« Il n’y a pas de lignes rouges qu’il n’est pas prêt à franchir » : cet effrayant constat au sujet de Vladimir Poutine
Dans ses colonnes, le New York Times fait le portrait d’un dirigeant sans limites, obstiné et prêt à tout pour triompher.
Qui est Dmitri N. Kozak, l’ex-conseiller fermement opposé à Poutine ?
Vladimir Poutine sans limites ? Auparavant proche de lui, Dmitri N. Kozak, ex-conseiller du président russe, a battu en retraite à l’annonce de la guerre. Une décision qu’il a tenté de contester et d’empêcher par tous les moyens tout en se heurtant à la détermination sans failles de son interlocuteur. Proche de Vladimir Poutine durant trente ans, il s’est finalement résolu à démissionner en septembre dernier.
Cela faisait pourtant trois ans qu’il refusait de suivre les ordres du chef de l’État. Tandis que le dirigeant s’apprête à porter le premier coup à l’Ukraine, Dmitri N. Kozak rédige un mémo dans lequel il expose les conséquences néfastes d’une probable guerre. Il avance notamment que la Suède et la Finlande pourraient rejoindre l’OTAN, une prédiction qui s’est finalement vérifiée en 2023 et 2024.
Quelques jours avant que la Russie n’amorce la guerre, le conseiller insiste : l’Ukraine résistera, les sanctions seront sévères et la position géopolitique de la Russie en souffrira. Ses suppliques désespérées encouragent Vladimir Poutine à demander aux témoins de quitter la salle. Seul à seul avec celui qu’il considère désormais comme un opposant, il le questionne : « Qu’y a-t-il ? Pourquoi êtes-vous contre ? » Cette conversation aura été leur dernière avant que les frappes ne commencent le 24 février.
« M. Kozak donne une voix à l’insatisfaction silencieuse »
Du haut de ses 67 ans, Dmitri N. Kozak continue de plaider en faveur de la paix. Il se tourne vers des responsables ukrainiens afin de trouver une issue, en vain : Poutine fait barrage et n’entend pas cheminer vers la paix. « M. Poutine a attaqué M. Kozak pour avoir dépassé son mandat en discutant de questions territoriales, et a dit à M. Kozak d’informer Kiev que la Russie ne négocierait que la reddition de l’Ukraine. Pour M. Kozak, M. Poutine semblait modifier brusquement sa position de négociation. Il a dit qu’il ne pouvait pas négocier s’il ne connaissait pas les objectifs finaux de la Russie », rapporte Paris Match, citant le New York Times.
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Conscient de son insubordination, Kozak aurait affirmé être prêt à être arrêté ou fusillé pour ses convictions. Contre toute attente et malgré la mauvaise image qu’il renvoie au président, il n’est pas viré. Alors il continue de se démener. « M. Kozak proposait que le système judiciaire russe soit rendu indépendant de la surveillance de facto des agences de maintien de l’ordre — une idée presque hérétique en raison du statut des services de sécurité russes comme forces les plus puissantes », poursuit le Times.
Contre toute attente, ses idées trouvent un écho auprès d’une élite russe, épuisée de subir les conséquences des actions de son dirigeant. La rupture est actée quand l’homme découvre « que pour Poutine il n’y a pas de lignes rouges qu’il n’est pas prêt à franchir« .
« En faisant connaître ses désaccords avec le président au sein de l’élite dirigeante, M. Kozak donne une voix à l’insatisfaction silencieuse ressentie par beaucoup dans la classe des affaires et de la culture de Moscou, et même par d’autres responsables gouvernementaux. Cette année, ce désarroi a été exacerbé par le refus de M. Poutine de mettre fin à la guerre même aux conditions favorables offertes par le président Trump« , souligne encore le New York Times.
Le confident de Poutine qui s'est opposé à la guerre
Dmitri N. Kozak a travaillé avec le président Vladimir V. Poutine pendant trois décennies avant de démissionner en septembre. Ses collaborateurs ont décrit sa rupture avec le dirigeant russe. https://t.co/qApdxuvILR— Un baron fou (@EuropaMagnifica) December 18, 2025