Nicolas Sarkozy : la présidente du tribunal aurait participé à une manifestation contre l’ancien chef d’Etat
Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison ce jeudi 25 septembre 2025 dans le cadre de l’affaire Kadhafi.
Une décision qu’il ne cesse de contester depuis. Et selon lui, elle serait impartiale puisque Nathalie Gavarino, la présidente du tribunal aurait participé à une manifestation il y a quelques années contre l’ancien Président.
Sarkozy condamné à cinq ans de prison
Trois jours après le choc du verdict, la polémique enfle autour du procès de Nicolas Sarkozy. Le jeudi 25 septembre 2025, l’ancien président a été condamné à cinq ans de prison, une décision lourde qui a immédiatement fait l’effet d’une bombe.
Mais dès le lendemain, son avocat Jean-Michel Darrois a jeté de l’huile sur le feu en lâchant une révélation étonnante sur BFMTV : la magistrate Nathalie Gavarino, qui présidait le tribunal, aurait participé en 2011 à une manifestation visant directement son client.
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L’affaire n’a pas tardé à relancer les débats sur la neutralité des juges. À l’époque, Gavarino, alors en poste à Nice et porte-parole locale de l’Union syndicale des magistrats, avait dénoncé publiquement les propos de Nicolas Sarkozy après le drame Laëtitia Perrais.
« Nous avons approuvé à la quasi-unanimité une motion pour protester contre cet amalgame », déclarait-elle en 2011, avant de se féliciter que « pratiquement tous les magistrats du tribunal sont présents et il y a également les jurés de la cour d’assises qui ont tenu spontanément à manifester leur solidarité ».
Difficile, dans ces conditions, d’empêcher la rumeur de repartir de plus belle au moment où l’ex-chef de l’État vient d’écoper d’une peine historique.
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Un manque d’impartialité ?
Face à Apolline de Malherbe, Jean-Michel Darrois a tenu à rester mesuré, mais ses propos ont quand même alimenté le doute : « Je veux respecter la justice, pas nécessairement lui faire confiance. Je ne veux pas croire que ça ait pu influencer sa décision. Maintenant, je comprendrai que d’autres le pensent. »
Des mots qui font écho aux critiques de plusieurs voix du barreau, comme Pierre-Olivier Sur, ancien bâtonnier de Paris, qui estime : « Elle aurait dû indiquer d’elle-même qu’elle n’était pas en mesure de juger une telle affaire ».
Pour lui, certains corps de fonctionnaires devraient rester à l’écart des débats politiques. De son côté, la défense de Sarkozy reproche aussi aux magistrats de ne pas avoir permis à l’ex-président de rester libre dans l’attente de l’appel.
Une décision vécue comme une sévérité supplémentaire. La tension est telle que deux enquêtes viennent d’être ouvertes après des menaces adressées à Nathalie Gavarino.