📚 « Monsieur Madame » : la collection de livres pour enfants épinglée pour se*isme
Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a publié son rapport annuel sur l’état du sexisme en France en 2025. Parmi les nombreux sujets abordés, une série de livres jeunesse bien connue se retrouve sous le feu des critiques : la collection « Monsieur Madame ». Derrière ses personnages colorés et ses histoires simples, l’institution pointe du doigt une représentation genrée déséquilibrée, porteuse de stéréotypes.
📖 Des stéréotypes de genre bien ancrés
Le rapport du HCE met en lumière des différences frappantes entre la manière dont sont décrits les personnages masculins et féminins de la collection Monsieur Madame. Les personnages féminins sont souvent définis par leur apparence ou leur comportement social, avec des noms comme Madame Beauté, Madame Coquette ou Madame Timide. En revanche, les personnages masculins sont davantage associés à des qualités dynamiques ou indépendantes, comme Monsieur Rapide, Monsieur Costaud ou Monsieur Aventureux.
Ce déséquilibre, selon le HCE, renforce des idées préconçues sur les rôles des hommes et des femmes dès le plus jeune âge. L’étude souligne également l’absence d’équivalents genrés pour de nombreuses qualités, consolidant ainsi l’idée que certains traits de caractère sont exclusivement masculins ou féminins.
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🚸 Une influence sur la construction de l’identité des enfants
La littérature jeunesse joue un rôle clé dans la construction des représentations des enfants. En étant exposés dès le plus jeune âge à des récits stéréotypés, les enfants assimilent inconsciemment des normes sociales qui influencent leur perception du monde et d’eux-mêmes. Si un petit garçon ne se reconnaît pas dans l’image de l’aventurier ou du fort, ou qu’une petite fille ne se retrouve pas dans les figures de douceur et d’apparence soignée, ces représentations peuvent avoir un impact sur leur confiance en eux et leurs aspirations futures.
Le HCE ne condamne pas directement la collection Monsieur Madame, mais insiste sur la nécessité de proposer des modèles plus diversifiés et inclusifs aux enfants. Il souligne que ces ouvrages ne sont pas un cas isolé, mais un exemple parmi tant d’autres des biais présents dans la littérature jeunesse.
🛠️ Des évolutions, mais encore du chemin à parcourir
Face aux critiques récurrentes sur le manque de diversité et de représentations égalitaires dans les livres pour enfants, l’éditeur de Monsieur Madame a tenté d’apporter quelques ajustements ces dernières années. L’introduction de personnages comme Madame Invention, Monsieur Tranquille ou Madame Courage en 2018 a marqué une volonté d’évoluer. Toutefois, ces ajouts restent marginalisés par rapport aux stéréotypes toujours présents dans la majorité des titres.
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Si ces efforts sont un pas dans la bonne direction, ils ne suffisent pas à compenser des décennies de représentations genrées bien ancrées dans l’imaginaire collectif. Le HCE invite ainsi les éditeurs à poursuivre ces ajustements, en diversifiant davantage les traits de caractère et en proposant des figures inspirantes pour tous les enfants, sans distinction de genre.
📢 Vers une prise de conscience dans l’édition jeunesse ?
Cette critique du HCE relance le débat plus large sur l’impact des récits jeunesse sur les mentalités. De plus en plus d’éditeurs prennent conscience du rôle fondamental que jouent les livres pour enfants dans la transmission des valeurs d’égalité et d’inclusion.
Loin de prôner une censure, le rapport met en avant l’importance d’un équilibre dans les représentations, afin d’offrir aux jeunes lecteurs une palette plus large de modèles. Si la collection Monsieur Madame est pointée du doigt, elle n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’évolution nécessaire vers une littérature jeunesse plus représentative et inclusive.
