à la normale que permet l’article 45 bis du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, adopté ce mercredi 12 novembre par l’Assemblée nationale.
Ainsi, les Français nés à partir de 1964 pourront s’éclipser trois mois plus tôt. Et Franceinfo d’ajouter : « Dans le détail, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente), au lieu des 63 ans prévus par la réforme. Ces assurés partiraient avec une retraite à taux plein dès 170 trimestres cotisés, au lieu de 171 ».
« Les personnes nées jusqu’au 31 mars 1965 pourraient aussi partir dès 62 ans et 9 mois, avec 170 trimestres, grâce à l’amendement du gouvernement, plutôt que 63 ans dans la lettre rectificative, et 63 ans et 3 mois sans la suspension. Les Français nés en 1966 partiraient dès 63 ans et 3 mois, ceux nés en 1967 dès 63 ans et 6 mois et ceux nés en 1968, dès 63 ans et 9 mois. À partir de la génération 1969, l’âge légal de départ serait de 64 ans ».
Il faut également noter que le nombre de trimestres requis pour partir à taux plein augmenterait moins vite que prévu. Ainsi, les Français nés à partir du deuxième trimestre de 1965 devraient cotiser 171 trimestres au lieu de 172 pour les générations nées à partir de 1966.
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Qu’en est-il des cas spécifiques ?
La suspension prend aussi en compte « les cas spécifiques qui n’avaient pas été intégrés dans la lettre rectificative ». On pense notamment aux personnes ayant commencé à travailler avant 21 ans. Pour ces longues carrières, le gouvernement propose d’avancer l’entrée en vigueur de la suspension aux pensions (qui prend initialement effet le 1ᵉʳ septembre 2026). Ainsi, les personnes concernées par le dispositif « longues carrières, inaptitude et invalidité » pourront en bénéficier et opérer un départ à la retraite anticipé.
Les métiers dits difficiles (policier, surveillant de prison, égoutier, pompier, infirmier de catégorie A) et considérés comme des professions « actives » ou « superactives » de la fonction publique peuvent d’ores et déjà partir plus tôt, soit un trimestre avant ce que prévoit actuellement la réforme Borne. « Ce sont des métiers difficiles : on pense aux policiers, aux pompiers, on pense aux égoutiers, on pense aux pompiers professionnels, on pense aux contrôleurs aériens », explique le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou.
Attention à ne pas crier victoire trop tôt, car, comme précisé plus haut, la suspension de la réforme des retraites doit encore être examinée par les sénateurs. Et ce n’est pas gagné…
Après l’obtention de la suspension de la réforme des retraites, la désindexation des pensions et des prestations sociales vient de tomber ! Nous avons eu raison de vouloir le débat. pic.twitter.com/8d0rvFUKJN
— Olivier Faure (@faureolivier) November 12, 2025
